En septembre dernier, sur Twitter, un type chevelu, tatoué, guitariste et m’écrit pour me dire qu’il compte reprendre des études en lien avec la pensée critique.
De fil en aiguille, on en vient à causer de NSBM, le National-Socialist Black Metal, musique metal nazi. Et Thomas – c’est son nom – me glisse : « j’ai encore des disques de NSBM, tirés de mon passé, je veux m’en débarrasser ». Moi, ni une ni deux, je lui réponds « envoie ! » Et me voici en train d’écrire ces lignes avec en fond musical les CD de Peste noire (sic), un autre de Baise ma hache (tout un programme), et puis ceux des polonais Mgła, des Norvégiens Taake, pour finir sur un concert du groupe belge Ancient Rites. Autant dire que c’est… saisissant. Même mes gencives ont saigné.
Alors je comprends que Thomas est revenu des limbes à coups de head-banging. Je lui ai demandé à Thomas s’il était prêt à raconter l’histoire de sa déconversion. Là où d’habitude les gens, en mûrissant, passent de gauche à droite, de progressiste à conservateur, du Solex® à la Rolex®, lui a fait le chemin inverse, comme Victor Hugo, d’ailleurs, comme Clément, du collectif L’extracteur, et dans une moindre mesure comme moi, qui suis né dans un milieu pour le moins gaulliste et militariste.
C’est cette histoire qui est narrée ci-dessous, par Thomas lui-même. Je suis très touché, en la lisant et la relisant.
NdRichard : metal, ça s’écrit sans accent, je viens de l’apprendre.
NB : en vert, des ajouts et modifications qui ont suivi l’abondant courrier reçu.
Table des matières
Contexte
Originaire d’un petit village dans l’Est de la France, j’ai vécu les treize premières années de ma vie dans un village engagé politiquement à droite et/ou extrême-droite.
Cependant, dans la sphère familiale dans laquelle j’étais, le discours de mes parents était plutôt de gauche. À la maison, on disait clairement que le racisme ce n’était pas bien. Pourtant, on rigolait de blagues racistes, homophobes, etc. Je ne sais pas si je peux dire que mes parents étaient plutôt des antiracistes « passifs ».
À l’âge de 13 ans, j’ai déménagé chez mes grands-parents. Encore une fois dans un petit village de l’Est de la France mais avec une orientation politique plutôt à gauche (Une grand-mère engagée Lutte Ouvrière souvent en manif et un grand-père droitard passif, lui il voulait être tranquille devant les matchs de tennis).
Il me paraissait nécessaire de situer le contexte politique dans lequel j’ai grandi avant de retracer chronologiquement mon parcours.
Je vais essayer d’expliquer la façon dont je me suis laissé happer par des idéologies d’extrême-droite dès l’âge de dix ans sous les yeux de ma famille. Cette façon de penser, je l’ai construite en grande partie à cause de la musique que j’écoutais et que j’écoute toujours : le Black Metal, et plus particulièrement la branche National Socialist Black Metal (NSBM) et toutes les formes de sympathie à l’égard de toutes les formes d’extrême-droite [1].
Je conçois parfaitement que beaucoup de personnes attendent de la nuance pour classer certains groupes. J’ai toujours défini le NSBM de la façon suivante :
[Le National Socialist Black Metal (abrégé NS Black Metal ou NSBM) qui se traduit par « black metal national-socialiste » est une étiquette donnée à certains groupes de black metal faisant référence (explicitement ou non) au national-socialisme allemand, ou à des thèmes fortement liés comme le fascisme, le racisme, l’antisémitisme, l’aryanisme, le suprémacisme blanc, le mysticisme nazi et plus largement le paganisme ou le nationalisme.]
Je tiens également à préciser que je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de nuancer par peur de rendre plus ou moins tolérables des comportements et propos nauséabonds.
Aujourd’hui, j’ai 27 ans et mes opinions ont radicalement changé. C’était loin d’être gagné…
Pour illustrer mes propos, j’utiliserai le terme « nous » pour désigner mon groupe d’ami·es de l’époque composé·e d’une petite dizaine de personnes.
Il est important de préciser que nous n’avions pas d’ami·e non-blanc·he et qu’au début, la question du racisme (et de l’antiracisme) ne se posait pas pour nous. Les parents de certain·es étaient plutôt décomplexés face au racisme (portrait de Jean-Marie Le Pen au mur de la chambre ou propos racistes en public sans réponse en face par exemple).
Dans le village où l’on habitait, un camp de Roms était installé et au moindre problème, ils étaient accusés sans preuve par la plupart des habitant·es…
L’arrivée du NSBM
Vers l’âge de dix ans, donc, on s’est mis à écouter de la musique avec intérêt et plus particulièrement du Metal. Ça allait des classiques de nos parents jusqu’aux disques de nos grands frères et grandes sœurs : de AC/DC à Rammstein en passant par Korn et Iron Maiden.
On est en 2003 et Internet arrive dans notre petit village.
C’est le tout début ; modem 56k, plusieurs heures pour télécharger une musique… Aucun des parents n’était sensibilisé et n’avait mesuré la portée que pouvait avoir cet outil. En moins d’un ou deux ans, on s’est tou·tes plus ou moins radicalisé·es sans se poser de questions et sans que personne de notre entourage ne s’en rende compte.
C’est en quelque sorte pour nous émanciper de nos proches qu’on a voulu découvrir des groupes par nous-mêmes, avoir nos propres références. Grâce à Internet et à des magazines bien spécifiques comme Metallian et HardNHeavy on a pu découvrir du Metal plus extrême.
Nos parents n’aimaient pas ce genre de musique et trouvaient ça « trop violent ». C’était un bon point pour nous. On apprenait à aimer un style de musique que nos parents ne comprenaient pas et n’aimaient pas. On avait notre truc à nous, avec nos codes.
Certains ont découvert le Death Metal [2] avec Cannibal Corpse ou Morbid Angel, d’autres ont découvert la nouvelle vague américaine [3] avec Chimaira ou Devildriver.
Et moi je découvrais le Black Metal [4] avec Burzum et Absurd ( et si certain·es ont plus de sources, des envies d’enquêtes ou même de recherches universitaires pour approfondir encore plus ce sujet : le sexisme dans les artworks gores, faites-le nous savoir).
En y réfléchissant, il me semble évident que le NSBM n’est pas le seul facteur de cette adhésion, il est un des multiples éléments de ce sac de nœuds. Cependant, le NSBM m’a permis d’assimiler plus facilement les idées d’extrême-droite que prônaient mes idoles et de me sentir intégré à des communautés, notamment sur Internet.
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On allait sur des blogs bien spécifiques à ce qu’on cherchait. On rentrait dans des chats privés avec des personnes qui nous donnaient des sites à visiter, des conseils sur les groupes à écouter ou éviter, leur avis sur la politique du pays, etc. C’était un peu nos grands-frères du web sans jamais savoir qui étaient ces personnes…
Je me souviens très bien d’un site appelé nsbm.org. Ce site parlait
de groupes que j’écoutais comme Burzum ou Graveland. Nsbm.org était un site à l’effigie du IIIème Reich avec des croix gammées qui faisait la promotion des groupes de NSBM, affichait des liens vers d’autres sites de néo-nazis, proposait une boutique pour acheter des livres, drapeaux, etc. J’étais jeune, je ne savais pas trop ce que ça impliquait mais je me doutais
qu’il fallait que je planque ça à mes parents.
Je me souviens aussi d’un blog français qui référençait des groupes de Metal. Ce blog existe toujours (ici) et sous un article à propos de Burzum (et son leader et unique membre Varg Vikernes). On peut y lire encore des commentaires comme « Vive Varg et vive les nazis » ou « HAIL (sic) VARG VIKERNES ! ».
Radicalisation
À l’âge de 11–12 ans, j’étais inscrit sur des sites qui militaient pour exterminer les Africains afin d’avoir plus de place pour les Blancs, qui partageaient des musiques NSBM… J’étais également sur des sites pour s’armer afin de partir en croisade contre les Arabes.
En écrivant ces lignes, ces faits me paraissent tellement hallucinants et graves…
C’était un peu à celui qui serait le plus sulfureux de la bande. On était pris dans une escalade de haine entre nous. On n’avait pas peur d’affirmer en public la supériorité de la race blanche. On était presque infréquentables et ça nous plaisait. Par contre, on faisait tout ça en cachette de nos parents, on arrivait presque toujours à ne pas se faire attraper ou alors on arrivait à remettre la faute sur les Roms du village. Évidemment on avait toujours raison face à eux…
À cette même période, on découvrait le groupe Supreme M.R.A.P. : un groupe français aux paroles xénophobes, homophobes, sexistes, pro-nazis, etc… (NdRich : voici quelques titres de l’album paru en 2000 sous le titre « Négroloka
ust » : Il est né le divin Adolph, Maurice, Chasse aux pédés, Adam et Eve, Bombe atomique sur l’Afrique… Même Sardou est choqué). On n’a jamais su si c’était parodique, mais on prenait ça au premier degré, la question de la parodie ne se posait même pas pour nous (à noter que les rumeurs sur l’identité du chanteur le reliaient à la scène Black Metal française. Elles étaient fondées : sous le nom de Rose Hreidmarr, il est à présent dans le groupe de Haute-Savoie Baise ma hache, qu’il est pratiquement le seul à ne pas vouloir classer comme NSBM).
On peut noter que l’extrême-droite étasunienne aime se servir de l’humour ultra-violent comme arme d’adhésion : « the unindoctrinated should not to be able to tell if we are joking or not », comme on peut le lire dans l’article d’Ashley Feinberg, « This Is The Daily Stormer’s Playbook », sur le site du Huffpost (2017).
On était clairement dans une période de contestation de toute autorité et on voyait que l’apologie du nazisme fonctionnait bien et cette image nous plaisait.
Notre citation préférée de l’époque c’était : « fous ta bouche sur le trottoir, maintenant dis bonsoir » – en référence à une scène du film American History X de Tony Kaye (1998).
https://www.youtube.com/watch?v=ya10UH1UdTk
Avec le recul, je me rends compte qu’on ne comprenait pas la morale de ce film, on s’identifiait juste aux Blancs du film sans aller plus loin.
À l’âge de 13 ans je suis allez vivre chez mes grands-parents suite au décès de ma mère. Période complexe, de colère, de tristesse et de fragilité pour moi. J’ai donc changé de collège et me suis encore plus radicalisé car je ne me suis pas trop fait de potes et cette fois j’avais un ordinateur avec une connexion rapide dans ma chambre. Toujours sans aucun contrôle parental, je pouvais approfondir ma recherche de musique NSBM. Je découvrais les interviews de groupe, leurs opinions, leurs revendications. Cela m’a permis de m’identifier à eux et de les placer au rang d’idoles, d’exemples à suivre. On m’expliquait aussi le wotanisme (idéologie religieuse et identitaire germanique, raciste, antisémite et néonazie), le néo-paganisme, les liens avec les nazis, l’importance des symboles et toutes les autres « subtilités » qui finalement relèvent plus de la pseudo-histoire, de l’appropriation nationale et de la culture de l’élu·e.
À l’âge de 14 ans j’avais une photo de Hitler dans mon portefeuille, des symboles nazis cachés dans ma chambre. Je me suis mis en couple avec une personne blonde aux yeux bleus en lui expliquant clairement que son appartenance à la race aryenne me plaisait beaucoup. Aujourd’hui nous sommes toujours en couple, cela fera 13 ans en juin, et c’est en grande partie grâce à elle que je suis sorti de tout ça.
Je réfléchissais avec mes potes sur la manière de tuer des gens (devinez qui ?) et comment ne pas se faire prendre.
À ce moment-là, j’écoutais principalement des groupes comme Peste Noire, Nokturnal Mortum, Graveland ou Goatmoon, tous très engagés dans des idéologies nationalistes, traditionalistes, etc.
Mais il est peut-être intéressant de noter aussi, que dans le Black Metal (et même le Metal en général), les thèmes et l’imagerie sont parfois liés au satanisme, à l’occultisme ou différentes formes de mysticismes tous azimuts. C’est le genre d’imagerie très attirante pour un ado qui adore les films d’horreur, de guerre et les musiques extrêmes. C’était mon cas.
Blanc, rouge, noir et un logo dans un cercle. La charte graphique semble assez respectée dans le NSBM…
Je n’étais pas armé pour me plonger dans l’histoire de personnes comme l’occultiste Aleister Crowley ou Anton Szandor LaVey (fondateur de l’Église de Satan). Ils faisaient partie du paysage et leur véritable implication ne m’a jamais questionné jusque-là (Mr. Crowley d’Ozzy Osbourne, l’album Thelema 6 de Behemoth, Crown de Samael, The Destruction of reason by illumination de Blut Aus Nord, etc…).
Je n’ai également pas cherché à savoir s’il existait d’autres branches du satanismes, des philosophies propres à elles, des dérives sectaires, etc. (à part l’Église de Satan et le Temple de Set ayant une dimension assez violente). Aleister Crowley rend célèbre cette phrase « fais ce que tu voudras » dans son Livre de la loi paru en 1904. Crowley étant cité et célébré par de nombreux groupes de Metal influents, cette pseudo-philosophie m’a permis de justifier certaines pensées extrêmes (Alors même que je n’ai jamais lu ce livre, c’est dire ! Je ne savais pas que Rabelais avait écrit cette phrase presque quatre siècles plus tôt, sur le fronton de l’Abbaye de Thélème, dans Gargantua). Attention Crowley et LaVey ne semblent donc pas liés directement avec le nazisme quand on creuse leurs histoires personnelles, mais des liens peuvent être tissés (très) facilement.
Prenons un exemple concret avec Emperor, groupe emblématique de la scène norvégienne. En 1993, un des membres est en prison pour l’assassinat d’une personne homosexuelle, un autre pour incendie criminel et un dernier sera mis à l’écart à cause d’une enquête policière à son encontre. Ihsahn (chanteur/guitariste), le dernier membre en liberté répondra ceci lors d’une interview en 1995 :
Crois-tu en la philosophie – « le fort au-dessus du faible » ou « la raison du plus fort » ? (Do you believe in the philosophy – Strong over the weak or Might is right ?)
Les deux. C’est la loi de la nature. Les forts survivent. C’est fondamentalement la mentalité derrière mon satanisme – l’individu. Fort, intelligent et puissant.
Que pensez-vous de l’Église de Satan d’Anton LaVey ?
Anton LaVey est un homme très intelligent. Avec son église, il est très bon pour amener les gens dans le concept anti-chrétien et satanique. Avoir ses idéologies bien écrites aux gens pour que même la femme au foyer la plus simple puisse être d’accord avec cela. Beaucoup de ses idées sont très bonnes, d’autres avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Mais un individu doit penser par lui-même. »
Intégralité de l’interview ici
The might is right est un livre de Ragnard Redbeard (Arthur Desmond de son vrai nom). Ce livre fait l’apologie du « darwinisme » social (qui n’a rien de darwinien) avec, notamment, des passages antichrétiens et antisémites. Ce livre sera, aux côtés de l’oeuvre de la libératrienne Ayn Rand ou de celle de l’anarchiste de droite H. L. Mencken une influence majeure pour Anton LaVey dans sa rédaction de la Bible satanique ou pour Katja Lane, éditrice et femme du suprémaciste blanc David Lane (membres de la structure Aryan Nations, du Ku Klux Klan ou encore de The Order, ils sont également les fondateurs du Temple of Wotan).
Emperor n’est pas un cas isolé. Burzum a composé un titre appelé Dominus Sathanas. Mayhem sort l’album De Mysteriis Dom Sathanas en 1994 (Hellhammer, batteur de Mayhem & Dimmu Borgir déclare « I’ll put it this way, we don’t like black people here. Black metal is for white people.… I’m pretty convinced that there are differences between races as well as everything else ». Il s’affiche aussi habillé en SS sur des photos promos). Goatmoon compose Quest for the goat en 2011. Peste Noire compose Le diable existe en 2015… Emperor, Mayhem, Dimmu Borgir, Ozzy Osbourne, Samael, Behemoth et Blut Aus Nord ne sont pas identifiés comme des artistes de NSBM ! Ils me servent d’exemples pour montrer la porosité entre les thèmes comme le satanisme, l’occultisme et l’extrême droite dans le Metal. Un peu comme avec le paganisme.
Je ne saurais pas dire si l’image que je me faisais de l’occultisme à l’époque a joué un rôle pour renforcer et consolider mes pensées d’extrême droite ou non. On trouvait un lien très fort entre le nazisme et l’occulstime avec d’autres éléments culturels comme les jeux-vidéos avec Wolfenstein ou des blockbusters hollywoodiens comme Hellboy de Guillermo Del Torro ou Captain America : First Avengers de Joe Johnston …
Je me rappelle aussi avoir salivé devant le catalogue de l’éditeur Camion noir. Je possédais déjà les 2 premiers ouvrages Black Metal Satanique : les seigneurs du chaos de Michael Moynihan et Didrik Søderlind et La Bible Satanique d’Anton LaVey. Mais on y trouve des livres aux titres suivants :
- La race à venir, celle qui nous exterminera de Edward Bulwer-Lytton
- Soleil noir, cultes aryens, nazisme ésotérique et politique de l’identité de Nicholas Goodrick-Clarke
- Hitler et la tradition cathare de Jean-Michel Angebert
- Les nazis et l’occulte, les forces obscures libérées par le IIIe Reich de Paul Roland
- Might is Right, la raison du plus fort de Ragnar Redbeard
- Charles Manson, Gourou du rock de Noël et Christophe Lorentz
Je vous laisse admirer le catalogue ici. De quoi alimenter mon imaginaire mêlé de diables et de races supérieures…
Aujourd’hui, avec le recul je repense à ce que ma grand-mère me disait « Oh ta musique, c’est un truc de nazi sataniste » et elle n’avait pas si tort que ça, la mamie…
Le début de la fin
C’est à partir de l’âge de 15 ans que j’ai commencé à déconstruire petit à petit ces idéologies racistes, xénophobes… sans vraiment en avoir conscience.
Mes pensées fonctionnaient bien avec mon groupe de potes mais en étant seul dans ce délire, la planche sur laquelle j’étais s’est mise à pourrir. Mais aussi parce que ma copine m’a conduit à modifier mon comportement parce que ça ne lui plaisait pas (et qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour hein ?!). Également parce qu’en grandissant notre groupe de potes a éclaté progressivement et que j’ai fréquenté de plus en plus de personnes loin de ces idées-là et de moins en moins de personnes aux idées d’extrême-droite.
En 2015, âgé de 22 ans, je me suis retrouvé dans une situation précaire et j’ai trouvé un travail dans un milieu plutôt solidaire. J’ai pris goût à la lecture, aux podcasts, aux vidéos sur la société et la politique, et merci l’autodéfense intellectuelle ! Plus je creusais (et creuse encore aujourd’hui), plus je me sentais convaincu par les principes de solidarité, d’égalité, de luttes antiracistes, etc…
Si ce changement de façon de penser s’est fait progressivement, mes références bibliographiques et cinématographiques ont également évolué au fur et à mesure que je déconstruisais mes idées bien ancrées. C’est pour cela que je ne peux pas citer un film ou livre en particulier qui serait à l’origine même de ce changement. Cependant, lorsque j’y réfléchis certaines œuvres m’ont marqué. Les voici.
Pour la dimension des luttes raciales
- Le podcast Kiffe ta race de Rokhaya Diallo et Grace Ly sur Binge Audio.
- Le film Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi (2020)
- Le film Django Unchained, de Quentin Tarantino (2012)
- Le film District 9, de Neill Blomkamp (2009)
Pour la dimension politique
- La chaîne vidéo de Patchwork
- La chaine vidéo Politikon
- Le film La vague, de Dennis Gansel (2008) – même si Richard a beaucoup de doutes sur l’existence réelle de cette soi-disant expérience de Ron Jones à l’école Cubberlay, en 1967.
Pour la dimension Esprit Critique
- Petit cours d’autodéfense intellectuelle, de Normand Baillargeon (2005, Lux)
- Les cours Zététique et autodéfense intellectuelle de Richard Monvoisin, Université Grenoble-Alpes : sur YouTube et sur PeerTube (2017)
- Article Des dangers de la naïveté politique et sociale, Zet-éthique Métacritique (2020)
Pour le rapport à « l’autre » (de manière générale)
- Le rapport de Brodeck, de Philippe Claudel (2007, Stock)
- Lectures de sciences sociales d’Usul et Modiiie
Pour les mouvements antiracistes
- Le blog de la horde
- Ouvrez les Guillemets « génération identitaire », Médiapart (2020)
- Génération Hate, Lee Sorrell, Al Jazeera Investigations (2018)
J’ai donc eu de la chance.
