J’ai une relative tendresse pour Bernard Maddoff. Déjà parce qu’il a recyclé le vieux truc de la chaîne de Ponzi, grand classique de l’entourloupe que j’ai parfois détaillé en cours (j’en ai fait une ressource ici en 2013). Et parce qu’il a ruiné des gens qui cherchaient des placements juteux sans trop se poser la question de comment ces placements, justement étaient juteux. De ces gens qui ne s’encombrent pas de savoir combien de sang et d’os il y a derrière certaines opérations financières. Si vous cherchiez un prétexte pour regarder une mini-série, je recommande Maddoff, l’arnaque du siècle, de Ben Robbins (2016).
Je n’ai par contre aucune forme de tendresse pour les optimisateurs d’évasion fiscale, qui déprivent les biens publics de leurs moyens, et volent bien plus à la
collectivité que ne le feraient des armées de fraudeurs aux allocation. Parmi eux, des champions, Jürgen Mossack et Ramón Fonseca Mora, dirigeants du cabinet d’avocats offshore Mossack Fonseca. Les teraoctets sur les clients de cette boîte, balancés par un anonyme John Doe, révélés par le Süddeutsche Zeitung et dépatouillés par le consortium de journalistes International Consortium of Investigative Journalists, a déclenché l’affaire dite des Panama papers, qui a mis la honte à de nombreuses personnalités (Jean-Marie Le Pen, cécilia Attias, et pour les grenobloi·ses, #Glénat). Steven Soderbergh, que tout le monde connait pour le film Contagion, de circonstance, a aussi fait un film l’an passé sur cette affaire, avec Gary Oldman et Antonio Banderas incarnant les deux vilains. Le film s’appelle « The laundromat (la laverie automatique) – l’affaire des Panama papers ». J’ai passé un excellent moment à voir la chute de ces crapules. Un moins bon à les voir s’en tirer.
John Doe, où que tu sois, je te salue.
Commentaires récents