Eric Bris­bare (Source Le Monde)

Dans mon habi­tude de lire la presse avec du retard pour évi­ter tout embal­le­ment, je découvre main­te­nant l’ar­ticle du Monde de mar­di, « Brins de sapins dans les Vosges », avec le guide de syl­vo­thé­ra­pie Eric Bris­bare. Il m’est sym­pa­thique, à mar­cher pieds nus dans la sphaigne de la tour­bière, et je ne l’en empê­che­rai pas, vu que mar­cher dans la mousse, je le fais aus­si.
Non, c’est l’en­voyée spé­ciale du Monde qui, contrai­re­ment à la mousse, ne s’est pas trop trop fou­lée, nous offrant beau­coup d’af­fir­ma­tions sans preuves et un lexique digne des pros­pec­tus du bout de caisse d’un maga­sin bio. Un exemple qui met­tra les thermodynamicien·nes en PLS : « Le fait d’être pieds nus, en contact avec les racines de l’arbre, inten­si­fie cet échange d’éner­gie*. (…) Le sapin contre lequel nous nous repo­sons a des ver­tus* toni­fiantes* et éner­gi­santes*, même en hiver ». J’ai mis une asté­risque devant chaque concept spu­meux.

Mais ce qui m’a le plus cap­ti­vé, c’est un très joli « argu­ment du vieux pot » comme je n’en avais pas vu depuis long­temps.

« Shin­rin-yoku » (bain de forêt) […] fait réfé­rence à une tra­di­tion nip­ponne sécu­laire, recon­nue offi­ciel­le­ment comme une thé­ra­pie par le Japon depuis 1982 ».

Ce qui m’a fait tilt, c’est « offi­ciel­le­ment recon­nu ». Géné­ra­le­ment, quand j’en­tends « offi­ciel­le­ment recon­nu », mes antennes se dressent : de quel office parle-t-on ? J’ai fait tra­duire quelques pages tech­niques en japo­nais, et je ne trouve ni tra­di­tion, ni recon­nais­sance par quelque « office » que ce soit. De ce que j’ai com­pris, c’est dans la volon­té poli­tique de faire replan­ter des forêts qu’a été créé de toute pièce le concept en 1982 par l’A­gence fores­tière japo­naise. Donc (sauf erreur), cette thé­ra­pie, peu importe ses ver­tus allé­guées, n’est ni tra­di­tion­nelle, ni sécu­laire, ni offi­ciel­le­ment recon­nue. D’ailleurs le serait-elle, que ça ne serait pas un argu­ment de vali­di­té.

Ma conclu­sion ? Il faut aller mar­cher en forêt (si pos­sible en-dehors des incen­dies, sinon il fau­dra appe­ler le bar­reur de feu).
Mais si se res­sour­cer, c’est bien, véri­fier ses sources c’est pas mal non plus.

En cadeau, je vous mets une source, celle du Lison, dans le Doubs.

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