J’utilise le terme « chance » car, lorsque je vois Bastien, dans le film documentaire La cravate (de Mathias Théry et Étienne Chaillou, 2019), je ne peux pas m’empêcher de voir des similitudes de parcours et d’imaginer que j’aurais pu être à la même place que lui avec les mêmes convictions aujourd’hui. Je me dis que lui n’a juste pas eu la chance de croiser les « bonnes » personnes et d’arrêter de croiser les « mauvaises ».[6]
Aujourd’hui, même si certains groupes de NSBM sont interdits de diffusion ou de vente en France (et sûrement dans d’autres pays) pour non-respect des lois ou règlement d’utilisation des plateforme (impossible d’acheter du Goatmoon sur Discogs ou d’écouter Peste Noire sur Deezer), on en trouve encore officiellement sur des plateformes comme Deezer ou Spotify (l’intégralité de la discographie de Burzum, Graveland ou Temnozor reste disponible).
Il est important de noter que certains albums sont écoutables sur YouTube et nécessite un rapport en masse des utilisateurs/rices pour faire les faire disparaître. Ceci s’explique par la porosité des thèmes. Des groupes se servent de thèmes comme l’histoire, le paganisme ou le folklore national pour véhiculer leurs idéologies. En voici quelques exemples :
- Burzum utilise l’odinisme pour affirmer la supériorité de la race aryenne (on lira par exemple cette entrevue).
- Nokturnal Mortum se sert des traditions slaves pour défendre le nationalisme ukrainien.
D’autres groupes ne cachent aucune intention dans leurs textes :
- Seigneur Voland chante « Ai-je rêvé où l’étoile jaune n’a pas assez brûlé » dans Dernier bastion blanc.
- Peste Noire chante « J’aime ma race, j’aime ta race / Mais si tu veux diluer les deux, frère trace / Rentre chez toi, fais comme Kémi Séba » dans Turbofascisme.
- Satanic Warmaster chante « Enthroned Aryan spirit the resurrection of our reich //
Valour of pagan Europe » dans Strenght & Honour.
Il est donc très difficile de déceler les groupes qui usent de certains thèmes pour véhiculer leurs idées merdiques. Il semble parfois nécessaire de creuser dans les interviews, les photos de groupes ou voir les autres groupes et collaborations des musiciens.
Par exemple, même si le groupe polonais Mgła ne semble pas forcément lié à l’extrême-droite, l’un des musiciens arbore pourtant un patch à l’effigie du groupe Peste Noire sur scène, et le groupe sort ses albums via le label Northern Heritage, (label géré par Mikko Aspa, musicien reconnu dans le milieu NSBM et accessoirement fan de pédopornographie – regardez le projet Nicole 12, si vous en avez le coeur –, qui possède un catalogue bien fourni en groupes national-socialistes et sympathisants), sort un split avec Clandestine Blaze (groupe antisémite finlandais) et les membres de Mgła seront même embauchés pour jouer en live pour Clandestine Blaze. Si on ne peut pas affirmer que le groupe est ouvertement d’extrême-droite avec ces éléments, on peut reconnaître un certain copinage suspect (ici). De plus, l’existence du Temple Of Fullmoon (cercle NSBM polonais assez influent) me fait me méfier des groupes de Black Metal polonais aux attitudes ambiguës vis-à-vis de l’extrême-droite.Peut-être qu’un jour, je parlerai de « l’apolitisme » dans la musique. Ce sujet m’intéresse énormément. Il faut que je creuse.
Jusqu’en 2020, j’assumais publiquement les groupes que j’écoutais, je ne voyais aucun problème à ça. Je pouvais porter des habits à l’effigie de Peste Noire ou Baise Ma Hache par exemple en expliquant que j’adorais ces groupes et que l’idéologie véhiculée faisait partie de l’essence même du genre, que ça représentait leur sincérité, qu’il ne fallait pas s’arrêter à ça. Je ne comprenais pas qu’on me reproche de faire la promotion pour ces groupes…
À présent, je me sépare de tout ce que j’ai en lien avec cette scène. Elle ne représente plus rien de bon pour moi et même « écouter pour la musique » me renvoie à des choses plutôt négatives de ma vie. Je ne souhaite plus soutenir ni ces artistes, ni les labels qui en font la promotion et/ou la diffusion. J’accepte que mes amis proches puissent séparer l’œuvre de l’artiste, mais personnellement je ne veux plus le faire ni faire la promotion de ces groupes et je préfère soutenir d’autres projets beaucoup plus en adéquation avec le moi d’aujourd’hui.
C’est à cause des groupes de NSBM (et des sympathisants d’extrême-droite) que j’ai embrassé l’extrême-droite. Aujourd’hui, ça ne m’intéresse plus.
Désormais, j’essaie d’appliquer au mieux ce processus de déconstruction à tous les autres rapports de domination de nos sociétés (luttes LGBTQIA+, égalité femmes/hommes, luttes des classes, intersectionnalité…).
Je ne regrette pas de m’éloigner de cette idéologie.
Il est clair, que dans mon témoignage des faits et détails historiques sont erronés. La pseudo-histoire et l’imaginaire d’un ado pas assez curieux pour ouvrir un livre de plus de cinquante pages mêlés à un esprit critique non-aiguisé (voire inexistant) m’a fait tisser des liens qui n’ont peut-être pas lieu d’être dans le réel. Et pourtant…
Ne laissons pas l’esprit critique se dépolitiser et ne le laissons pas non plus basculer dans le conservatisme. Car là-bas, il fait froid, ça pue et ce sont des horizons trop étriqués.
Gloire au Black Metal !
Mort au NSBM !
Thomas
[1] As Wolves Among Sheep, La saga funeste du NSBM, de Davide Maspero et Max Ribaric, éditions Camion noir (2015)
[2] Choosing Death, L’histoire du death metal et du grindcore, d’Albert Mudrian, éditions Camion blanc (2004).
[3] New Wave of American Heavy Metal, de Garry Sharpe-Young, Zonda Books (2005).
[4] Anthologie du Black Metal. Tome 1 & 2 d’Alexandre Guudrath, éditions Camion blanc (2012).
[5] Le satanisme, marchepied de l’extrême droite, Elsa Evrard, Libération 23 mars 2005.
[6] Je vais faire un parallèle avec Je ne MÉRITE PAS mon SUCCÈS, vidéo de Linguisticae.
« Le nuancier des groupes des groupes de Black Metal d’extrême droite »
Suite à un commentaire de Jean (et d’autres personnes sur d’autres réseaux), j’ai pu constater que le manque de nuance pour classer les groupes cités dans le NSBM ou non a pu déranger. Et même si je ne partage pas cette opinion je peux l’entendre et la considérer comme valable. J’ai expliqué au début de l’article ma difficulté morale à nuancer les comportements de certains groupes. Je précise que ma position ne change pas, si je change d’avis sur l’utilisation de la définition large de NSBM, je le ferai savoir. Je tiens aussi à souligner que cet article, qui est un témoignage, est teinté d’une certaine dose de militantisme. N’oublions pas que les idéologies politiques se transmettent aussi à travers l’art et la culture.
Nous pouvons discuter de la subjectivité sans problème, bien évidemment.
Cités dans l’ordre de l’article :
Peste Noire : anarchiste de droite, racialiste et identitaire
Baise Ma Hache : nationaliste et suprémaciste blanc
Mgla : sympathisant avec la sphère d’extrême-droite
Taake : idéologie d’extrême-droite marquée (islamophobie, nationalisme, rhétorique d’extrême-droite)
Ancient Rites : thèmes hautement nationalistes (ambigu), tendance néo-païen
Burzum : racialiste, aryaniste, raciste, antisémite et suprémaciste blanc
Absurd : nazi assumé
Graveland : nazi assumé
Nokturnal Mortum : antisémite et nationaliste
Goatmoon : nazi assumé
Temnozor : nationaliste assumé
Seigneur Voland : nazi assumé
Satanic Warmaster : nazi assumé
Pourquoi les groupes cités sont d’extrême-droite ?
- Burzum (projet solitaire de Varg Vikernes, alias Louis Cachet, chantre de l’óðalisme, un néopaganisme teutonique antisémite survivaliste) : ici, ici et là
- Absurd : il suffit de traduire les paroles et regarder les visuels des productions du groupe, là, ou là
- Graveland : là, ici ou ici
- Nokturnal Mortum : là, là, ici
- Peste noire : là, là, ici, ici. Les paroles des musiques sont très explicites. La première démo s’intitule même Aryan Supremacy (suprématie aryenne).
- Seigneur Voland : paroles explicites elles aussi.
- Clandestine Blaze : là, ici
- Goatmoon : ici, là
- Baise Ma Hache : là, ici. On remarque le blason de la division Charlemagne
- Supreme Mrap : en tapant juste le nom du groupe dans un moteur de recherche ça devrait vous convaincre…
Pour aller plus loin
- Diffusion globale et fonctionnements locaux : géographies des scènes Metal, de Laurent Beauguitte et Hugues Pécout
- Les mondes du Metal, d’après l’Encylopedia Metallum
- L’imaginaire viking et les extrêmes droites française et belge contemporaines, de Stéphane François : https://journals.openedition.org/nordiques/464
- Peste noire : À la Chaise-Dyable, documentaire sur le groupe Peste Noire.
- Bleu blanc Satan, documentaire sur une partie de la scène Black Metal française, de Franck Trébillac et Camille Dauteuille (2018)
- Until The Light Takes Us, documentaire sur le black metal norvégien, par Aaron Aites et Audrey Ewell (2009)
- Metal Crypt, le NSBM, vidéo de Maxwell, ex-2guys1Tv, sur le NSBM. La vidéo n’est plus hébergée sur sa chaîne, elle a été supprimée par YouTube. Maxwell n’a pas souhaité la ré-uploader car sa position vis-à-vis du NSBM a changé. Il ne souhaite plus donner de visibilité à certains groupes nommés dans la vidéo. Néanmoins Maxwell nous a donné son accord pour partager le lien de sa vidéo uploadée par un autre utilisateur. On le remercie.
Voici quelques articles que je juge importants dans les actions antifascistes dans le (Black) metal :
- Black Metal for the opressed, de Shane Burley pour Proteanmag (2019)
- Black Metal has a real nazi problem, de Kim Kelly pour The Outline (2019)
- What covering Heavy Metal taught me about spotting nazis, de Kim Kelly pour Columbia Journalism Review (2021)
- Le blog anglais Astral Noize dédié au progressisme dans les musiques extrêmes.
