Nombre de « mes » étudiant·es n’en peuvent plus de subir de la cli­nique freu­dienne. Je ne peux que leur don­ner rai­son, et me deman­der pour­quoi cette pseu­dos­cience est encore ensei­gnée. Mer­ci Franck Ramus de faire l’é­tat des lieux. La psy­cha­na­lyse à l’u­ni­ver­si­té 2020, ana­lyse quan­ti­ta­tive, 1ère par­tie, c’est là. Spé­ciale dédi­cace à Chuck Malus.
J’en pro­fite pour indi­quer cette péti­tion, que j’ai signée, et ce site :  www.justicesanspsychanalyse.com
Je rêve dans les pro­chaines années de déve­lop­per un cours Esprit cri­tique & jus­tice, dans lequel je pour­rai expli­quer aux futur·es juristes pour­quoi l’hé­ri­tage freu­dien est un incom­pa­rable far­deau créant plus de souf­france qu’il n’en résout.

LA PSYCHANALYSE OU L’EXERCICE ILLEGAL DE LA MEDECINE

Nous affir­mons que la psy­chia­trie est une dis­ci­pline médi­cale, fon­dée, comme la psy­cho­lo­gie, sur des connais­sances scien­ti­fiques, devant s’exercer dans le res­pect du patient et la recherche de son mieux-être, confor­mé­ment au code de san­té publique et au code de déon­to­lo­gie des pro­fes­sion­nels de la san­té men­tale. L’exercice de la psy­cha­na­lyse à titre pri­vé, pour des requêtes d’ordre exis­ten­tiel ou phi­lo­so­phique, n’est pas cri­ti­quable, sous réserve que cela n’ait pas de consé­quences pour la san­té phy­sique ou psy­chique de la per­sonne. Face aux troubles men­taux, cepen­dant, d’autres exi­gences s’imposent. Notre pre­mier devoir est de pro­po­ser un accom­pa­gne­ment adap­té, fon­dé sur les preuves et les don­nées acquises de la science.

Nous refu­sons que soient uti­li­sés les diplômes de méde­cine et de psy­cho­lo­gie pour dif­fu­ser à l’université un ensei­gne­ment en vio­la­tion avec la méde­cine et l’état des connais­sances en san­té men­tale, au pro­fit de dogmes idéo­lo­giques, fon­dés sur des pos­tu­lats obs­cu­ran­tistes et dis­cri­mi­nants sans aucune vali­da­tion scien­ti­fique. Aujourd’hui la psy­cha­na­lyse a pra­ti­que­ment dis­pa­ru dans le monde. En France, des étu­diants en psy­cho­lo­gie et des internes en méde­cine reçoivent encore fré­quem­ment à l’université un ensei­gne­ment psy­cha­na­ly­tique livré avec le mépris de la méde­cine, le rejet de la noso­gra­phie inter­na­tio­nale des mala­dies men­tales, le refus des trai­te­ments adap­tés recom­man­dés par la Haute Auto­ri­té de San­té, la défiance envers les poli­tiques de san­té et le rejet de tout contrôle ou éva­lua­tion de leur pra­tique. Dans cer­taines uni­ver­si­tés les étu­diants apprennent à contes­ter le prin­cipe même de la démarche scien­ti­fique au motif que la science serait une croyance. Ils sont ensuite atti­rés à l’extérieur pour y rece­voir une for­ma­tion obs­cu­ran­tiste où les patho­lo­gies sont réduites au com­plexe d’Œdipe ou la mère patho­gène, l’ensemble étant mas­qué sous une rhé­to­rique abs­conse qui désta­bi­lise ses audi­teurs. Nous esti­mons que ces étu­diants sont pla­cés en dan­ger d’emprise sec­taire et, plus impor­tant, que les patients en psy­chia­trie paient le prix fort d’une prise en charge digne d’un autre âge.

Contrai­re­ment aux patients en soins soma­tiques, les per­sonnes atteintes de troubles men­taux sont sou­vent à la mer­ci de la for­ma­tion de leur cli­ni­cien. Le refus de nombre de psy­cha­na­lystes de poser un diag­nos­tic, l’ignorance volon­taire des symp­tômes, la cho­si­fi­ca­tion et la mal­trai­tance des patients et leur famille au nom de dogmes psy­cho­sexuels freu­do-laca­niens obso­lètes sont mon­naie cou­rante aujourd’hui. Le trai­te­ment de ces per­sonnes comme des patients de ‘seconde zone’ n’est plus tolé­rable en France.

