N’é­tant pas nar­cis­sique, j’ai du mal à m’in­fli­ger la revoyure des 106 minutes (pfff… pfff… Heu­reux cel­leux qui regar­de­ront, car le royaume des cieux leur sera offert) de mon entre­vue Thin­ker­flou avec les cama­rades de Kawa-TV.

Je vous mets le lien ici, si jamais vous n’a­vez plus de fouet, ni de chat sur lequel l’ap­pli­quer.

Campagne de "Save the Children", au Mexique en 2012, photo. Ale Burset, agence Y&R.

Cam­pagne de « Save the Chil­dren », au Mexique en 2012, pho­to. Ale Bur­set, agence Y&R.

Néan­moins, je me rap­pelle avoir eu un trou de mémoire sur une réfé­rence, ce qui ne m’ar­rive pas trop d’ha­bi­tude, du moins tant que je suis à jeun. Je par­lais de ce qu’en langue anglaise on appelle le « cycle of abuse » (cycle d’a­bus, qu’on tra­duit plus sou­vent il me semble par « chaîne de mal­trai­tance »), gros­so modo le fait que des enfants de parents vio­lents ou abu­seurs sexuels auront plus ten­dance à l’être à leur tour que la moyenne des gens. Et je disais que j’a­vais dû revoir une de mes idées reçues : ce cycle ne semble pas exis­ter. Les études de Cathy S. Widom et ses col­lègues ont éven­té ce mythe encore tenace dans le tra­vail social, qui ne repose que sur un biais de confir­ma­tion et un biais d’at­tri­tion cara­bi­nés.

Idem.

Idem.

Vous avez remar­qué, c’est tou­jours quand on ouvre une bou­teille qu’on voit les invité·es retar­da­taires se poin­ter. Moi avec mes refs man­quantes c’est sou­vent pareil, on coupe la camé­ra, ou le cours se ter­mine et hop ! Le nom rejaillit, gogue­nard. Alors j’in­dique à Kawa-TV que le nom m’est reve­nu et que je tiens ça d’un article de la tou­bib Har­riet A. Hall, dans le maga­zine Skep­tic d’il y a quelques années. Eux, bons comme du bon pain, ils ont incrus­té son nom dans la vidéo pour pal­lier à mon man­que­ment. Or…

Je me suis gou­ré ! God­da­mit Lord of mer­cy ! C’est un copain (Tho­mas, par­fu­mé soit son nom) qui, cher­chant l’ar­ticle, m’a zété­ti­qué. Ce n’est pas Har­riet A. Hall, mais une autre contri­bu­trice de Skep­tic, que vous connais­sez peut être si vous lisez le maga­zine, ou bien pour un bou­quin génial fait avec son col­lègue Eliot Aron­son, tra­duit fort heu­reu­se­ment en fran­çais désor­mais, sous le titre « Les erreurs des autres – L’au­to­jus­ti­fi­ca­tion, ses res­sorts et ses méfaits ». Elle s’ap­pelle Carol Tavris, elle est psy­cho­logue (et en pas­sant déli­cieu­se­ment fémi­niste). Son article, de 2016 dans Skep­tic, s’ap­pelle « How Accu­rate is the “Cycle of Abuse”? » et il est en ligne .

Et elle ren­voie aux tra­vaux de Widom, qui sont

  • Widom, Cathy S., Sal­ly J. Cza­ja, and Kim­ber­ly A. DuMont. 2015, March. “Inter­ge­ne­ra­tio­nal Trans­mis­sion of Child Abuse and Neglect : Real or Detec­tion Bias ?Science, 347,1480–1484 ()
  • Widom, Cathy S. and Chris­ti­na Mas­sey. 2015. “A Pros­pec­tive Exa­mi­na­tion of Whe­ther Child­hood Sexual Abuse Pre­dicts Sub­sequent Sexual Offen­ding.” JAMA Pedia­tr. 2015;169(1):e143357 (ici)

Voi­là. Je dis une âne­rie, je répare.

Au pas­sage, si vous êtes enfant violenté·e, molesté·e, maltraité·e, vous note­rez que la fin de ce mythe est quand même une sacrée bonne nou­velle.

Carol TavrisCathy Spatz Widom

 

 

4 réponses

  1. Benoit dit :

    Quelques com­men­taires sur la vidéo que j’ai trou­vé pas­sion­nante :

    1) « Les uni­ver­si­taires sont les cour­roie de trans­mis­sion des grandes pro­pa­gandes », je suis vache­ment deman­deur de la source (04:15)?