Petites refs de Richard
- Sur le néo-paganisme, j’ai encadré le travail de master de Jérémy Fernandes-Mollien, Modalités et raisons d’entrée en religion dans les syncrétismes néopaïens français. Sciences Po Grenoble 2017 (ici). Il y a aussi quelques travaux introductifs sur la symbolique nazi, et l’instrumentation de l’archéologie, comme ce travail réalisé dans mon cours, ainsi que des travaux historiques plus poussés comme ceux de Jean-Paul Demoule (j’en ai causé là en 2014).
- Sur un autre parcours du même type, voir Clément alias Karp, du collectif L’Extracteur, et son outing soralien (à écouter ici sur le soundcloud de Conspiracy Watch, ou regarder là).
- Il n’y a pas que du black metal nazillon. Il y a aussi du rap et des paroliers. Pour les plus téméraires, il y a Basic Celtos, Kro Blanc, Amalek, Mc Amor, Goldofaf, Fasc, et chez les paroliers à l’ancienne, Jean-Pax Méfret par exemple (dont l’écoute de plusieurs albums d’affilée m’a fait frôler l’AVC).
- Sur l’infusion de la pensée d’extrême-droite, crue, dans certains milieux comme la police, le podcast Gardiens de la paix, d’Ilham Maad (Arte radio, 2020).
- Sur la pensée d’Anders Breivik, écouter la série saisissante Utoya, 22 juillet : quelques minutes du procès, dans Les Pieds sur Terre, France Culture, juillet 2012.
- Quelques films ou documentaires sur l’extrême droite :
- This is England, de Shane Meadows (2006)
- Danny Balint (The Believer), de Henry Bean (2001)
- Antifa chasseurs de skins, de Marc-Aurèle Vecchione (2008).
Bonjour,
Bon article. Juste une remarque : quelle est votre source pour la photo de Satanic Warmaster ? Car sauf erreur, ce n’est pas du tout ce groupe sur la photo ! Il y a erreur à mon avis, mais je peux me tromper aussi. Merci de me dire.
Cdlt.
Stan.
Merci Stan. Je me renseigne (recherche d’image inversée, je vois le nom de Graveland apparaitre, ça vous dit quelque chose ?)
Bonjour Stan, Richard
Effectivement il s’agit de Graveland, groupe Polonais de NSBM. J’ai mélangé 2 sources photos…J’ai transmis la bonne image pour SW à Richard. Merci d’avoir prévenu !
Images interchangées ! Merci de la vigilance, Stan, et de la réactivité, Thomas. Faut dire que de loin les yeux plissés, on retrouve bien la même charte graphique :)) (je rigole, mais c’est pas drôle)
Merci pour cet article. Etant aussi dans le milieu du black metal depuis fort longtemps, je me suis délécté de cet article mais j’en suis ressorti insatisfait par plusieurs points :
- qualifier tout ce qui se rapproche des idées « de droite » de NSBM est une facilité sur laquelle nos détracteurs ne nous ratent pas, et il est difficile de leur donner tort. J’ai apprécié les distinctions faites plus tard (j’y reviendrai aussi dans mon 3ème point) mais, dans l’introduction, lorsque Richard parle des groupes qu’il a découvert à cette occasion, trop de choses différentes sont mélangées (d’ailleurs, c’est « Baise ma hache », pas « ta »). Il me paraît déplacé de parler de NSBM puis de citer Taake, Mgla, Ancient Rites, KPN et BMH dans la même phrase. A vrai dire, si l’on reprend une définition un peu stricte du NSBM, aucun de ces groupes ne peut vraiment y prétendre. KPN a flirté avec lors d’Aryan Supremacy, Ancient Rites partage des membres avec des groupes de RAC. Au-delà de ça, rien de « nazi » ni de « national socialiste » à proprement parler.
- ce qui m’amène justement à mon second point : que l’on veuille rejeter les idées de groupes comme la majorité de ceux qui sont cités, je l’entends sans discussion mais j’aurais besoin d’éclaircissements pour d’autres. Autant, je comprends le parallèle fait avec une certaine forme de satanisme, autant je mettrais à part Taake et, dans une moindre mesure, Mgla. Que reproche-t-on à Hoest (seul membre de Taake) ? Hormis sa photo avec une croix gammée et ses déclarations anti-religieuses (je pense ici à sa vision de l’Islam), je ne vois pas. Pour le premier point, il faudrait alors s’attaquer au punk et à tout ce que le black metal lui a emprunté (avec, au passage, GG Allin et Sid Vicious, qui ont commis ces provocations) et pour le second point, c’est l’essence même du black metal et de sa fervente haine à l’encontre des religions. Auquel cas, on « jette le bébé avec l’eau du bain » et c’est tout le (black) metal qu’on accuse. Concernant Mgla, c’est le débat de « séparer l’oeuvre de l’artiste » puisqu’à proprement parler, on ne peut leur reprocher que des fréquentations et des copinages. Débat qui me semble empreint d’une subjectivité forte mais je suis ouvert à tout argument allant en leur défaveur.
- enfin, de ces distinctions devraient ressortir, selon moi, une catégorisation d’autant plus fine de tous ces groupes : Taake est dans « le pire des cas » anti-religieux et un peu débile (pour aller vite), Mgla est sympathisant (là encore, de quoi exactement ?), KPN est anarchiste de droite, racialiste et identitaire, Burzum raciste et survivaliste… Bref, tout ce qui est cité ici n’est pas NS, à part, de tête, Absurd, Goatmoon, Seigneur Voland, Satanic Warmaster et Graveland car eux ont une idéologie NS ouvertement affichée et revendiquée.
Merci de m’avoir lu, j’espère avoir su rester fluide et cohérent et au plaisir de discuter !
Jean
Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ne sont pas cités aussi Darkthrone (« Norsk arisk black metal »), Marduk (imagerie guerrière explicite) et… en fait, presque tous les autres acteurs de la scène BM, car ils ont (sauf à de très rares exceptions) fleurtés avec ces thèmes ! Donc c’est très facile de se faire « influencer » si on écoute du BM, explicite ou non. C’est presque impossible de passer à côté. Du coup je comprends mal l’argumentaire ici.…
Bonsoir Stan, je transmets à Thomas. Mais je préviens sur un point : ce n’est pas parce que tout n’est pas cité (nous ne proposons qu’un témoignage, pas une revue exhaustive) que ça invalide le propos. Mais nous allons bien peser votre argument. A sous peu
Salut Stan
Comme dit Richard, nous ne proposons qu’un témoignage, pas une revue exhaustive.
Comme tu le soulignes, d’autres noms importants de la scène Black Metal ont flirté (ou flirtent encore) avec l’ED. « Presque tous les acteurs de la scène BM » me paraît être une affirmation assez énorme mais si ce que tu avances est vrai (si tu as une liste exhaustive, je pense qu’on est bien sûr preneur et avec grand plaisir) il est important de le soulever. Il existe de nombreuses productions dans le genre Black Metal tout de même (117 126 productions (pour 38 937 groupes) depuis 1980 référencées sur Metal-archives).
Je ne cite même pas 20 groupes de Black Metal !
Concernant l’influençabilité, je ne pense pas que cela soit inévitable. De nombreuses personnes écoutent des groupes dont elles ne comprennent pas les paroles, dont elles ne vont pas lire les interviews, etc… Certains n’investissent pas autant de passion dans la musique. Je ne sais pas si cela les préserve ou non. De plus, on parle de l’influençabilité sur un ado de même pas 13 ans et sans filet de sécurité puisque je me cachais de mes parents. Peut être qu’aujourd’hui, étant plus armé intellectuellement, je ne tomberais pas aussi facilement dans le panneau.
Il existe quelques groupes et communautés sur les réseaux sociaux qui aident à identifier quelles sont les productions dans le Black Metal qui sont « sketchy » ou « safe ». Je peux te donner des liens si cela t’intéresse.
Ce témoignage présente évidemment des éléments subjectifs, et je t’invite à lire ceci pour comprendre un peu ma démarche et le chemin parcouru de l’extrême droite vers une grande affinité pour le communisme libertaire : https://proteanmag.com/2019/07/21/black-metal-for-the-oppressed/
Bien à toi
Bonjour Jean, Thomas prépare des réponses à tes vigilants commentaires. Merci
Thomas
Bonjour Jean, merci pour le retour ! je vais essayer de repondre sous chaque point important de ton commentaire. Je me suis toujours refere a la definition que l’on peut trouver sur Wikipedia par exemple, qui, je te l’accorde apporte peu a la nuance :
[Le National Socialist Black Metal (abrege NS Black Metal ou NSBM) qui se traduit par « black metal national-socialiste » est une etiquette donnee a certains groupes de black metal faisant reference (explicitement ou non) au national-socialisme allemand, ou a des themes fortement lies comme le fascisme, le racisme, l’antisemitisme, l’aryanisme, le supremacisme blanc, le mysticisme nazi et plus largement le paganisme ou le nationalisme.]
Je t’avoue que je suis un peu mal a l’aise a l’idee de nuancer les ideologies d’ED par peur de donner plus de « tolerabilite » a certaines idees. Ca peut sembler idiot, mais je ne sais pas me positionner favorablement vis-a-vis de cela pour le moment.
Jean :
J’avoue que la définition de Wikipedia ne me satisfait que très peu ici et le terme « fourre-tout » est exactement ce que je critique, de base, dans l’article. Je comprends cependant ta position, même si je ne la partage pas : je suis d’avis que pour combattre une idée, il faut la mettre en pleine lumière, la disséquer pour finalement la connaître et être irréprochable dans sa décons-truction. Chaque zone de flou, chaque incohérence ou approximation créé une fenêtre dans laquelle, je n’en doute pas, s’engouffrera quiconque veut tirer la couverture de son côté. Je ne réfute pas, en revanche, l’impact que cette pratique a sur la fenêtre d’Overton, et je n’ai pas (encore ?) trouvé, lu ou entendu d’alternative qui me satisfasse plus.
[Jean]
qualifier tout ce qui se rapproche des idees « de droite » de NSBM est une facilite sur laquelle nos detracteurs ne nous ratent pas, et il est difficile de leur donner tort. J’ai apprecie les distinctions faites plus tard (j’y reviendrai aussi dans mon 3eme point) mais, dans l’introduction, lorsque Richard parle des groupes qu’il a decouvert a cette occasion, trop de choses differentes sont melangees (d’ailleurs, c’est « Baise ma hache », pas « ta »). Il me parait deplace de parler de NSBM puis de citer Taake, Mgla, Ancient Rites, KPN et BMH dans la meme phrase.
[Réponse de Thomas] Il est vrai que dans l’intro plusieurs groupes cites ne sont pas strictement du NSBM (une definition stricte du NSBM d’ailleurs qu’est-ce que c’est ? existe-t-il une moins stricte ? Est-ce qu’une definition stricte ne rends pas certains comportements plus « « acceptables » » ? Comment fait-on ? Cf la definition generale donnee sur Wikipedia et citee plus haut).
Il s’agit de CDs que j’ai envoyes a Richard suite a mon thread Twitter sur mon intention de me separer de tout ce que j’avais de NSBM (& de sympathisants d’extreme droite). La premiere fois que je cite « NSBM », il est bien suivi de « et ses sympathisants » pour ajouter la nuance. On devrait donc pouvoir rectifier et nuancer facilement ce point-la a d’autres endroits.
[Réponse de Jean]
Alors aussi bête que puisse paraître ma réponse, je dirais qu’une définition stricte du NSBM est l’association de la définition du BM puis de la définition du national-socialisme. Je n’ai, en revanche, pas plus à apporter pour la suite de ton raisonnement que ma réponse ci-dessus
[Jean]
A vrai dire, si l’on reprend une definition un peu stricte du NSBM, aucun de ces groupes ne peut vraiment y pretendre. KPN a flirte avec lors d’Aryan Supremacy, Ancient Rites partage des membres avec des groupes de RAC. Au-dela de ca, rien de « nazi » ni de « national socialiste » a proprement parler.
[Réponse de Thomas]
KPN se definissait pendant la periode de « la sanie… » comme NSBM (pour National Satanist Black Metal, certes) et doit-on nuancer autant que cela pour eux ? (https://antipestenoire.noblogs.org/post/2016/10/13/peste-noire-et-iiie-reich-allemand-dadolf-hitler/). L’imagerie, les interviews, les attitudes en concert, etc… ne me donne pas de bonne raison de nuancer personnellement.
J’ai argumente pour Ancient Rites ailleurs, mais on peut les voir comme sympathisants eux aussi de l’ED effectivement (meme si plus nuance que KPN). J’en parle egalement dans le texte, de la porosite que l’on retrouve avec des thematiques historiques/nationalistes/traditionnalistes/folkloriques….
Tu noteras que le chanteur, Gunther Theys chante aussi dans les groupes Lion’s Pride et Iron Clad dont les thematiques hautement nationalistes ne laissent supposer aucune naivete dans les paroles d’Ancient Rites.
[Réponse de Jean]
Le « National Satanist Black Metal » de KPN ne fait évidemment illusion auprès de personne (au même titre que les engagements des membres d’Ancient Rites) mais à nouveau, je tiens ici à la différenciation quand elle a lieu d’être. Ce qui n’empêche pas, in fine, d’accoler tous les adjectifs pré-mentionnés à l’idéologie du groupe, entends-nous bien sur ce point-là.
[Jean]
– ce qui m’amene justement a mon second point : que l’on veuille rejeter les idees de groupes comme la majorite de ceux qui sont cites, je l’entends sans discussion mais j’aurais besoin d’eclaircissements pour d’autres. Autant, je comprends le parallele fait avec une certaine forme de satanisme, autant je mettrais a part Taake et, dans une moindre mesure, Mgla. Que reproche-t-on a Hoest (seul membre de Taake) ? Hormis sa photo avec une croix gammee et ses declarations anti-religieuses (je pense ici a sa vision de l’Islam), je ne vois pas.
« Il manque une partie bloquée par wordpress »
[Réponse de Jean]
Alors ce point risque d’être celui qui nous divise le plus car je suis allé lire « antifa666.wordpress.com » pour l’article que tu m’as envoyé en plus d’autres et je n’y souscris aucunement. Je le trouve même hautement critiquable d’imprécision, de véhémence puérile et de conclusions hâtives auto-confirmatrices.
Maintenant, concernant Hoest, je suis entièrement d’accord que ça n’est sûrement pas un gau-chiste, mais je trouve qu’il est important de chipoter ici, comme lors du premier point. Entre tenir des propos patriotes et tenir des propos néo-nazis, il y a un fossé. On peut évidemment être en désaccord avec les deux, ce n’est pas pour autant qu’on doit les mettre dans le même panier car ce sont nos émotions et notre rapport à cela qui parlent ici, pas une critique rationnelle et objec-tive (autant que faire se peut !). Dirait-on à un flexitarien qu’il est vegan ? Ou qu’il en « fait le jeu » ? J’en doute
[Jean]
Pour le premier point, il faudrait alors s’attaquer au punk et a tout ce que le black metal lui a emprunte (avec, au passage, GG Allin et Sid Vicious, qui ont commis ces provocations) et pour le second point, c’est l’essence meme du black metal et de sa fervente haine a l’encontre des religions.
[Réponse de Thomas]
Je suis bien desole mais j’ai toujours deteste la musique punk, et j’ai toujours critique ces elements de provoc’ (que je pouvais defendre dans le Black Metal en utilisant l’argument de l’essence et de la haine comme moteur, c’est assez paradoxal…).
Pour le second point, je ne dis pas le contraire, je dis qu’il y a des porosites entre les themes qui m’ont permis de glisser (pourtant on disait a mes parents « laisse pas trainer ton fils »). Je critique aussi le fait que beaucoup de personnes de mon entourage (plutot engagees ou sympathisantes de l’ED) se servent de l’argument de l’essence pour justifier leurs pensees. Comme j’ai pu le penser que ce soit pour la musique comme pour les etres humains…
[Réponse de Jean]
Cette divergence entre nos points de vue n’a ici rien d’étonnant à l’aune de nos divergences pré-cédentes. Je trouve que la provocation (je préfère souvent le terme de shock value emprunté aux anglo-saxons, justement pour l’idée qu’elle a une valeur, une plus-value) sert. Concernant donc « l’essence », j’utilise ce terme uniquement pour parler de ce qui l’a vu naître et de ce qui me semble en être un élément constitutif. Je comprends ce que tu dis quand tu récuses cet argument comme étant, lui aussi, responsable d’une porosité avec ce que voudront bien intégrer les « têtes de file » dedans (coucou Varg, Hellhammer, Samoth…).
[Jean]
Auquel cas, on « jette le bebe avec l’eau du bain » et c’est tout le (black) metal qu’on accuse.
[Réponse de Thomas]
Je ne suis pas vraiment d’accord, tu demandes a ce que des nuances soient apportees et tu n’hesites pas a generaliser des comportements clairement identifiees d’ED.
Il existe des groupes/commu de veilles sur la politisation d’extreme droite dans le black metal pour reperer quels artistes sont assez « safe » quand d’autres sont plus problematiques ou ambigues.
J’essaie de tenir un thread sur twitter pour referencer les groupes de Black ouvertement anti-NSBM, profem, antifa, etc… que je decouvre. (Ce serait avec plaisir que je pourrais t’envoyer des liens si tu le souhaites).
Rien ne nous empeche de monter un groupe de black metal ensemble pour rompre cette essence qui dit qu’on doit etre des « mechants » ;))
J’en viens de plus en plus a me questionner sur l’apolitisme/neutralite dans l’art (et la musique) comme j’ai pu le faire pour l’esprit critique (cf. l’article de Nonoche : https://nonoche.wordpress.com/2020/06/20/lillusion-de-neutralite/)
[Réponse de Jean]
Effectivement, je te le concède, je suis allé un peu vite en besogne ici. A vrai dire, je n’ai pas explicité un point de vue que je tiens encore (de Sakrifiss, que tu suis (et abhorres !) peut-être), mais que tu sauras peut-être me remettre en question : le dénominateur commun à tous les sous-genres de black metal est la déception. (https://www.youtube.com/watch?v=sQveONiqalQ) Partant de ce principe-là, quelle que soit la déception et ce qu’elle engendre chez ses pratiquants, je la prends telle quelle et ne m’intéresse (majoritairement) qu’à son résultat, l’art. Vouloir donc dissocier les « gentils » blackeux des « méchants » me paraît donc être un non-sens, comme si une oeuvre pouvait être plus légitime qu’une autre parce que son impulsion m’était plus ou moins tolérable. Je ne suis pas dans le processus, je choisis de m’en dissocier totalement et de n’en être qu’un spectateur, un voyeur invisible.
Je suis quand même curieux de voir ta liste (même si je n’ai pas Twitter, j’espère que ça n’est pas bloquant ?)
Pour finir sur ce point, merci pour ce lien ! C’est celui qui m’a sûrement le plus instruit de tous et j’avoue qu’il me donne pas mal de grain à moudre sur bien des sujets. Je ne suis pas d’accord avec tout mais suite à un temps de digestion, j’espère réussir à me faire un nouvel avis sur ces questions, appliqué au BM ou non !
[Jean]
Concernant Mgla, c’est le debat de « separer l’œuvre de l’artiste » puisqu’a proprement parler, on ne peut leur reprocher que des frequentations et des copinages. Debat qui me semble empreint d’une subjectivite forte mais je suis ouvert a tout argument allant en leur defaveur.
[Réponse de Thomas]
Je precise egalement que le debat de « separer l’œuvre de l’artiste » ne m’interesse pas pour mon cas personnel. J’accepte que des gens puissent le faire sans probleme. Je ne l’ai jamais fait et j’ai enormement de mal a le faire car, j’aime lire les interviews, les paroles, connaitre les groupes paralleles des membres, le materiel utilise, les influences etc… j’aime m’impregner et vivre la musique. Cette subjectivite assez militante, je l’a revendique sans probleme. Politiquement, si ca ne colle plus, je ne me forcerai plus ou par curiosite… (Il me semble important de militer pour ne pas lacher un kopeck a ce genre de reseau, j’incite mon entourage a telecharger illegalement s’ils veulent ecouter maintenant – Mais c’est une autre histoire !)
Le copinage de Mgla en particulier me pose probleme. Jouer avec Mikko Asppa, signer sur son label, sortir un split avec son groupe, arborer un patch KPN sur sa veste sur scene… Le copinage a ce point avec l’ED me laisse un peu perplexe. Je pense qu’ils savent ou ils mettent les pieds quand meme.
La scène Polonaise etant assez influente dans le « stricte » NSBM (avec le Temple Of Fullmoon notamment), je reste assez prudent quand un groupe reste ambigue de la sorte. https://nsbm-polska.livejournal.com/
[Réponse de Jean]
Ici, je ne place pas les curseurs aux mêmes niveaux que toi mais je rejoins malgré tout complè-tement ton avis. Dans un premier temps, ton rapport à une oeuvre est tellement personnel que se forcer ou s’interdire de la consommer, de la travailler, de t’en imprégner ne regarde que toi. Comme je l’évoquais plus haut, je me distancie beaucoup plus de l’oeuvre, même si je partage tes intérêts aussi pour les processus, membres, paroles… Pour autant, ma limite étant aussi de ne pas leur donner d’argent, je suis à l’aise avec ma conscience. Bon, je suis sûrement actuellement plus éthiquement discutable que toi, j’arbore Mgla et Taake sans trop de soucis, même si certains éléments, notamment dans ceux que tu m’as transmis, m’ont fait réfléchir.