Dans les tri­bu­naux, les psy­cha­na­lystes peuvent aujourd’hui uti­li­ser leur diplôme de psy­cho­lo­gie ou de méde­cine (quand ils les ont) pour émettre des exper­tises qui n’ont aucun fon­de­ment médi­cal ni scien­ti­fique, en vio­la­tion com­plète avec le code de la san­té publique. Les consé­quences sociales peuvent être dra­ma­tiques : diag­nos­tics fan­tai­sistes et non-recon­nus par les noso­gra­phies inter­na­tio­nales en vigueur, non prise en compte des besoins des per­sonnes han­di­ca­pées ou des malades psy­chia­triques, exclu­sion sco­laire et sociale, culpa­bi­li­sa­tion des vic­times de vio­lences sexuelles et des per­sonnes qui les pro­tègent au nom de l’idéologie psy­cha­na­ly­tique selon laquelle la véri­té se situe tou­jours à l’envers de la réa­li­té tan­gible.

Nous affir­mons qu’il existe une san­té sexuelle. La sexua­li­té est un don de soi entre adultes consen­tants – quel que soit leur sexe – dont la pra­tique har­mo­nieuse par­ti­cipe au bon équi­libre psy­cho­lo­gique d’une per­sonne. Nous refu­sons que soient ins­tru­men­ta­li­sées la psy­chia­trie et la psy­cho­lo­gie pour légi­ti­mer des dogmes aus­si néfastes que prê­ter des inten­tions sexuelles aux bébés, pré­tendre qu’un enfant puisse être consen­tant à un inceste ou un rap­port sexuel avec un adulte, affir­mer que tout rap­port sexuel serait du registre de la per­ver­sion et du rap­port de force, pré­tendre qu’un crime sexuel n’aurait pas de consé­quence grave sur sa vic­time, et déres­pon­sa­bi­li­ser les auteurs de vio­lences sexuelles. Ceci n’est pas com­pa­tible avec notre rôle de méde­cins, de psy­chiatres et de psy­cho­logues.

Nous dénon­çons éga­le­ment des pra­tiques de non confra­ter­ni­té géné­ra­li­sées : des psy­chiatres et des psy­cho­logues sont quo­ti­dien­ne­ment har­ce­lés dans les éta­blis­se­ments où ils tra­vaillent (ain­si qu’en libé­ral) par des croi­sés du freu­do-laca­nisme qui uti­lisent par­fois leur titre pour lut­ter contre toute démarche thé­ra­peu­tique fon­dée sur les preuves ; par des per­sonnes qui s’arrogent l’humanisme et n’hésitent pas à recou­rir à l’anathème, aux attaques per­son­nelles pour faire taire ceux qui ne pensent pas comme eux.

Nous sommes oppo­sés à ce que la psy­chia­trie et la psy­cho­lo­gie soient ins­tru­men­ta­li­sées pour ser­vir les inté­rêts d’une cor­po­ra­tion enga­gée dans une démarche anti­so­ciale : patho­lo­gi­sant l’amour mater­nel, ensei­gnant le mépris des règles et des lois, en oppo­si­tion idéo­lo­gique avec toute demande exté­rieure, fût-elle médi­cale, fami­liale, sco­laire, ou judi­ciaire. Nous refu­sons que les psy­cha­na­lystes se servent de la psy­chia­trie et de la psy­cho­lo­gie pour inves­tir les uni­ver­si­tés, les comi­tés d’éthique, les ins­ti­tu­tions de soin et les pré­toires au béné­fice de pra­ti­ciens oppo­sés à la méde­cine et la science. Ces actes mettent les patients en dan­ger, ils engagent la res­pon­sa­bi­li­té de l’État et des tri­bu­naux. Cela doit ces­ser.

Les pré­si­dents des uni­ver­si­tés portent une lourde res­pon­sa­bi­li­té dans ces pro­blèmes graves de san­té publique en conti­nuant d’accorder des postes de maîtres de confé­rences et de pro­fes­seurs aux filières qui affichent une orien­ta­tion exclu­si­ve­ment psy­cha­na­ly­tique. La jus­tice, quant à elle, doit chan­ger la pro­cé­dure de lis­tage de ses experts pour en exclure tout réfé­ren­tiel psy­cha­na­ly­tique dans l’intérêt de l’objectivité.