    2) Sur la désyn­cré­ti­sa­tion : super inté­res­sant

    3) Déshon­neur par asso­cia­tion (40:15): tout à fait d’ac­cord

    4) Le point « revue arché­ty­pale de la bêtise », diag­nos­tic extrê­me­ment dur je trouve, un simple exemple : l’in­ter­view don­né à l’oc­ca­sion de la sor­tie du livre de l’é­co­no­miste Sté­pha­nie Kel­ton de l’u­ni­ver­si­té de Sto­ny Brook (https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/stephanie-kelton-le-deficit-et-la-dette-ne-posent-aucun-probleme-14–03-2021–2417655_1913.php#) per­met de sau­ver à lui seul Le Point.

    5) « Débattre avec un créa­tion­niste, je ne le fais pas non plus » (42:13), là aus­si je ne vous suis pas non plus. Je vois pas pour­quoi ce débat n’au­rait pas lieu ?
    Le scé­na­rio n’est pas for­ce­ment iden­ti­fiable aprio­ri en fait, c’est en se confron­tant au dis­cours qu’on peut fina­le­ment l’i­den­ti­fier lors­qu’il existe. Qu’est-ce qui me prouve que la théo­rie éco­no­mique capi­ta­liste ou libé­rale n’est pas à un moment don­née un sce­na­rio ?

    6) « qui nie l’o­ri­gine anthro­pique du réchauf­fe­ment cli­ma­tique », « c’est 99,99% », « il fau­drait contre­ba­lan­cer avec le nombre de per­sonnes qui le défende » : le nombre n’est pas rai­son. Il y a plé­thore dans l’his­toire de consen­sus écra­sants qui se sont avé­ré faux. Je ne com­prends pas cette révé­ra­tion pour ce qui n’est – selon moi – qu’une variante de l’ar­gu­ment d’au­to­ri­té.
    J’ai l’im­pres­sion que la thèse du réchauf­fe­ment cli­ma­tique d’o­ri­gine anthro­pique est accep­tée, sans regard cri­tique, avec délec­ta­tion car elle va dans le sens d’un ima­gi­naire col­lec­tif de gauche qui voit un inté­rêt à reprendre cette théo­rie car elle coïn­cide avec ses inté­rêts (condam­ner les méfaits de l’ul­tra-libé­ra­lisme sur la pla­nète). Pure naï­ve­té, la capi­ta­lisme a déjà « migré » (https://journals.openedition.org/developpementdurable/11261 / Cli­mat et capi­ta­lisme vert, Phi­lippe Pelletier,2015).
    Peut-on par­ler de consen­sus quand les scien­ti­fiques récal­ci­trants sont virés de l’u­ni­ver­si­té ? N’est-ce pas un consen­sus fac­tice (Cf. Benoit Rit­taud sur sud radio : https://www.youtube.com/watch?v=ETbraS5qz2Q (à par­tir de 20 min 55s))?
    Même pour des non-connais­seurs, cer­taines choses doivent nous inter­pel­ler. Le catas­tro­phisme cli­ma­tique fait pen­ser aux dis­cours mil­lé­na­ristes, il est irré­fu­table par essence car la catas­trophe est sys­té­ma­ti­que­ment repous­sée à T+50 ou 100 :  » il faut bien com­prendre que [le] grand avan­tage pour les prê­cheurs d’apocalypse cli­ma­tique est pré­ci­sé­ment celui-là : être situé suf­fi­sam­ment loin dans le futur per­met de tenir les pro­nos­tics à bonne dis­tance de toute confron­ta­tion avec le monde réel, et donc de faire pros­pé­rer sans crainte les fan­tasmes mil­lé­na­ristes de notre temps. » (https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2021/01/04/les-propheties-climatiques-a-lepreuve-du-reel/)

    7) « Le fait divers est un petit smar­ties », pas d’ac­cord de nom­breux faits divers sont au contraire très riches d’en­sei­gne­ments, tant socio­lo­gi­que­ment qu’an­thro­po­lo­gi­que­ment. Un exemple, l’af­faire Richard Roman. Fas­ci­nant ce cas de fabri­ca­tion d’un cou­pable car le per­son­nage déran­geait, ne se confor­mait pas « aux bonnes mœurs » des braves gens qui habi­taient le pai­sible petit vil­lage du sud. Plus récem­ment encore, l’af­faire Pau­line Dubuis­son et ce que cela en dit d’une époque (https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-20-mars-2020). Ca donne jus­te­ment une grille de lec­ture.

