couverture de contes de GrimmOn dirait un conte des frères Grimm.
Toi, tu es là, c’est le prin­temps, tu te prends à rêver que l’É­tat ren­floue enfin les ser­vices de san­té, de soin, même de sco­la­ri­té, après une année 2020 désas­treuse. Il peut, il lui suf­fit de fabri­quer de la dette.
Mais non.
L’É­tat par contre offre une niche fis­cale à Sano­fi, en cré­dit impôt recherche (jus­qu’en 2019, en CICE, le cré­dit d’im­pôt pour la com­pé­ti­ti­vi­té et l’emploi, sup­pri­mé depuis).
À la louche, c’est 1,5 mil­liards d’eu­ros de cadeaux fis­caux offerts à Sano­fi en 10 ans, donc 1,5 mil­liards qui n’a­li­mentent pas la col­lec­ti­vi­té1. En 2020, cerise sur le gâteau, l’État ajoute 200 mil­lions d’eu­ros spé­ci­fi­que­ment pour la recherche du vac­cin.
Et à la fin ?
…Y a pas de vac­cin.
Tu te dis « tiens, WTF ? »2.

Puis Sano­fi annonce en février 2021 un béné­fice net en pro­gres­sion de près de 340 % pour l’an­née 2020. En gros, le bénef passe de 2,8 mil­liards l’an­née der­nière à, tiens-toi bien à ton froc… 12,3 mil­liards d’eu­ros. Lar­ge­ment de quoi ne pas prendre le cadeau fis­cal de l’É­tat.

Tu te dis « WTFF ? ».

Paraît que c’est entre autres grâce aux achats de Doli­prane, antal­gique à base de para­cé­ta­mol sur­ven­du pour les symp­tômes Covid. Pour­tant il existe depuis long­temps un géné­rique de Doli­prane. Mais là tu te rap­pelles qu’Aven­tis (englou­tie depuis par Sano­fi), s’est bat­tue tant et plus, rameu­tant des élu·es, pour empê­cher d’ins­crire le para­cé­ta­mol au tableau des géné­riques comme le pré­co­ni­sait l’A­gence du médi­ca­ment – et comme le fait tout le monde en Europe depuis des années, pour coû­ter moins cher à la col­lec­ti­vi­té et ne pas engrais­ser plus la pieuvre. La tech­nique était clas­sique, celle du ouin-ouin de chan­tage : « si vous empê­chez Sano­fi de vendre des Doli­prane (chers) au lieu des géné­riques (moins chers) c’est 1000 emplois sur le car­reau, ren­dez-vous compte, nous n’au­rons plus de mar­ga­rine dans nos épi­nards, la pauvre usine de Lisieux qui ne fait que ça, il ne lui res­te­ra que Lisieux pour pleu­rer, gna­gna­gna.  » (depuis lors, Lisieux tourne à mer­veille, trop même, 1,5 mil­lions de boites de Doli­prane par jour en ce moment à ce que je lis).
Bref, reve­nons au bénef de Sano­fi.

J’ai piqué cette pho­to page 17 de Sano­fi Big phar­ma, livre de Danielle Mon­tel et ses col­lègues, édi­té chez Syl­lepse en 2013 et dis­po­nible en ligne.

Cet argent est rever­sé sous forme de divi­dendes aux action­naires. Les salarié·es ? Pas vrai­ment, ils/elles ne repré­sentent que moins de 2% des action­naires. Les gros action­naires sont L’O­réal 9,43% (ce qui lui confère 16,85 % des droits de vote.…?), la Norges Bank Invest­ment Mana­ge­ment, The Van­guard Group, etc. et même Bla­ckrock3. Autant dire des struc­tures mons­trueuses qui ne sont pas dans le besoin.
Le reste du capi­tal (77,43 %), lui, est aux mains d’in­ves­tis­seurs ins­ti­tu­tion­nels, dont 26,58 % éta­su­niens, 16,24 % fran­çais et 14,41 % bri­tan­niques, puis alle­mands, suisses et cana­diens. J’ai vou­lu en savoir plus sur qui sont exac­te­ment ces inves­tis­seurs, mais j’ai fait chou blanc. Je pré­sume : des assu­rances, des fonds d’in­ves­tis­se­ments, etc. Si quelqu’un·e peut me dire…
Cerise sur le gâteau de 2021 : Sano­fi ferme un site et annonce sup­pri­mer 400 postes.
Là, c’est « WTFFFFFF ? ».

