« Laisse-moi zoom zoom zang » disait les phi­lo­sophes Joey Starr et Kool Shen, dans une confé­rence deve­nue culte.

Sur Twit­ter ce matin, @pro_misanthrope m’a invi­té à lire ce texte de Les­lie Sala­din, Je ne suis pas une licorne (enten­dez, une start-up valo­ri­sée à plus d’un mil­liard de dol­lars).

Je ne suis pas poin­tu sur ces sujets*, mais j’ai trou­vé cet extrait en or.

« (…) Depuis le confi­ne­ment, les GAFAM et géants US se frottent les mains. « On se fait un Zoom » is the new « Je vais Goo­ge­li­ser ça » (…). Ça parait à peu près nor­mal à tout le monde. Dans le même temps on s’offusque ver­te­ment que l’application Stop-COVID puisse don­ner des infor­ma­tions à l’ogre amé­ri­cain sans notre accord. …Tout comme Zoom l’a fait avec Face­book. Les entre­prises, admi­nis­tra­tions et États conti­nuent de se scan­da­li­ser des pra­tiques des solu­tions amé­ri­caines et de les choi­sir quand même, y com­pris pour des don­nées cri­tiques et stra­té­giques. Un exemple signi­fi­ca­tif est l’attribution de l’hébergement des don­nées de san­té des fran­çais (le Health Data Hub) à Micro­soft. Sur la forme comme sur le fond (don­ner la base de don­nées de san­té, l’or noir de demain, géné­ra­teur d’emplois et de tech­no­lo­gies, la plus com­plète et qua­li­ta­tive à un acteur étran­ger et sou­mis de plus au Cloud Act !) cela pose toute la ques­tion de la vision stra­té­gique à long terme de l’État et sou­lève le para­doxe des dis­cours prô­nant la sou­ve­rai­ne­té ! »(…)

Per­met­tez ce petit pas chas­sé.

En 1999, j’é­tais allé la semaine de Noël (avec mon copain Fran­çois Ran­nou, RIP) net­toyer un peu les plages salo­pées par le fuel lourd de l’Eri­ka, rap­pe­lez-vous, ce rafiot affré­té par Total : on s’est ren­dus compte que pour net­toyer nos guille­mots de Troïl et autres pin­gouins Tor­da, la Ligue de pro­tec­tion des oiseaux ache­tait des gants Mapa et des éponges Spon­tex. Or Mapa-Spon­tex, c’é­tait à l’é­poque pro­prié­té de… Total, Quel rap­port avec le sujet ? Je dédie ce post à Gwe­naël Dela­val et d’autres syndiqué·es comme Eli­sa­beth Gres­lou, Agnès Hamon, Vir­gi­nie Zam­pa, Flo­rence Char­bon­nier, Murielle Cha­tel et d’autres qui à l’U­ni­ver­si­té Gre­noble-Alpes tentent avec leurs petits bras de résis­ter au rou­leau com­pres­seur libé­ral, mais forcé·es comme moi lors des conseils d’u­ni­ver­si­té d’u­ti­li­ser Zoom,  et même pour certain·es Google­drive, les suites Micro­soft, etc. Je me rap­pelle en 2019 d’une enquête du CHSCT (le comi­té d’hy­giène, de sécu­ri­té et des condi­tions de tra­vail) sur un drame méri­tant confi­den­tia­li­té et dis­cré­tion, et lors de laquelle nous fûmes contraint·es d’u­ti­li­ser un… Goo­gle­drive.

Bref, merci à Nico­las Vivant**, Tho­mas Van Ouden­hove, Serge Bon­dil et d’autres de me four­nir des trucs libres, Jitis­meet, Letsmeet.no et autres Fra­ma­talk. Bien sûr, ça marche un poil moins bien !  Bien sûr ça bugue par­fois ! Mais c’est le prix pour sen­tir le vent de la liber­té souf­fler dans nos che­veux, et au fond c’est pas dif­fé­rent de trou­ver un petit ver dans une pomme pay­sanne, ou une petite limace dans une salade du coin.

Bon, de toute manière, j’en fais mon man­tra de l’an­née : hors de l’a­na­lyse de nos outils infor­ma­tiques, point d’es­prit cri­tique pos­sible.

Je rejoins en cela un autre phi­lo­sophe, Sopra­no, qui disait il y a peu :

Zoum, zoum, zoum comme Die­go dans La Bom­bo­ne­ra
Comme Savas­ta­no dans la Scam­pia (méchant, méchant)
On vient ren­trer dans la Leyen­da
Ha, say it, zoum, zoum, zoum comme Die­go dans la Bom­bo­ne­ra (Die­go Mara­do­na)
Comme Savas­ta­no dans la Scam­pia

 

* Sur la ques­tion de la sou­ve­rai­ne­té numé­rique, j’ai été assez per­tur­bé par la pré­sen­ta­tion cette année chez Thin­ker­view de Tariq Krim et Ber­nard Bena­ha­mou et (si vous sup­por­tez le ton pénible de l’a­ni­ma­teur pseu­do-hacker qui se fait appe­ler Sky).

** Vous pou­vez écou­ter Nico­las, au ton beau­coup plus envoû­tant, vous racon­ter ce conte de Noël du libre qu’est VLC, nar­ré ici ou ou ci-des­sous sur l’in­croyable chaîne Mi-fougue mi-rai­son, la chaîne qui déscro­fule les neu­rones.

 PS : à peine ai-je relayé ce petit article que m’est arri­vé de mon uni­ver­si­té le mail sui­vant.…

2 réponses

  1. DUFOUR dit :

    Les goûts musi­caux sortent du champ ration­nel mais quand même, Soprano…non. Tu es dur. Moi qui ait navi­gué de Jeanne Mas au Hea­vy Métal, du rap à la psy-transe, de Annie Cor­dy à Screa­ming Jay Haw­kins, je ne m’y fait pas.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *