J’en ai une autre, dans la lignée des hypothèses en carton du Packing (cf. article précédent), qui nous avait achevés mes potes et moi quand je bossais auprès des « grands exclus » avec mon David Laumet (vers 2009). Gaffe z’êtes pas prêt : le « MOI contenant-coquille », le sac à dos du SDF !
Exemple pris dans la revue de psycho clinique (!) Rhizome en 2021 :
« L’impossibilité d’habiter un espace est illustré par Jacques qui se déplace dans la rue avec un sac à dos immense. Il est régulièrement trouvé, dormant comme une tortue, renversé sur le dos. Jacques transporte sa « maison » sur son dos (…) A l’occasion du vol de son sac à dos, Jacques est en état de panique, affolé par le rapt de son contenant-coquille.(…) Plus qu’un simple bagage, ce sac à dos semblait contenir toute une partie de son espace psychique, de son identité, de son lieu psychique transportable et jamais détaché de son corps. Arraché à lui, Jacques vit un véritable déchirement corporel et une hémorragie psychique ».
On doit ces lignes à la docteure en psychologie Valérie Colin, dans « Contamination, dé-contamination psychique », manières d’habiter du sujet SDF (ici https://orspere-samdarra.com/wp-content/uploads/2021/01/rhizome_7_colin.pdf).
Elle détaille son concept ailleurs :
« À l’image de l’escargot qui construit sa coquille avec sa propre bave, ce qui contient, figure ou représente le sujet SDF est le contenant lui-même ».
[Faisant mourir de chagrin dans la foulée les biologistes – la coquille étant sécrétée par un pli de peau appelé le manteau, rien à voir avec la bave].
Ça se trouve, si vous voulez vous faire du mal, dans « Au risque de la contamination : habiter pour une personne en errance », L’éloge du risque dans le soin psychiatrique (2006), pp 85–107.
Franchement, l’héritage freudien, c’est vraiment un panari.
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