    8) « les gens ont per­du confiance » tout a fait d’ac­cord. Mais à qui la faute ? A par­tir du moment ou on invente des armes de des­truc­tion mas­sives pour légi­ti­mer des guerres alors il faut pas venir s’é­ton­ner.

    9) « est-ce pas para­doxal qu’il y ait une aus­si grande dia­bo­li­sa­tion des théo­ries conspi­ra­tion­nistes, sachant qu’ils sont eux-mêmes la source du pro­blème » => très bonne ques­tion ! Il y a un phé­no­mène bi-stan­dard sur les théo­ries du com­plot. Selon que vous gêner ou non des inté­rêts votre théo­rie sera dési­gnée comme théo­rie du com­plot. Exemple typique avec le Rus­sia­Gate : Laurent Dau­ré (https://www.acrimed.org/Quand-les-complotologues-de-Franceinfo-font‑l)

    10) « Faut connaitre ce qu’on cri­tique […] je lis plein de livres pour­ris […], je lis Fau­ris­son, Mein Kampf » => Pauvre Robert pris en sand­wich entre de bien vilains mots. Il y a quelques mois, je bague­naude à la fnac, tombe sur le der­nier opus de Valé­rie Igou­net. Je le feuillète et voi­là t’y pas ma sur­prise quand je lis les mots sui­vants (Le Néga­tion­nisme en France, Paris, Presses uni­ver­si­taires de France, coll. « Que sais-je ? », no 4178, 2020, p.46) : « Robert Fau­ris­son ne fal­si­fie donc pas les docu­ments, au sens propre du terme. Il n’en rature pas le conte­nu. Il ne fabrique pas, non plus, de faux. Il fal­si­fie en revanche la signi­fi­ca­tion de docu­ments authen­tiques en en pro­po­sant une lec­ture trom­peuse » ! Damn, ce n’est pas rien cette conces­sion (inutile de pré­ci­ser qu’il n’y a dans les phrases d’a­près – du livre – aucun exemple de « lec­ture trom­peuse ») ! Peut-être en auriez-vous un à pro­po­ser ?

    11) « trai­ner chez Asse­li­neau, c’est pas glo­rieux », pas com­pris pour­quoi (Jean Bric­mont y figure ou y figu­rait, non) ?

    • Benoît vous vou­lez ma mort 🙂 Ok je réponds point par point, mais c’est dimanche soir, je vais faire assez bref, ok ?

      1) “Les uni­ver­si­taires sont les cour­roie de trans­mis­sion des grandes pro­pa­gandes”, je suis vache­ment deman­deur de la source (04:15)?
      Pas de source pré­cise. Chom­sky le consta­tait déjà. Que ce soit sur le libé­ra­lisme éco­no­mique, le réfé­ren­dum sur la consti­tu­tion euro­péenne, l’en­trée en guerre, le poids des intel­los est sévère. j’au­rais pu dire « sont des cour­roies », mais je trouve que leur res­pon­sa­bi­li­té et leur poids sont + grands.

      4) Le point “revue arché­ty­pale de la bêtise”, diag­nos­tic extrê­me­ment dur je trouve, un simple exemple : l’interview don­né à l’occasion de la sor­tie du livre de l’économiste Sté­pha­nie Kel­ton de l’université de Sto­ny Brook (https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/stephanie-kelton-le-deficit-et-la-dette-ne-posent-aucun-probleme-14–03-2021–2417655_1913.php#) per­met de sau­ver à lui seul Le Point.

      Ok, pas lu. Mais un seul article bon com­pen­se­ra-t’il des années de bêtise concen­trée chaque semaine ?

