Hier, je sortais du colloque de rentrée des doctorant·es du laboratoire de sciences de l’éducation LARAC. La dernière présentation portait sur le recours aux médecines alternatives dans le traitement de l’hypertension artérielle au Gabon, par le jeune Dany Endedi. Dany abordait brièvement des notions peu connues en France, comme les nzatsi, ou « fusils nocturnes », qui rejoignent le sort, le mal ou le mauvais œil de nos campagnes. Un nganga, ou sorcier-guérisseur, est censé les traiter, ainsi que nous le raconte Jean-Bertrand Mogangue sur Gabon 1ère l’été 2019
Puis, en rentrant sur mon vélo, j’écoutais une émission du 2 septembre 2020 sur les mécanismes d’emprise, dans Les pieds sur Terre, sur France Culture. L’une de ces emprises se fit par le biais de la bioénergie, et une dame termina à poil devant un gourou transpirant. J’ai enchaîné ensuite avec l’émission de la médium Alice Louise sur les guides spirituels (oui, je suis payé pour écouter ça). Vous serez peut être touché·e comme moi par l’œcuménisme, et par la sincérité de la dame à parler de choses totalement intangibles.
Ngangas, bioénergéticiens, transcommunicateurs avec les défunts et médiums recevant des messages des « maîtres ascensionnés »…
Autant d’occasions de répéter à l’envi mon mantra, ma question-« coin éclateur » (wedge question, en anglais) :
comment faire la différence entre un bon bioénergéticien / médium / nganga et un mauvais ? Entre un efficace et un inefficace ?
En posant ainsi la question, on réintroduit le rapport au réel, le rapport à la prétention initiale du ou de la praticienne. C’est je trouve l’une des plus puissantes questions que l’on puisse poser. En 2004 ou 2005, Géraldine Fabre, Florent Martin et moi, missionnés par l’Observatoire zététique, l’avons posée au défunt père François Brune, champion de la vente de livres sur la discussion avec les morts.
Mon conseil, qui n’engage que moi : si, comme avec le père Brune, la réponse à la question ressemble au sketch des Inconnus sur les bons chasseurs, fuyez !
Ami Guillaume Meurice, ça te dirait d’aller la poser au « peuple de Paris », pour voir ?
Moi je viens de la poser au père Brune par transcommunication, il dit qu’il est d’accord.
Bonjour j’aurais aimé que nous parlions de mon podcast et de mon expérience au lieu de me juger sur le podcast « où vous étiez payé pour écouter cela » alors que moi, je diffuse gratuitement en fonction de mon expérimentation et non de mes croyances. Parfois poser des questions et s’intéresser au parcours est aussi bon que de juger selon vos convictions, n’est-ce pas ?
Bonjour Madame, bien sûr que votre parcours m’intéresse. Mais ce que j’entends, c’est que vous présentez des choses qui vbiennent de votre subjecytvité comme des choses réelles en soi et pour tout le monde. Moi je suis payé pour chercher si ce genre d’expé subjective est généralisable à d’autres, afin que ça ne reste pas une croyance, mais un savoir. Or de ce que vous narrez, il n’y rien quoi se raccrocher de bien solide. Que feriez-vous si, biologiste, vous voyiez quelqu’un qui raconte partout que du fait d’avoir « senti » une licorne, alors il fallait la considérer comme existante ?
J’espère que je suis clair. Vous avez une responsabilité dans ce que vous diffusez
Amicalement