Hier soir, Lou, une étudiante transgenre me racontait (sous la pluie !) comment elle était restée non seulement au placard (traduire : ne pas révéler son genre « femme » aux autres) mais en outre incapable de faire son coming-in, c’est-à-dire se rendre compte qu’elle était trans, depuis ce jour où, en classe de 5ème elle est allé feuilleter des bouquins de SVT et de sexologie vulgarisée au CDI. Et là, elle est tombée sur un passage de Freud qui expliquait que la transidentité – ou dans les termes de l’époque, le travestissement – était une perversion, une recherche de la transgression d’un tabou. La voilà donc habillée pour l’hiver, persuadée des années durant d’être perverse et déviante. Merci Sigmund.
Ce qui l’a sorti du tombeau freudien ? La fréquentation des sphères/vidéos zététiques, puis la lecture du « Livre Noir de la psychanalyse », aux Arènes (2005, rééd. 2010).
Pas à dire : les dégâts du freudisme sont considérables, et se perpétuent. Message pour les copains/copines documentalistes, et également les libraires : faites gaffe à ce que vous achalandez, ça peut orienter une vie.
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