      5) “Débattre avec un créa­tion­niste, je ne le fais pas non plus” (42:13), là aus­si je ne vous suis pas non plus. Je vois pas pour­quoi ce débat n’aurait pas lieu ?
      -> je peux débattre en pri­vé, ou dans un bar, mais à l’u­ni­ver­si­té, je refuse de faire dia­lo­guer une théo­rie avec un scé­na­rio for­clos. C’est vrai, ce que tu dit : « Le scé­na­rio n’est pas for­ce­ment iden­ti­fiable aprio­ri en fait, c’est en se confron­tant au dis­cours qu’on peut fina­le­ment l’identifier lorsqu’il existe. Qu’est-ce qui me prouve que la théo­rie éco­no­mique capi­ta­liste ou libé­rale n’est pas à un moment don­née un sce­na­rio ? » disons que sur les théo­ries éco­no­miques j’ai encore le doute, mais sur les créa­tion­nismes y a pas pho­to

      6) “qui nie l’origine anthro­pique du réchauf­fe­ment cli­ma­tique”, “c’est 99,99%”, “il fau­drait contre­ba­lan­cer avec le nombre de per­sonnes qui le défende” : le nombre n’est pas rai­son. Il y a plé­thore dans l’histoire de consen­sus écra­sants qui se sont avé­ré faux. Je ne com­prends pas cette révé­ra­tion pour ce qui n’est – selon moi – qu’une variante de l’argument d’autorité.
      J’ai l’impression que la thèse du réchauf­fe­ment cli­ma­tique d’origine anthro­pique est accep­tée, sans regard cri­tique, avec délec­ta­tion car elle va dans le sens d’un ima­gi­naire col­lec­tif de gauche qui voit un inté­rêt à reprendre cette théo­rie car elle coïn­cide avec ses inté­rêts (condam­ner les méfaits de l’ultra-libéralisme sur la pla­nète). Pure naï­ve­té, la capi­ta­lisme a déjà “migré” (https://journals.openedition.org/developpementdurable/11261 / Cli­mat et capi­ta­lisme vert, Phi­lippe Pelletier,2015).
      Peut-on par­ler de consen­sus quand les scien­ti­fiques récal­ci­trants sont virés de l’université ? N’est-ce pas un consen­sus fac­tice (Cf. Benoit Rit­taud sur sud radio : https://www.youtube.com/watch?v=ETbraS5qz2Q (à par­tir de 20 min 55s))?
      Même pour des non-connais­seurs, cer­taines choses doivent nous inter­pel­ler. Le catas­tro­phisme cli­ma­tique fait pen­ser aux dis­cours mil­lé­na­ristes, il est irré­fu­table par essence car la catas­trophe est sys­té­ma­ti­que­ment repous­sée à T+50 ou 100 : ” il faut bien com­prendre que [le] grand avan­tage pour les prê­cheurs d’apocalypse cli­ma­tique est pré­ci­sé­ment celui-là : être situé suf­fi­sam­ment loin dans le futur per­met de tenir les pro­nos­tics à bonne dis­tance de toute confron­ta­tion avec le monde réel, et donc de faire pros­pé­rer sans crainte les fan­tasmes mil­lé­na­ristes de notre temps.” (https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2021/01/04/les-propheties-climatiques-a-lepreuve-du-reel/)

      Certes le nombre ne fait pas l’ar­gu­ment. Mais moi c’est le nombre asso­cié à la struc­tu­ra­tion du GIEC qui me convainc. des profs récal­ci­trants virés de l’u­niv ? c’est peu pro­bable, on ne vire pas de l’u­ni­ver­si­té. J’ai du mal à croire en un mil­lé­na­risme de gauche, car les moyens, les forces en pré­sence, ne vont pas dans ce sens, les inté­rêts miniers, indus­triels, etc exercent une pres­sion très très forte. Je pense que cer­tains détails seront revus, mais que le consen­sus est fait

      7) “Le fait divers est un petit smar­ties”, pas d’accord de nom­breux faits divers sont au contraire très riches d’enseignements, tant socio­lo­gi­que­ment qu’anthropologiquement. Un exemple, l’affaire Richard Roman. Fas­ci­nant ce cas de fabri­ca­tion d’un cou­pable car le per­son­nage déran­geait, ne se confor­mait pas “aux bonnes mœurs” des braves gens qui habi­taient le pai­sible petit vil­lage du sud. Plus récem­ment encore, l’affaire Pau­line Dubuis­son et ce que cela en dit d’une époque (https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-20-mars-2020). Ca donne jus­te­ment une grille de lec­ture.

      Oui, je suis d’ac­cord avec toi. Le faits divers ANALYSE est cap­ti­vant. Mais la PQR, la télé, per­sonne n’en fait l’a­na­lyse. C’est poyr ça que je dis que ce qui nous est pré­sen­té est un petit bon­bec

      8) “les gens ont per­du confiance” tout a fait d’accord. Mais à qui la faute ? A par­tir du moment ou on invente des armes de des­truc­tion mas­sives pour légi­ti­mer des guerres alors il faut pas venir s’étonner.
      La faute, je ne sais pas. Je vois sur­tout la faute de ma com­mu­nau­té de recherche, qui lutte très peu contre les liens d’in­té­rêts pou­vant mener à des conflits d’intérêt.etc. Le salut sera dans des orga­ni­sa­tions très contrô­lées, à mon avis

      9) “est-ce pas para­doxal qu’il y ait une aus­si grande dia­bo­li­sa­tion des théo­ries conspi­ra­tion­nistes, sachant qu’ils sont eux-mêmes la source du pro­blème” => très bonne ques­tion ! Il y a un phé­no­mène bi-stan­dard sur les théo­ries du com­plot. Selon que vous gêner ou non des inté­rêts votre théo­rie sera dési­gnée comme théo­rie du com­plot. Exemple typique avec le Rus­sia­Gate : Laurent Dau­ré (https://www.acrimed.org/Quand-les-complotologues-de-Franceinfo-font‑l)

      d’ac­cord avec toi

      10) “Faut connaitre ce qu’on cri­tique […] je lis plein de livres pour­ris […], je lis Fau­ris­son, Mein Kampf” => Pauvre Robert pris en sand­wich entre de bien vilains mots. Il y a quelques mois, je bague­naude à la fnac, tombe sur le der­nier opus de Valé­rie Igou­net. Je le feuillète et voi­là t’y pas ma sur­prise quand je lis les mots sui­vants (Le Néga­tion­nisme en France, Paris, Presses uni­ver­si­taires de France, coll. « Que sais-je ? », no 4178, 2020, p.46) : “Robert Fau­ris­son ne fal­si­fie donc pas les docu­ments, au sens propre du terme. Il n’en rature pas le conte­nu. Il ne fabrique pas, non plus, de faux. Il fal­si­fie en revanche la signi­fi­ca­tion de docu­ments authen­tiques en en pro­po­sant une lec­ture trom­peuse” ! Damn, ce n’est pas rien cette conces­sion (inutile de pré­ci­ser qu’il n’y a dans les phrases d’après – du livre – aucun exemple de “lec­ture trom­peuse”) ! Peut-être en auriez-vous un à pro­po­ser ?</em

      Ok, Fau­ris­son, Mein Kampf, c’est juste pour faire fré­mir le popu­lo en met­tant un paquet de gens infré­quen­tables (je pré­cise d’ailleurs que je pré­fe­re­rais qu’il n’y ait pas de Loi Gays­sot, et qu’on puisse ana­ly­ser et étriller les « théo­ries » néga­tion­nistes, bref… Ques­tion dif­fi­cile, car je ne suis pas spé­cia­liste de la ques­tion, et que je me réfère à des gens plus com­pé­tents que moi. V Igou­net, faut lui poser la ques­tion. De mémoire je me rap­pelle d’un usage d’une juris­pru­dence tiens j’ai la ref ici https://journals.openedition.org/droitcultures/2526. Mais ma lec­ture de « Mémoire en défense contre ceux qui m’ac­cusent de fal­si­fier l’his­toire » est trop vieille, je ne suis pas à jour pour entre­prendre un débat cor­rect sur le sujet

      11) “trai­ner chez Asse­li­neau, c’est pas glo­rieux”, pas com­pris pour­quoi (Jean Bric­mont y figure ou y figu­rait, non) ?
      On peut sous­crire aux iodées d’As­se­li­neau (moi per­so je les trouve très pauvres). Oui Jean B est par­ti là-bas, et ça m’a lais­sé comme deux ronds de flanc. Quand je dis « trai­ner », c’est que la cour d’As­se­li­neau regrou­pait un cer­tain nombre de per­sonnes dont les idéaux sont aux anti­podes de ce que ma dis­ci­pline défend

      Mer­ci à toi pour cette dis­cus­sion

  2. Benoit dit :

    En vrac une liste de consen­sus faux (déso­lé pour la forme) :

    Sur l’é­cri­ture inclu­sive => Décla­ra­tion de l’A­ca­dé­mie fran­çaise sur l’é­cri­ture dite « inclu­sive » | Aca­dé­mie fran­çaise (academie-francaise.fr) : https://www.academie-francaise.fr/actualites/declaration-de-lacademie-francaise-sur-lecriture-dite-inclusive

    La fabri­ca­tion du consen­sus : The Cli­mate Wars’ Damage to Science – Qua­drant Online / https://quadrant.org.au/magazine/2015/06/climate-wars-done-science/ (consen­sus sur les graisses : « Le livre de Nina Tei­cholz The Big Fat Sur­prise montre en détail com­ment les oppo­sants à l’hypothèse de la graisse ali­men­taire d’Ancel Keys étaient pri­vés de sub­ven­tions et gelés hors du débat par un consen­sus into­lé­rant sou­te­nu par des inté­rêts acquis »)

    Sem­mel­weiss : « C’est là que les ennuis de Sem­mel­weis com­mencent. S’il recueille le sou­tien de cer­tains confrères, le jeune méde­cin hon­grois est vive­ment com­bat­tu par plu­sieurs pontes. En 1849, son contrat n’est pas renou­ve­lé. « Les méde­cins se sont sen­tis agres­sés car il a éta­bli que c’é­taient pré­ci­sé­ment eux qui trans­met­taient les germes », sou­ligne M. Küen­burg, selon qui Sem­mel­weis serait aujourd’­hui « Prix Nobel ». Mais un quart de siècle avant Pas­teur et la décou­verte des microbes, le pra­ti­cien ne peut pas démon­trer for­mel­le­ment l’exis­tence de ses « par­ti­cules ». Pire, « plus il apporte d’élé­ments de preuve, plus la résis­tance gran­dit ».=> https://www.sciencesetavenir.fr/sante/semmelweis-ce-genie-incompris-qui-avait-decouvert-avant-pasteur-les-bienfaits-de-l-asepsie_125499

    Matz­neff et la pédo­phi­lie, édi­fiant sur le sort réser­vé à l’au­teure qué­bé­coise Denise Bom­bar­dier : https://www.europe1.fr/emissions/L‑interview-de-7h40/lorsque-jai-alerte-sur-matzneff-un-grand-editeur-ma-dit-que-jetais-blackliste-raconte-le-psychotherapeute-pierre-lassus-3940619

    Mythe du trou de la secu (julien duval): https://journals.openedition.org/lectures/426

    Le consen­sus toxi­co­lo­gique : « la quan­ti­té fait le poi­son » : https://www.youtube.com/watch?v=6IGVqsnxCE0 (à par­tir de 45 min on apprend que le bis­phé­nol A infirme ce prin­cipe). On apprend quelque chose de très inté­res­sant, à savoir que les toxi­co­logues ont refu­sé au départ la décou­verte. C’é­tait des non-toxi­co­logues qui avaient donc fait une décou­verte scien­ti­fique majeure.

    Tou­jours sur la notion de consen­sus => cas de Marthe Robin : l’en­quête de Conrad de Mees­ter est la seule néga­tive par­mi 28 autres si l’on en croit le lien que vous trans­met­tez : (https://www.franceculture.fr/emissions/superfail/marthe-robin-sainte-et-tricheuse) pour­quoi pri­vi­lé­gier la sienne plu­tôt qu’une autre ?

    Le consen­sus est l’a­li­bi du confor­misme. N’est-il pas néces­saire de créer un concept comme la sanc­tion sociale : qu’est-ce que cela coute ou rap­porte de dire ceci ou cela ?

    • Argh, je ne peux pas répondre à tout ça. je ne suis pas d’ac­cord avec « le consen­sus est l’a­li­bi du confor­misme ». Le cas de Sem­mel­weiss, je le connais. Oui un consen­sus de méde­cins à Vienne en 1846, ce n’est pas pareil qu’un consen­sus mon­dial de cher­cheurs publics de 2021. le cas du trou de la sécu aus­si : là ce n’é­tait pas un consens, mais une construc­tion idéo­lo­gique notoire – car les fon­da­teurs de la Sécu, Croi­zat et autres, n’ont jamais pen­sé la chose comme un bud­get devant être posi­tif, au contraire. de Mees­ter je me tais je ne l’ai pas encore lu, les autres sujets me sont plus éloi­gnés hélas. Oui, la sanc­tion sociale je vois ce que tu veux dire. Ou en tout cas pon­dé­rer les résul­tats de chacun·e à l’aune de ses propres inté­rêts, mettre des coef­fi­cients…

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