Je suis en train de faire un petit livre d’entretien avec Henri Broch, la « légende » française de la zététique. Je compte lui poser sans complaisance toutes les questions que je peux, même les plus épineuses. Si vous souhaitez m’en soumettre, je suis preneur et ferai au mieux pour les faire miennes et les intégrer.
À propos de la gravure n°43 des Caprichos, célèbre série d’eaux-fortes de Francisco de Goya publiées en 1799, le manuscrit dit « d’Ayala » (rédigé par Adelardo López de Ayala y Herrer) indique la phrase célèbre : La fantasía abandonada de la razón produce monstruos, y unida con ella es madre de las artes. Traduction : l’imagination sans la raison produit des monstres et unie avec elle, elle est la mère des arts.
Henri a lui-même son mantra, plus concis et tout aussi efficace : le droit au rêve a pour pendant le devoir de vigilance.
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version de Goya | Version du collectif Pachi Idígoras |
L’argument du « consensus scientifique » – même en 2022 – sur quel que sujet que ce soit a‑t-il des limites et si oui quelles sont-elles ? La morale conséquentialiste peut-elle biaiser un consensus ?
Exemple : est-ce que je peux balayer d’un revers de main les circonspections du Dr. Koonin sur la gravité du changement climatique au nom du consensus ? (https://nationalpost.com/news/world/the-unalarmist-steven-koonins-controversial-climate-contentions)
merci, je transmets derechef
J’arrive peut être après la bataille mais ce serait intéressant de le confronter à la critique émise par Cyrille Bodin (« La zététique ou les usages multiples d’une mise en récit scientiste du monde social », Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°22/4, 2021, p.77 à 89 https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2021/supplement‑b/la-zetetique-ou-les-usages-multiples-dune-mise-en-recit-scientiste-du-monde-social/ sa présentation ici : https://youtu.be/DDW0EsWUZ7c).
Le caractère scientifique et la solidité des productions de Broch y sont remis en question.
Je rajouterai bien une question pour récolter son avis sur le positionnement d’acteurs se réclamant de la zététique comme relais de légitimation des intérêts industriels et/ou financiers, voir comme relais de production de l’ignorance, comme cela est suggéré dans « les gardiens de la raison » et l’article d’Andreotti et Noûs dans Zilsel et que tu pointes (je ne sais pas si je peux oser dire « timidement ») dans ton article « la zététique sur une fine couche de glace ».
Salutations
Salut Thomas, ça va ?
Un peu tard, le bouquin est fini. Mais j’ai posé des questions en ce sens à Henri (mais il n’y répond pas vraiment).
Quant à l’article de C. Bodin, ma foi, je ne donne pas beaucoup de crédit, et encore moins à B. Andreotti dans cet article assez foutraque. Je préfère certains passage des gardiens de la raison (même si là encore c’est assez inégal)
Même si les questions posées, elles sont bonnes (liens indus/relais d’ignorance). Si tu as trouvé ça « timide » dans mon article, je peux te dire que j’ai pris des avalanches de courriers fâchés avec 🙂
Mon avis initime ? Les questions sont bonnes, les risques fondés, pas encore réels, mais fondés. Si tu suis ce sujet, tu sais désormais qu’il y a une grave scission dans le « milieu » justement sur ces points.
Au fait, très bon le livre de Stegenga, merci !!!!