 

 

 

6 réponses

  1. Loïc G dit :

    Il est fort dom­mage de ne pas recon­naître les nom­breux apports de la psy­cha­na­lyse (freu­dienne ou autre d’ailleurs)… J’ai éla­bo­ré un texte, comme une défense de cette dis­ci­pline. Les inté­res­sés pour­ront me lire => https://blogs.mediapart.fr/loic‑g/blog/161219/la-psychanalyse-nest-pas-morte

    • Bon­jour, je vais vous lire. Mais depuis 15 ans que je regarde ça de près, je ne peux que me rendre à l’é­vi­dence énon­cée de manière par Jacques Van Rillaer, psy­chiatre et décon­ver­ti de la psy­cha­na­lyse, que je vous recom­mande : « ce qui est de Freud n’est pas bon, ce qui est bon n’est pas de lui ». Vu le carac­tère mor­ti­fère, peu aidant, sexiste, homo­phobe de la psy­cha­na­lyse, je pense que les mor­ceaux qui tiennent la route devraient se regrou­per hors de cette déno­mi­na­tion, pour ne plus être noyés dans le « freu­disme » ou le « laca­nisme » (ou le jun­gisme, d’ailleurs). Mais en vous lisant (dans quelques jours, je ne peux pas de suite), je nuan­ce­rai peut être mon pro­pos, et je vous le dirai. En retour, vous me direz ce que la lec­ture de Van Rillaer faut bou­ger chez vous Loïc ? Mer­ci

      • Olivier dit :

        Bon­jour,
        Y‑a-t-il un moyen de savoir si un psy­chiatre (donc un méde­cin) se réfère à la psy­cha­na­lyse ou recourt à la psy­cha­na­lyse comme outil cli­nique avant de le consul­ter (et en fait sur­tout pour ne PAS le consul­ter) ?

        • Bon­jour, vous pou­vez consul­ter en ligne, sur AMELI, ou sur les annuaires à dis­po­si­tion en regar­dant les spé­cia­li­tés. EN télé­pho­nant, vous pou­vez aus­si deman­der quelle est leur modèle théo­rique. S’il/elle vous répond la psy­cha­na­lyse freu­dienne, vous sau­rez à quoi vous en tenir.
          Je pré­cise qu’on peut avoir un thé­ra­peute psy­chan­lyste sym­pa, et un thé­ra­peute non-psy­cha­na­lyste pas sym­pa. DOnc tout dépend du ratio que vous vou­lez mettre, et sur­tout du pro­blème que vous ren­con­trez – si c’est un pro­blème pré­cis à trai­ter vite par ex, le freu­disme n’est pas recom­man­dé.

  2. Olivier dit :

    Il y a cer­tai­ne­ment des psy­cha­na­lystes sym­pa. Mais peut-on mettre sa san­té entre leurs mains en sachant qu’ils croient à la vali­di­té des bali­vernes freu­diennes et à leur effi­ca­ci­té thé­ra­peu­tique ?
    AMELI men­tionne-t-il la for­ma­tion et les pra­tiques de ces spé­cia­listes ? Je crois bien que non.
    Et les géné­ra­listes à qui l’on peut deman­der d’être réfé­ré à un psy­chiatre, ne dis­posent pas for­cé­ment de cette infor­ma­tion.
    J’en ai fait l’ex­pé­rience : alors que j’a­vais clai­re­ment indi­qué mon aver­sion pour l’her­mé­neu­tique freu­dienne (un psy­cha­na­lyste y ver­rait cer­tai­ne­ment la preuve de résis­tances…), mon géné­ra­liste m’a réfé­ré à un psy­chiatre fort sym­pa­thique, mais dont les rayon­nages der­rière le bureau expo­saient moult ouvrages de psy­cha­na­lyse, et qui dis­po­sait d’un divan dans un coin de son cabi­net (toutes choses impos­sibles à devi­ner avant de le consul­ter, sauf à lui poser la ques­tion avant de prendre ren­dez-vous). J’ai tour­né les talons.
    Et devi­nez quoi ? Dans la ville moyenne où je réside, tous les psy­chiatres de ville ont au mieux des sym­pa­thies pour la psy­cha­na­lyse, au pire la recom­mandent et l’ad­mi­nistrent.
    Peut-être fau­drait-il obli­ger les pra­ti­ciens à indi­quer le cadre de réfé­rence pour les soins qu’ils pro­diguent, juste his­toire de per­mettre aux patients de choi­sir en connais­sance de cause.

    • Je vous avoue avoir fait plu­sieurs fois la même expé­rience que vous (même quand il s’a­git d’un pas­sage obli­ga­toire comme au don de gamètes, j’ai subi une dis­cus­sion tota­le­ment freu­dienne, irréelle). Il n’y a pas de contrainte à pré­ci­ser sa spé­cia­li­té à ma connais­sance. Poser la ques­tion (oser la poser) est pro­ba­ble­ment le meilleur moyen. Je le fais éga­le­ment pour les hono­raires quand on a affaire à un pro de san­té sec­teur 2 (je ne me remets pas de l’i­na­ni­té d’a­voir 3 sec­teurs en san­té – > pour moi, une méde­cine publique s’im­po­se­rait ration­nel­le­ment, mais je ne pense pas voir ça de mon vivant*
      Ami­ca­le­ment Oli­vier !

      *ah mais j’ou­bliais : je suis immor­tel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *