JB Mey­beck, en pleine transe

Ami·es du pinard et de la pen­sée cri­tique, bon­jour !
Bien sûr, il y avait quelques petites touches éparses sur la bio­dy­na­mie par Étienne Davo­deau dans le magis­tral Les Igno­rants  : récit d’une ini­tia­tion croi­sée (Futu­ro­po­lis, 2011), mais ça res­tait léger. Là, il y a le des­si­na­teur Jean-Benoît Mey­beck qui met com­plè­te­ment les pieds dans le plat, avec sa série Cos­mo Bac­chus.

Tout a démar­ré en écou­tant le n°469 de Scep­ti­cisme scien­ti­fique, où Mey­beck est venu racon­ter au micro son his­toire.

Puis j’ai com­man­dé à une petite mai­son d’é­di­tion, Eido­la, à Angou­lême, les ouvrages.

Ensuite j’ai tout lu, et par mon simple pou­voir psy­chique, j’ai influen­cé Mey­beck pour qu’il passe à Gre­noble durant l’é­té, lui qui ne sort qu’a­vec réti­cence de sa région tou­lou­saine.

J’ai fini par lui mettre un petit godet der­rière la cra­vate et l’ai contraint (tou­jours avec mon pou­voir psi que même Uri Gel­ler me jalouse) à me dédi­ca­cer mes ouvrages.

Lucifer (tome 1 — février 2018)

Un caviste et un auteur de bandes des­si­nées nous embarquent dans un road trip à la décou­verte des domaines viti­coles, et nous font par­ta­ger leurs décou­vertes stu­pé­fiantes.
La bio­dy­na­mie est à la mode dans la viti­cul­ture et cer­tains vigne­rons se révèlent de fer­vents adeptes de la pen­sée  « stei­ne­rienne », l’anthroposophie, aux pra­tiques ritua­li­sées, par­fois étranges et inat­ten­dues, sou­vent occultes.
Mais nos deux com­pères, aba­sour­dis par leurs explo­ra­tions, n’en perdent pas pour autant de vue leurs mul­tiples dégus­ta­tions !
Pour­sui­vant leur enquête sur les dif­fé­rentes façons de pro­duire du vin, nos deux héros, un caviste et un auteur de bandes des­si­nées, se rendent sur les terres du bor­de­lais.
Leur but : com­prendre la viti­cul­ture conven­tion­nelle et indus­trielle. Quelles décou­vertes feront-ils sur l’utilisation des pes­ti­cides ? Et ce haut-lieu de la tra­di­tion viti­cole fran­çaise a‑t-il échap­pé à la doc­trine éso­té­rique anthro­po­so­phique dont est issue la bio­dy­na­mie ?
Nos deux com­pères, tou­jours aus­si drôles et enthou­siastes, nous mènent dans une enquête tou­jours plus incroyable.

Ahriman (tome 2 — février 2019)

Soradt (tome 3 — février 2020)

Dans les pre­miers tomes de ce docu-fic­tion, un caviste et son ami auteur de BD se lan­çaient dans une enquête sur la bio­dy­na­mie, méthode de viti­cul­ture occulte et éso­té­rique, mais aus­si sur les dan­gers des pes­ti­cides pour les viti­cul­teurs. Mais dès le début de ce troi­sième tome, Jean-Marie, le caviste, dis­pa­raît mys­té­rieu­se­ment et notre auteur de BD doit pour­suivre seul ses recherches.

Le der­nier opus de cette enquête docu­men­taire vous mène­ra aux confins de la pen­sée, où la ratio­na­li­té se mêle à la folie. JB retrou­ve­ra-t-il Jean-Marie ? A‑t-il suc­com­bé aux charmes de cette doc­trine éso­té­rique qui infiltre l’écologie, l’enseignement, la méde­cine et la poli­tique ?

Mon avis ? C’est rigou­reux, ça dépote, le des­sin est grunge. Les deux pre­miers tomes sont au top, le der­nier plus fai­blard à mon goût du fait de contraintes scé­na­ris­tiques. Le sum­mum, c’est que l’au­teur nous offre sur un pla­teau toutes les sources biblio­gra­phiques de Cos­mo Bac­chus.

 

Et puis j’ai appris qu’il avait aus­si entre autres des­si­né le sombre et ter­rible CRA, centre de réten­tion admi­nis­tra­tive, ain­si qu’une intro­duc­tion à la ques­tion des migra­tions pour les chtis nen­fants Koko au pays des tou­tous, ce qui a fini de nous conqué­rir, mon petit de 2 ans et demi et moi.

Je trinque à ta san­té, Mey­beck, et à toutes les vic­times des centres de réten­tion admi­nis­tra­tive, ces enti­tés qui créent pro­ba­ble­ment bien plus de souf­france que toutes les théo­ries New Age réunies.

 

 

 

 

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