Com­ment veut-on qu’on soit contentes, nous, face à des ogres pareils ? Même les employé·es sont écœuré·es, comme on peut l’en­tendre dans Sano­fi face à la crise : que s’est-il pas­sé ?, repor­tage de Claw­dia Pro­lon­geau, réa­li­sé par Cécile Laf­fon pour Les pieds sur terre, France Culture, 30 mars 2021.

Télé­char­ger ici

Il n’y a que dans les contes pour mômes que c’est aus­si gro­tesque. Même mes enfants n’y croi­raient pas si je leur racon­tais. Et sans même leur racon­ter le scan­dale Dépa­kine, le scan­dale Deng­vaxia, le ran­king for­cé4, le scan­dale de l’u­sine de Mou­renx près de Pau…), ils auraient l’im­pres­sion d’é­cou­ter un conte des frères Grimm.

Or, comme le dit l’a­dage, le Grimm ne paie pas5.
Mer­ci Nico­las Huet et à divers contributeurs/rices sur les réseaux sociaux, ain­si qu’à Maës­ter, le patron, pour le des­sin que je lui ai emprun­té.

Maës­ter, dont les des­sins ont ber­cé ma vie (sur­tout Sœur Marie-Thé­rèse des Bati­gnoles)

 

Notes

  1. Car, si j’ai bien com­pris, ce n’est pas l’im­pôt qui éponge le manque-à-gagner du cré­dit à Sano­fi.
    L’État s’en­dette pour payer ça. Tou­te­fois il faut quand même payer les inté­rêts entre temps, avec le bud­get de l’É­tat (donc nos impôts). Plus on s’en­dette pour finan­cer des trucs pareils, plus la charge de la dette grève le reste du bud­get. Et comme la dette et les inté­rêts servent constam­ment à jus­ti­fier les poli­tiques de régres­sion sociale, in fine, c’est quand même bien les pré­lè­ve­ments obli­ga­toires (nos sous, donc) qui financent ces sub­ven­tions. Le Cré­dit impôt recherche coûte envi­ron 6,5 mil­liards d’eu­ros à l’É­tat en 2020. Pour un ordre d’i­dée, c’est plus de 2/3 de la branche Acci­dents du tra­vail / mala­dies pro­fes­sion­nelles de la Sécu.
  2. Pour les plus old school d’entre nous : WTF = what the fuck, que je tente de tra­duire en langue châ­tiée par « c’est quoi ce p. de bor­del ? ».
  3. La liste est . L’O­réal, vous vous rap­pe­lez ? L’empire du très droi­tard Eugène Schuel­ler, un des finan­ciers du putsch nazi de la Cagoule, empire dont héri­ta sa fille Liliane Bet­ten­court, qui en 2011 per­dit ses facul­tés cog­ni­tives avec tout le pata­quès qui s’en­sui­vit. Quant à Bla­ckrock, oui oui, le Bla­ckRock de Lar­ry Fink, le « maître du monde », le plus impor­tant ges­tion­naire d’ac­tifs de la pla­nète. Denis Robert nous avait pré­ve­nu dans son livre récent Lar­ry et moi (Mas­sot), dont j’ai déjà par­lé, et dans diverses émis­sions dont celle de Pas­cal Boni­face (voir ici).
  4. Le ran­king for­cé consiste, pour l’employeur, à clas­ser les salarié·es selon un sché­ma pré­dé­fi­ni, donc à éta­blir chaque année un quo­ta mini­mum de salarié·es sous-performant·es, et cela
    couverture de la revue dessinée

    La revue des­si­née, automne 2018

    même … quand les « bre­bis galeuses » ont déjà été virées l’an­née pré­cé­dente. Pratique illi­cite depuis 2013, mais néan­moins uti­li­sée par Sano­fi, comme révé­lé dans Secrets d’in­fo du 10 juin 2017 sur France Inter, par Laë­ti­tia Che­rel, puis nar­ré dans « À qui le tour ? », La revue des­si­née n°21, automne 2018.

     Voi­ci ce que dit la Chambre sociale de la Cour de cas­sa­tion sur cette pra­tique, en 2013 (arrêt n° 577 du 27 mars) :

    « La mise en œuvre d’un mode d’é­va­lua­tion repo­sant sur la créa­tion de groupes affec­tés de quo­tas pré­éta­blis que les éva­lua­teurs sont tenus de res­pec­ter est illi­cite, la Cour d’ap­pel, appré­ciant sou­ve­rai­ne­ment les élé­ments de preuve qui lui étaient sou­mis, a rete­nu qu’il n’é­tait pas fait appli­ca­tion au sein de la socié­té HPF du « ran­king » par quo­tas ; qu’elle a ain­si, par ce seul motif, léga­le­ment jus­ti­fié sa déci­sion ».