Oui, je te rejoins complètement, ils ne sont pas nés de la dernière pluie et on ne va pas tourner autour du pot : la scène polonaise (et son public, de ce que j’en connais) est TRES marquée poli-tiquement.
[Jean]
– enfin, de ces distinctions devraient ressortir, selon moi, une categorisation d’autant plus fine de tous ces groupes :
Taake est dans « le pire des cas » anti-religieux et un peu debile (pour aller vite).
Thomas :
« Un peu debile » avec les faits cites plus haut me parait leur excuser quelque chose de grave = pour moi, c’est de l’ideologie d’ED clairement affichee.
[Thomas]
Mgla est sympathisant (la encore, de quoi exactement ?)
De l’ED (a la vue des arguments plus haut)
[Thomas]
KPN est anarchiste de droite, racialiste et identitaire.
= c’est de l’ideologie d’ED clairement affichee
[Thomas]
Burzum raciste et survivaliste…
On peut ajouter racialiste, antisemite, supremaciste blanc…et un paquet d’autres termes si on se fie a toutes les interviews archivees sur son site. = c’est de l’ideologie d’ED clairement affichee
[Jean]
Bref, tout ce qui est cite ici n’est pas NS, a part, de tete, Absurd, Goatmoon, Seigneur Voland, Satanic Warmaster et Graveland car eux ont une ideologie NS ouvertement affichee et revendiquee.
Je suis d’accord avec toi sur le principe, je comprends meme que le terme NSBM puisse etre un fourre-tout pour le BM d’extreme droite (ce qui ne me derange pas comme explique au debut de cette reponse), et que l’envie de nuancer me fait mal a mon petit cœur 😉
J’apporterais quelques precisions tout de meme. Cela ne me semble pas deconnant !
Je te remercie sincerement pour cette reponse/critique qui me semble constructive 🙂
Thomas
[réponse de Jean]
En définitive, je pense que certaines différences de positionnement sont à l’origine de nos « diffé-rends » quant à ton article mais nous sommes, dans le fond, d’un bord plutôt similaire. Je vais malheureusement devoir décliner ton invitation à fonder un groupe de BM étant un piètre musi-cien (même le terme me caractérise grossièrement) et ayant des aspirations de voyage… en Nor-vège !
En revanche, je te remercie aussi pour ta réponse, qui est tout ce que j’attends de ce type de con-versation et je la poursuivrais avec plaisir !
Bonne soirée à toi aussi et à bientôt
Jean
Le témoignage est très intéressant et me rappelle des discussions que j’ai eu il n’y a pas si longtemps avec d’autres ami⋅e⋅s en apprenant que Neige (Alcest) avait commencé dans Peste Noire. D’ailleurs le (manque de) positionnement de Neige sur la question est décevant (et je suis gentil) :
« I never was involved in any way with any political, racist or xenophobic ideologies. I was just a musician in Peste Noire, most of the time session musician, I never took part of the lyrics or philisophy of the band. At the « Aryan Supremacy » period I was 15 years old and I didn’t think about the consequence of recording some music with that band, it always was just musical participation for me. Alcest has NOTHING to do with any hate-based philosophy like racism and as a person I am absolutely NOT into nazism, racism and such ideologies. » (source : http://www.musikreviews.de/artikel/Auf-den-Zahn-gefuehlt-ALCEST-16/)
Du coup j’ai aussi lu l’interview de Hreidmarr qui est citée dans l’article ; je suis parti vomir, je suis revenu et je crois que je vais pouvoir aller crâmer mes disques d’Anorexia. Soit c’est un gros con raciste, soit c’est un gros con qui « plane » (si tant est qu’on puisse planer sur de tels sujets) et qui ne s’en rend pas compte (j’ai un peu du mal à croire à cette hypothèse, cependant). Dans tous les cas, c’est problématique. Je faisais partie des gens à l’époque qui pensaient que Supreme MRAP était parodique, parce que c’était vraiment trop con pour être sérieux. Ce n’est peut être pas le cas en fait. Bon, à l’époque j’ai aussi pensé que Légion 88 était parodique (pas très longtemps, mais quand même) ; je dois avoir du mal à imaginer que les gens puissent être aussi con de base.
Au final je n’ai jamais vraiment plongé dans le NSBM ni n’ai été proche politiquement de l’extrême droite (même si je votais à droite à peu près à la même époque avant de virer de bord) mais on se rend compte que dans le metal/les musiques extrêmes en général, ce genre de choses fait quasiment parti du paysage. Parfois par pure provocation (mais provocation qui est carrément frelatée aujourd’hui, et qui fonctionnait (si tant est que ce soit possible parce qu’on est quand même plus qu’aux limites de la stupidité sur ce coup) quand c’était sans ambiguité possible sur les convictions des artistes, comme avec les Pistols ou Siouxsie), souvent en laissant planer un doute malaisant, et quasiment toujours sans que personne ne réagisse fortement (on se rappelle avec émotion (non) les gens prenant la défense d’Anselmo beuglant « white power ! » avec un salut nazi il y a quelques années).
Ça a l’air d’en emmerder certain⋅e⋅s que des voix se fassent entendre plus fortement contre, mais je pense que c’est une bonne chose que de foutre un coup de pied dans la fourmilière et de mettre les gens devant leurs responsabilités. Je ne pense pas qu’on puisse rester neutre sur des questions qui traitent finalement de la haine de l’autre. Du coup j’attends avec impatience le prochain billet sur l’apolitisme dans le metal !
De ce point de vue là, les molles (non-)justifications de Neige ou de Hreidmarr (j’étais jeune/je faisais de la provoc”/je m’intéresse juste à la musique) ne sont pas acceptables dans la mesure où elles ne condamnent à aucun moment cette f®ange puante du mouvement. Bon, Hreidmarr fait même bien pire en pleurant d’être ostracisé et d’être « obligé » de jouer dans des concerts organisés par des néonaz”… Vindsval, le leader de Blut Aus Nord aussi cité dans l’article, ne brille pas non plus par son engagement contre le NSBM :
« Q : In 2019, black metal is a very divisive genre. It seems that the political aspects, both NSBM and anti-NSBM factions, are more vocal than ever. BLUT AUS NORD, and by extension, yourself, seem to have always avoided the political end of things. Would you like to speak on that ? Where do you see yourself fitting in ?
Vindsval : It shows little consideration for music, and art in general, to mix it with such futile concerns. Nevertheless I sympathize. When talent is lacking, we must find other ways to try to exist… » (source : https://www.debemur-morti.com/en/news/493_interview-with-vindsval.html)
En n’oubliant pas que le premier effort de BAN était intitulé Ultima Thulée et que la société de Thulé était une société occulte raciste et occultiste qui a inspiré les nazis (et même si le mythe de Thulé n’appartient pas qu’aux racistes et nazis (Ultima Thulé est aussi le nom officieux d’un objet trans-néptunien, par exemple) son utilisation dans un contexte BM sans prise de position claire peut soulever des doutes).
En tout cas j’ai fait tourner le témoignage, encore merci.
Merci beaucoup pour ce retour ! Oui, la Thule-Gesellschaft, ça ne fait pas rêver
Bonjour Marc,
Merci pour ce retour 🙂
On trouve aussi un album appelé « The Odinist » chez BUN. C’est assez ambigue…
Juste en 2 clics sur le net :
« Durant l’époque médiévale, Ultima Thule est parfois utilisé comme le nom latin du Groenland alors que Thule désigne l’Islande. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Thul%C3%A9_(mythologie)
Et sur la pochette du premier BAN, on voit quoi ? Une terre gelée.…
Fin de l’histoire.
A ce jeu là, le point Godwin dans le Metal, c’est hyper facile à faire :
Blut Aus Nord -> Nom en allemand -> nazi.
Slayer -> Typographie SS du S -> nazi.
Kiss -> Typographie SS des S -> nazi.
Metallica -> On fait des saluts nazis pour le fun -> nazi (on rigole pas avec ça).
Black Metal -> « Metal Noir » en français, donc comme le Soleil Noir -> nazi.
Etc.
C’est rigolo tellement c’est facile.
Bref, plus sérieusement, c’est dingue de lire ce genre de (sous)-commentaires sur une page proche de la zététique…
Stan, argumentez, on vous lira, mais inutile d’être condescendant avec celles et ceux qui écrivent ici. On est tou·tes en construction, on n’est pas tou·tes au même niveau, et on est forcément la nouille de qqun·e d’autre. Donc Patience 🙂
Mon commentaire est, précisément, un argument ! 😉
Via la (fausse) logique par association, vous le savez mieux que moi, tout le monde devient nazi ! A tel point que c’est un sophisme qui a son nom en latin.
Vous voulez du fond ? Allons‑y :
– Alcest, et son leader Neige, via ses dizaines d’interviews trouvables en 2 clics (il y a même un livre édité par Radio Metal qui revient sur toute son histoire, ici : http://www.radiometal.com/article/lintegrale-alcest-by-radio-metal-pre-commandes-ouvertes,353316), n’est soupçonnable à AUCUN MOMENT de sympathie pour cette idéologie ! Il suffit pour cela de le lire in extenso ou de se renseigner un peu sur les proches le côtoyant. Il n’y a aucun doute à avoir. Pourtant, ça suffit à Marc pour affirmer, je cite : « le (manque de) positionnement de Neige sur la question est décevant » [sic], en citant une réponse qui est pourtant on ne peut plus claire sur la question ! Il le dit, et ça se voit : la politique et lui, ça fait deux. Et qui connaît Famine (de Peste Noire) sait bien que c’était lui, le nazillon de la bande d’ami, pas Neige. Loin de là !
Bref, déshonneur par association. Vous savez : je n’aime pas les tomates, et si vous parlez et faites de la musique avec moi… pouf ! Vous n’aimez plus les tomates non plus ! On ne fait pas plus bête comme logique, et comme absence d’argument. Cela se pose là.