  5. J’ai chou­ra­vé ce jeu de mot à Guillaume Mas­se­min, sur Twit­ter, qui lui-même l’a piqué à Mar­cel Got­lib (dans Fable express : le scé­na­rio refu­sé, Dar­gaud, 1968).

9 réponses

  1. Huet Nicolas dit :

    Bon­jour,

    Alors pour ma part je redi­rais plus ou moins cer­taines chose que j’a­vais dis pré­cé­dem­ment.
    Mettre en lien l’argent don­né par l’E­tat a Sano­fi, la poli­tique de Sano­fi par rap­port a son béné­fice, les inté­rêts de la dette et les impôts est faux.
    Les inté­rêts de la dettes sont finan­cés par de la nou­velle dette. Ca ne pèse pas sur le bud­get de l’é­tat car ce n’est pas payé par les impôts.
    L’E­tat peut finan­cer ce qu’il veut avec de la dette, qu’on soit clair, si demain l’E­tat decide de payer 1000 euros a tous les citoyens par de la dette, il n’y aura besoin d’au­cune aug­men­ta­tions d’im­pôts directe. Encore une fois « si » l’E­tat le veut. Ils peuvent, et diront que non il faut mon­ter les impôts obli­ga­toi­re­ment : c’est un men­songe.
    Dans un débat qui l’emporterait entre celui qui dit « Pas de sou­cis je vais emprun­ter un max a la BCE et sur les mar­chés pour payer 1000 balles a tous ! » Et celui qui dit « La dette nous assas­sine, je pro­met de reduire la dette en contro­lant les dépenses de l’E­tat ! » ? Et pour­tant, plus un Etat depense et plus ya de pognon a se faire (je met de côté la répar­ti­tion, c’est un pro­blème dif­ferent) « Les defi­cits des uns sont TOUJOURS les reve­nus des autres ! » Un Etat avec une balance com­mer­ciale défi­ci­taire qui serait en béné­fice ca serait catas­tro­phique pour les citoyens. Plus de dette = plus de reve­nu au niveau macro (atten­tion a ne pas voir l’e­co­no­mie macro comme la ges­tion finan­cière d’un foyer, grosse erreur).
    Donc en gros, il n’y a pas de liens entre dette, impôts, argent don­nés a Sano­fi et sa poli­tique d’en­tre­prise.
    Pour moi, a atta­quer quelque chose cela serait uni­que­ment : Pour­quoi ils ferment alors qu’ils ont des thunes de ouf ? Et pour­quoi n’aug­mentent-ils pas les salaires ou plus de primes avec leurs benefs ?
    En quit­tant Sano­fi on peut s’in­ter­ro­ger sur pour les pou­voirs publics refusent d’u­ti­li­ser de la dette pour filer des thunes aux citoyens ? Pour­quoi la BCE n’a pas le droit de dis­tri­buer des thunes en ache­tant des biens de l’é­co­no­mie réelle etc.
    Pour moi ce genre de liens creait une defiance ille­gi­time envers l’im­pôt et c’est fort dom­ma­geable.
    Enfin, je ne suis pas un expert mais je te conseille de deman­der une relec­ture à Mr Gilles Mit­teau (Heu?Reka sur you­tube) qui s’y connaît beau­coup en finance et éco­no­mie, je pense qu’il serait ravis d’ap­por­ter ses cor­rec­tions éclai­rées.

    • Mer­ci Nico­las. Mais je n’ar­rive pas à tra­duire bien ce que vous me dites.
      Un cadeau fis­cal à Sano­fi est bien un manque à gagner pour l’é­tat, non ? je dois être vrai­ment mau­vais en éco­no­mie mais une niche fis­cale, c’est d’au­tant en moins dans le bud­get de l’é­tat ? Mal­heur, je ne veux créer aucune défiance envers les impôts, au contraire ! mais une défiance envers leur uti­li­sa­tion -> pro­po­sez-moi une réécri­ture concrète des endroits où ça cloche. Et si vous le pou­vez, envoyez-moi le contact de Gilles Mit­teau, – ou filez-lui le mien. Mer­ci !
      Une fois que mon texte sera défi­ni­tif, j’en­le­ve­rais ces coms, mais je vous met­trai mes remer­cie­ments si vous êtes d’ac­cord. A vous