Pareil pour Blut Aus Nord et Vindsval. Il a donné son point de vue partout, dans plusieurs interviews, même dans la préface d’un livre sur le Black Metal qui a plutôt bien marché (source : https://www.amazon.fr/ANTHOLOGIE-DU-BLACK-METAL‑1/dp/2357791861/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=anthologie+black+metal&qid=1615403782&sr=8–1), et personne ne peut le suspecter de quoi que ce soit. Pourtant, avec des arguments tout ce qu’il y a de plus nuls (désolé, mais c’est vrai) et rempli d’inculture (même Wikipedia suffit à le remettre à sa place) en mode : « Thulé = Thule-Gesellschaft = nazi », je suis désolé, mais ça, ce n’est PAS un argument. Comme je viens précisément de le démontrer dans mon message précédent ! A ce jeu-là, tout devient nazi. Ce n’est pas de la condescendance, c’est juste répondre à la bêtise par de l’absurde et de l’humour ! C’est donc, précisément, de l’argumentation.
De plus, appliquer une fausse dichotomie en disant, je cite encore Marc : « Vindsval ne brille pas non plus par son engagement contre le NSBM », comme s’il fallait nécessairement se positionner sur cette question, comme si le monde du Black Metal se limitait aux « pro » et aux « anti », excusez-moi de le redire, mais c’est de la bêtise ! C’est la logique que George Bush junior appliquait au lendemain des attentats du 11 septembre : « vous êtes avec nous, ou avec les terroristes ». Comme si deux camps seulement existaient ! Comme si nous étions nécessairement tous en guerre ! Non, désolé, mais ce n’est pas le cas. Neige se fout du NSBM, et il a raison. Vindsval se fout du NSBM, et il a raison aussi. Et trouver « suspect » de ne pas vouloir condamner matin, midi et soir une idéologie dont on se fout, excusez-moi, mais c’est ça, moi, que je trouve suspect !
Est-ce que c’est plus développé / argumenté pour vous ? Merci d’avance pour votre retour, et merci également pour votre ouverture d’esprit sur la question. C’est rare de voir quelqu’un d’extérieur à ce milieu vouloir s’y intéresser de bonne foi.
Bonjour Stan,
Merci pour les références supplémentaires pour Alcest et Vindsval ; j’avais passé un peu de temps à chercher des éléments pour ces deux musiciens (cf. les citations que j’avais postées et qui faisaient partie des rares que j’avais trouvé de leur part sur ces questions) et force est de constater que je n’ai pas suffisamment cherché/que je ne connais pas aussi bien que toi le black metal et ses acteurs. D’ailleurs si tu as des interviews accessibles facilement et un peu plus claires sur ces questions, je suis preneur.
Le monde du black metal ne doit pas se limiter au pro- ou anti-NSBM et je crois aussi qu’on peut faire plus subtil que « pour » ou « contre » de manière générale, mais je crois aussi que ce n’est pas complètement déconnant de vouloir tracer des lignes rouges et de collectivement dire « je ne pense pas que cette idéologie/ce comportement soit OK ». Je suis aussi plutôt pour la liberté d’expression et pas partisan de la censure, mais ça ne doit pas nous empêcher de s’élever contre et de dénoncer quand on trouve que c’est problématique. Et je trouve ça sain que les acteurs du milieu le fasse.
Bonjour Stan, Marc,
Je rebondis sur Alcest. On ne parle pas que de Neige déjà dans ce groupe. Mais je voudrais m’avancer sur plusieurs points :
Neige / Winterhalter / Indria
Neige a joué dans KPN (Dor Daeloth avant ca) de 2001 à 2009
Neige a joué dans Mortifera (avec Noktu donc) de 2001 à 2005
Neige a joué dans Amesoeur (avec Audrey Sylvain) de 2004 à 2009
Neige a joué dans Old Silver Key (avec les membres de Hate Forest/Drudkh) de 2011 à 2013
Neige a joué dans Glaciation (avec Valnoir) en 2011
Neige a participé au projet Valfunde pour le split Amesoeur/Valfunde (avec famine donc) en 2007
(on peut même se posé la question sur l’album de Harakiri For The Sky en 2021 puisqu’il était avec Audrey Sylvain qui elle a été censurée par HFTS, avec une excuse limite, il faut l’avouer)
Winterhalter a joué dans KPN de 2006 à 2007
Winterhalter a joué dans Amesoeur de 2007 à 2009 (et dans le split avec Valfunde)
Winterhalter a joué dans Glaciation de 2012 à 2015 (Avec Hreidmarr donc)
Indria a joué dans KPN de 2006 à 2012
Indria a joué dans Glaciation en 2015 (avec Hreidmarr donc)
La première demo d’Alcest (avec Famine dessus) est sorti chez Drakkar Productions
Je rejoins Marc, sur le manque de positionnement. J’ai épluché tout ce que je pouvais d’Alcest pour trouver, des excuses, des regrets ou même un semblant de remords. Neige a côtoyé un sacré paquet de sac à m*rde dans son CV… il a répondu en 2011 a une interview a ce sujet pour dire :
« Je n’ai jamais été impliqué de quelque manière que ce soit avec des idéologies politiques, racistes ou xénophobes. J’étais juste un musicien à Peste Noire, la plupart du temps musicien de session, je n’ai jamais participé aux paroles ou à la philisophie du groupe »
ou
« Alcest n’a RIEN à voir avec une philosophie basée sur la haine comme le racisme et en tant que personne je ne suis absolument PAS dans le nazisme, le racisme et de telles idéologies. »
Les interviews du book de Radio Metal sont savamment choisies, et sont toutes assez récentes. Donc ce sont de belles formulations de phrases pour éviter de parler du sujet depuis qu’Alcest a explosé, si tu veux mon avis. Car en 2008 lors d’interview, il avait plutot au courant de tout ca, le justifiait et le defendait.
en 2019 :
« Question : Justement Alcest a démarré sous l’égide d’un black metal cru et glacial, dans le sillage de Peste Noire ou Celestia (même si les trois groupes sont très différents les uns des autres)…
Réponse de Neige : Je tiens à préciser que j’ai commencé Alcest avant de rejoindre ces groupes, en effet, les gens pensent que je viens du black metal alors que je jouais déjà dans Alcest à l’époque (Sourire)… »
Je pense que c’est ce genre d’argument que Marc veut mettre en avant en parlant d’un manque clair de positionnement. Et je suis d’accord avec lui.
Je suis tout a fait fait open à ce que tu fournisses des vrais liens car à moins de nous avoir copié/collé des liens que tu n’as pas lu, cela ne raconte rien du tout…
C’est quand même de la sympathie +++ et l’évitement opéré pour ne pas en parlé me semble louche. Surtout qu’ils auraient beaucoup à gagner en se positionnement ouvertement.
C’est ce qu’a fait Summoning en s’excusant d’avoir joué dans des groupes NS dans le passé et ils soutiennent à fond le mouvement Black lives Matter à présent. Darkthrone s’est excusé aussi pour les références au nazisme au début de leur carrière, ils sortiront même des disques très Punk/Crust.
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Le livre que tu cites, Anthologie du Black Metal, ne raconte pas du tout ce que tu es entrain d’affirmer sur Vindsval. Il cite entre autre Burzum comme album « fantastique et irréel ». Il cite aussi Deathspell Omega (groupe de Mikko Aspa) ou Abigor (avec un membre ouvertement d’extreme droite et prenant la défense du groupe Absurd)
Encore une fois je rejoins Marc, j’ai épluché les interviews de BUN (peut être que j’en ai loupées, je t’en pris partage les liens !) et Vindsval laisse planer le doute avec cette sortie pour sa sympathie pour les groupes de NSBM…
Je suis d’accord avec toi pour Ultima Thulé (l’album est dédicacé à B.M.C d’ailleurs si quelqu’un sait ce que c’est ?), mais il y a aussi l’album The Odinist. BUN est un artiste emblamatique de Debemur Morti, qui est label avec quelques groupes très extreme droite friendly (Comme Synhopfer le projet solo d’Ardraos, qui est le batteur qui a suivi Winterhalter dans KPN…Dont les interview ne laissent aucun doute).
Selon mes critères persos, je ne les accuse de rien à part d’une certaines forme de sympathie mais je reste méfiant malgré tout…
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Ne pas etre « contre » le nazisme, le nationalisme, le racialisme, le racisme, etc… tu trouves que c’est une bêtise ? A AUCUN moment ils disent s’en foutre du NSBM. Et affirmer qu’ils ont raison me semble assez dangereux
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Je ne sais pas si tu as bien lu le témoignage, je parle d’une prise de position et de militantisme vis a vis de ce genre de musique et vis-a-vis de l’apolitisme/neutralité (qui est une sombre illusion pour donner raison ou l’avantage aux dominants sur tu veux mon avis)
Je te laisse avec cette excellente vidéo qui parle du fascisme artistique (entre autre) : https://www.youtube.com/watch?v=SbSVuXeUY_Q
J’aimerais également ajouter cet article : https://zet-ethique.fr/2020/09/30/des-dangers-de-la-naivete-politique-et-sociale/ qui parle aussi du fameux point Godwin.
Chercher la petite bête n’est pas non plus le but de mon témoignage. Suite à la publication ici, j’ai reçu pas mal de message de personnes qui ne savaient pas pour tel ou tel artiste, y compris dans mes proches.
L’intérêt n’est pas d’affilier tous les artistes à l’ED mais de se rendre compte que l’esprit critique est aussi nécessaire quand on écoute de la musique. Parce qu’acheter un CD, un vinyle, une cassette, écouter sur une plateforme de streaming, sur YT, partager ces découvertes musicales à ses proches ou sur les réseaux sociaux EST un acte politique, que tu le veuilles ou non, que l’artiste le veuille ou non. Donner de l’argent à un nationaliste parce qu’il chante son amour pour les dieux d’une ancienne religion, c’est donner de l’argent à un nationaliste quand même, que tu soutiennes uniquement l’art ou non.
Bonjour Stan,
J’ai justement précisé que Ultima Thulé était un mythe qui n’était pas l’apanage des nazis, si tu lis bien mon commentaire, donc ce serait gentil de ne pas trop caricaturer mon propos.
Le but n’est pas non plus d’organiser une grande chasse aux sorcières et de clouer au pilori tous les groupes de metal (et si ce n’était pas clair j’en écoute toujours, beaucoup), mais il faut aussi avouer qu’un certain nombre de groupes NSBM ou proche du NSBM se gardent bien d’afficher trop ostensiblement leur apparatenance à la mouvance, et que des sombres références un peu occultistes sont parfois bien utiles pour envoyer des clins d’œil à celleux qui sauront les déchiffrer. Et je n’ai pas de problème avec le fait d’utiliser des références qui peuvent être à double tranchant, mais du coup il me semble, vu ce qu’ils peuvent représenter et sous-entendre, qu’on peut légitimement demander aux groupes d’être très clairs sur leurs intentions.