      • Huet Nicolas dit :

        Ce que je veux dire au final, c’est que les recettes fis­cales des impôts ne servent pas a payer des trucs a Sano­fi ou a d’autres. Elles servent uni­que­ment aux salaires des fonc­tion­naires et les orga­nismes publiques (san­té, cho­mage etc. ).
        Pour le reste, en gros, l’E­tat emprunte. Et il peut emprun­ter autant qu’il veut, un Etat ne peut pas faire faillite. Au pire insol­vable si plus per­sonne ne veut lui pre­ter.
        Donc si le gou­ver­ne­ment veut aug­men­ter tout le monde 500 euros, peut importe l’argent don­né a Sano­fi ou a d’autres puis­qu’il peut emprun­ter autant qu’il le veut.
        Si il ne le fait pas, ce sont pour des rai­sons diverses comme une idéo­lo­gie, un cal­cul poli­tique, ou une igno­rance du sys­teme. Beau­coup de gens en eco­no­mie et poli­tique sont coin­cés dans des vieux models mathé­ma­tiques sim­plistes qu’ils refusent de mettre a jour mal­heu­reu­se­ment.
        Pour Heu?Reka je n’ai que sa page fb, je ne le connais pas per­son­nel­le­ment mais je peu lui envoyer le liens avec le mot de passe de l’ar­ticle.

        • Ok Nico­las, mais… 🙂 je ne pige tou­jours pas pour­quoi vous me dites ça : je n’ai pas écrit que les recettes des impôts servent à payer des trucs à sano­fi. Donc qu’est-ce qui est faux dans ce que j’é­cris ? Expli­ci­te­ment si pos­sible (car je suis bou­ché à l’é­me­ri). Mer­ci !

          • Nicolas Huet dit :

            En plu­sieurs endroits tu fais un lien entre les impôts et cette his­toire, comme quoi on ne peut pas être content de payer des impôts en voyant cela :
            « Toi, au prin­temps, tu payes tes impôts, en ima­gi­nant que tu finances des crèches, des écoles, des trucs chouettes. Tu contri­bues au pot com­mun, avec tes petits deniers.
            Pen­dant ce temps, l’État offre une niche fis­cale à Sano­fi, en cré­dit impôt recherche (en jusqu’en 2019, en CICE, le cré­dit d’impôt pour la com­pé­ti­ti­vi­té et l’emploi, sup­pri­mé depuis).

            donc 1,5 mil­liards qui n’alimentent pas la collectivité1.

            Com­ment veut-on qu’on soit contentes, nous, petites gens, de contri­buer, de payer des impôts, face à des ogres pareils ? »

            Je veux sim­ple­ment dire qu’il n’y a pas de lien entre les deux, même par la dettes ou ses inté­rêts.
            Faire ces « cadeaux » n’empêche pas l’E­tat de don­ner autant qu’il le sou­hai­te­rait pour nos écoles, nos hôpi­taux ou quoi que ce soit d’autre.
            On peut cri­ti­quer sano­fi pour ses deci­sions, l’E­tat pour ses deci­sions, mais il faut le faire, selon moi, indé­pen­dam­ment d’un sen­ti­ment par rap­port a l’im­po­si­tion car cela moi cela fausse le mes­sage. Cela accroît le sen­ti­ment de « haine » par rap­port a l’im­pôt alors que dans cette his­toire ce n’est pas cela qu’il fau­drait detes­ter. En tout cas a mon sens, mais encore une fois je suis a des mil­liers d’an­nées d’être un expert de la ques­tion et il est très pos­sible que je ne raconte que de la m**** depuis le début et te fasse perdre ton temps !
            J’ai envoyé ton lien par mes­sen­ger a Heu?reka, je ne sais pas si il pour­ra voir ton article mais j’ai ten­té.

          • quoi qu’il arrive, je ne perds pas mon temps. Au contraire !
            Mais regarde (on se tutoie) : si l’E­tat peut s’en­det­ter pour Sano­fi, il pour­rait le faire pour dimi­nuer les impôts qu’on verse. En ne le fai­sant pas, il y a bien un pb, non ?
            et je ne vois pas mon article (mais tu me mets le doute) comme un truc anti-impôt. C’est au contraire pour que ces grosses entre­prises s’ac­quittent des leurs, mais aus­si arrêtent d’en­det­ter l’E­tat

          • Tiens, j’ai repris la scé­na­ri­sa­tion sans par­ler des impôts. Lais­ser les coms échan­gés t’ex­posent, c’est pour ça que je pro­pose de les enle­ver. j’at­tends ton accord pour pos­ter ça

  2. Huet Nicolas dit :

    Pour le sen­ti­ment anti-impôt je suis d’ac­cord tu ne le dit pas expres­sé­ment. C’est la sen­sa­tion que ce que je t’ai cité me donne alors, sur­ement a tord, j’ai infé­ré ins­tinc­ti­ve­ment (ter­rible méthode) que d’autres auraient le même sen­ti­ment.
    En ce qui concerne l’en­det­te­ment de l’E­tat, effec­ti­ve­ment c’est ce que je dis, rien ne l’empêche tech­ni­que­ment si il le veut. Mais, sans aucun impôts et en full emprunt, les agences de nota­tions met­tront cer­tai­ne­ment une sale note et cela lui cou­pe­ra l’ac­cès a la dette (ce qui est arri­vé a la Grece). Car effec­ti­ve­ment entre ce que le sys­teme et ses règles per­mettent si vrai­ment on le veut et le pas­sage a l’acte il y a des variables, comme jus­te­ment ce qu’en pense les agences de nota­tion, la com­mis­sion euro­péenne, les banques cen­trales etc. L’é­co­no­mie est cor­ré­lée a la poli­tique de façon très étroite.
    Si demain la majo­ri­té des agents éco­no­miques voyaient d’un bon oeil un endet­te­ment maxi­mum au point de pas payer d’im­pôts, alors un Etat qui ferait ça ne ferait pas fuir les mar­chés et les agences de nota­tion (ou dans l’autre sens).
    Mais si on ne rentre pas dans le ter­rain de l’ex­trême qui pour ces rai­sons est assez irréa­liste actuel­le­ment, les règles du jeu eco­no­mique, la nota­tion de la France etc. per­mettent a l’E­tat de s’en­det­ter comme il le fait sans que cela ne pèse réel­le­ment.
    Et d’ailleurs, je reap­puis sur cela car c’est capi­tal, les dettes des uns sont tou­jours les reve­nus des autres. Plus un Etat s’en­dette plus il y a de chances qu’une par­tie de cette dette cor­res­ponde a une amé­lio­ra­tion du niveau de vie de ses habi­tants. Par contre (hors excep­tion d’une balance éco­no­mique posi­tive comme l’Al­le­magne car ils exportent plus qu’ils n’im­portent donc ils ont une autre entrée d’argent que la dette, mais méca­ni­que­ment cela ne peut que etre une excep­tion), un Etat sans defi­cit est un Etat dans lequel il n’y aura que peu pas voir pas d’a­jout de liqui­di­tés dans la popu­la­tion, pas d’a­mé­lio­ra­tion du niveau de vie et crise eco qui va arri­ver. Pire un Etat avec un reve­nu posi­tif ? Alors comme une par­tie de ses reve­nu viennent de la dette d’ailleurs, cela revien­drait à appau­vrir sa popu­la­tion.
    Avoir de la dette constam­ment est pour moi, un acte morale. Réduire sa dette est pour moi un acte immo­ral.
    J’ai peur d’a­voir un peu digres­sé je m’en excuse !
    Tout cela pour dire que pour moi, même si c’est étrange, endet­ter l’E­tat c’est bien jus­te­ment.
    Apres ce qu’il faut ajus­ter c’est évi­dem­ment la ques­tion de la répar­ti­tion dans l’é­co­no­mie de cet apport venu de la dette. Et la c’est un sujet TRES com­plexe dans lequel je n’ai que peu d’i­dées a part la « monaie para­chute » (on cré­dite direc­te­ment les comptes ban­caires des gens). Sur les autres methodes, ce que le gou­ver­ne­ment fait et tout, je ne don­ne­rai pas d’a­vis car je ne sais pas.

    • C’est de plus en plus clair, et si tu as res­sen­ti ça, alors d’autres le sen­ti­ront. Je vais rema­nier un peu. Puis j’ef­fa­ce­rai ces mes­sages, et je te dirai nom­mé­ment mer­ci (sauf si pas d’ac­cord pour t’af­fi­cher ici). Ok ?

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