J’ai l’impression (et je ne crois pas être le seul) que si la communauté dans son ensemble ne balaie pas une bonne fois pour toute devant sa porte, il y aura toujours un fond d’odeur nauséabonde qui restera.
Hello Stan,et Marc. Je vous remercie, grâce à vous je commence à piger les linéaments du milieu. je vous sais gré de rester calmes et courtois dans ces échanges. Et je tiens à m’excuser : si j’ai laissé penser dans mon commentaire que toute ref à Thulé était forcément nazie. Je pense entre autres au livre (adapté en film) les rois de Thulé, qui n’a à ma connaissance aucune ref nazie. Ca a été écrit par le géographe Jean Malaurie. La géographie ça conserve : Malaurie est encore en vie, il a 99 ans !
En passant : je comprends Stan votre peur du déshonneur par association. On m’a souvent fait le coup. La pire : si je fais une conf sur la liberté d’expression, alors je suis suspect de défendre une liberté laissant Faurisson et consorts parler. Si j’ai eu Jean Bricmont dans mon jury, alors une sorte de fluide a coulé sur moi, et a fait une tâche indélébile, comme la tpache de sang dans le Fantôme de Baskerville. Bizarrement ce n’est pas le communisme de Henri Broch, le socdem de Patrick Lévy, le jacobinisme de Guillaume Lecointre ou le syndicalisme de gauche de Claudine Kahane qui a coulé sur moi, c’est la Bricmite 🙂
Bonsoir,
Merci beaucoup pour ce témoignage et vos travaux en général. Par contre, il y a une coquille dans la liste de livres des éditions Camion Noir, l’auteur de « Might is Right » est bien Ragnar Redbeard (comme vous le dites plus haut) et non Aleister Crowley.
Sinon, je propose aussi quelques références :
- « Hail Satan ? » (2019) de Penny Lane : un docu sur des satanistes américains qui utilisent la provocation pour critiquer le conservatisme et la non-laïcité aux États-Unis.
– « La voix de Satan » par l’Alliance Mystique de Satan Glorifié : un magazine/fanzine sataniste sur la culture sataniste. http://gloireasatan.com/shop.html
– « Made in Britain » (1982) d’Alan Clarke : téléfilm britannique, un des premiers rôles de Tim Roth. En gros l’histoire d’un ado skinhead néonazi complètement paumé. Il y a une forte dimension sociale sans être moraliste. L’ouverture du film sur « UK82 » d’Exploited m’impressionne toujours beaucoup : https://www.youtube.com/watch?v=xF3aekNecbs
– « Kriegerin » (2011) de David Wnendt : un film allemand sur une skinhead néonazie dans un contexte post-RDA.
– « Breizhskin » (2016) de Dav Guedin et Craoman : une BD sur des ados skins néonazis bretons.
– « Distorsion – Dictature » (2018) : Distorsion est une série de mooks avec une thématique à chaque numéro, c’est très documenté et très graphique autour de la culture metal, punk, cinéma de genre, horreur, érotisme… Il y a un article dans le numéro « Dictature » sur le NSBM. http://www.distore.tv/index.php?id_product=167&controller=product&id_lang=1
– « La Propagande dans la BD » (2010) de Frederik Strömberg : un excellent livre qui fait un peu le tour de toutes les idéologies qui ont été véhiculées avec le medium BD. Ça parle de proto-BD nazi, de l’origine des stéréotypes racistes sur les chinois dans Lucky Luke, de Shaloman un superhéros de propagande israélienne, de BD religieuses, de BD anticommunistes, diverses BD militantes progressistes (féminisme, anars, antiracistes…) etc.
Sinon concernant la culture limite-limite je me demandais si vous connaissiez le sous-genre de la « nazisploitation » ?
Un sous-genre de films vraiment très glauques des années 70 ayant pour thématique l’érotisme et les nazis…
Avec des joyeusetés comme « la dernière orgie du IIIème Reich » (celui là faut vraiment s’accrocher) ou « Isla la louve des SS ».
Cet article de Vice sur le sujet est vraiment pas mal : https://www.vice.com/fr/article/9b8d73/une-lettre-d-amour-a-la-nazisploitation-le-cinema-porno-national-socialiste
Voilà, je ne sais pas si ça peut vous intéresser.
Merci, oui c’est captivant, , Isla la louve des SS miam miam ça donne envie 🙁 Je vais corriger Ragnar Redbeard.
Bonjour Benoit,
Merci beaucoup pour ton commentaire et merci pour avoir relevé la coquille ! 🙂
Merci pour les références, je vais tout noter et regarder 🙂
Je suis également un gros consommateur de cinema bis (B & Z) mais je n’ai découvert le « nazisploitation » que bien plus tard (vers 2015/2016).
Merci Richard et Thomas pour vos réponses 🙂
J’ai lu le 2ème témoignage, très intéressant également.
Bonjour Thomas, est-ce que vous savez ce que sont devenus vos anciens potes ?
Bonjour,
Oui, certain·es ont quitté ces idées radicales bien avant moi, d’autres moins.
Certain·es sont parti·es en arrivant dans différents lycées, d’autres ont déménagé (comme moi)…
Je crois qu’un ou deux sont restés dans une spirale assez haineuse, mais pas sur.
Donc désolé pour cette réponse assez floue…
Merci pour la réponse. Je me doutais déjà de l’importance du contexte dans l’évolution ou la consolidation des convictions mais votre témoignage met particulièrement bien l’accent dessus. J’aurais d’ailleurs même apprécié d’avoir plus de détails sur les mécanismes et étapes de votre « déconversion ».
Pouvoir comparer votre évolution avec celle de vos anciens amis de façon un peu détaillée aurait du coup été aussi un plus.
Bonjour Rémi,
Désolé pour la réponse tardive… Je vais bientot enregistrer un podcast pour parler un peu plus de la déconversion.
Affaire à suivre 🙂
Bonne journée
mouai Bof . Attend de découvrir le satanisme coté LGBTQ+ , Sionisme, Mondialisme, Guidestone Georgie, Kabbale , crimes pédocriminalosataniste et tant d’autres, Bonne conversion Luciferienne a toi
Salut !
Et bien si tu vends tes articles de Peste Noire et qu’il t’en reste, je suis intéressé…
bonjour, moi non, et je crois que les témoins non plus. Les contacter par twitter sera le plus simple je pense
Salut,
J’ai eu un parcours assez similaire, bien que je ne suis pas allé non plus à de tels extrêmes (wtf avoir une photo d’Adolf dans son portefeuille j’ai hurlé !). J’ai eu une grosse période en fin d’adolescence (de 2011 à 2015 environ) où j’étais clairement un gros réac nationaliste avec pas mal de potes d’ED (je vivais aussi dans un village dans l’Est de la France ha ha). En fait je me cachais surtout derrière el famoso apolitisme et un certain humour noir pour ne pas assumer pleinement mes propos.
Je suis aujourd’hui sorti de ces démons, étant de sensibilité bien plus de gauche et avant tout progressiste. Les raisons de mon évolution sont bien évidemment multiples. Tout d’abord en fin 2014 lorsque je suis rentré dans le monde du travail, la démerde par soi-même, ne plus compter sur ses parents, connaître l’exploitation patronale, forcément ça fout une claque. Ensuite des rencontres multiples dans ma vie qui m’ont fait prendre conscience sur pas mal de choses, où j’ai pu m’éduquer sur les luttes féministes, LGBT etc… Puis est venue la claque finale en janvier 2015 : les attentas de Charlie Hebdo. Cet événement a forcément marqué tout le monde, peut importe son idéologie de base. Elle aurait très bien pu m’embrigader davantage dans mon extrémisme. Et pourtant, cet événement m’a fait prendre conscience des cercles de violence. Je me suis aussi rendu compte de l’opportunisme de certaines figures politiques de se saisir immédiatement du sujet. Enfin bref, j’ai beaucoup appris dans les années qui ont suivi bien entendu.
Concernant le Black Metal, j’en écoute toujours énormément, à croire que ça n’était pas une phase.… J’ai beau me poser ces questions très régulièrement, mais je ne sais toujours pas comment me positionner clairement par rapport à l’ambiguïté politique dans le milieu. Evidemment inutile de dire que je rejette les groupes aux thématiques ouvertement fascistes. Mais pour les groupes ayant « « juste » » des membres fachos, des casseroles plus ou moins anciennes au cul, des liaisons plus ou moins vérifiées avec ces sphères, j’ai l’impression de ne pouvoir faire au mieux que du cas par cas. Il est toutefois certain que je ne peux plus soutenir financièrement les groupes incriminés. Cependant tenter d’écouter que des groupes « safes » est impossible pour moi, ça serait me séparer de 80% de mes écoutes si on creuse bien. Oui parce que si on creuse, comme vous l’expliquiez dans vos exemples, j’arrête d’écouter la plupart des gros groupes norvégiens (Mayhem, Emperor, Taake et compagnie), mais j’arrête aussi Alcest pour son passif avec PN, j’arrête Deafheaven groupe ouvertement de gauche mais qui a eu le malheur de faire un feat avec Neige.… J’arrête Carpenter Brut et Perturbator parce que y a eu le bail avec Deathspell Omega et donc notre ami Mikko. J’arrête Rammstein parce que le clip de Stripped. Fin bref, je raisonne par l’absurde je sais bien, mais vous comprenez bien le soucis ? Ca me parait quand même bien de pouvoir dresser des limites du raisonnable dans ce qui est merdique ou ne l’est pas.
Et j’avoue que mon très gros affect avec la musique Black Metal de manière générale me fait raisonner de manière débile, je m’en rends bien compte. En tant normal je trouve la fameuse séparation oeuvre/artiste très dangereuse, par exemple je m’oppose totalement à offrir une tribune à un type comme Polanski. Et pourtant quand on parle Black Metal, genre à tout hasard l’éléphant dans la pièce qu’est Burzum, ben j’arrive quand même à apprécier Burzum malgré le sac à merde évidemment qu’est notre barbu du Limousin.
Bref, jamais simple tout ça, c’est un débat que j’ai sans cesse avec d’autres amis, et je suis toujours curieux d’échanger à ce sujet.
Merci, c’est beau, touchant, fort et riche. Je fais savoir aux autres interlocuteurs que vous avez posté cela
Amicalement
Hello les gens.
Vos conversations sont passionnantes car la matière première d’emblée est bonne (l’amour d’une certaine musique qui nous rassemble. Comme quoi d’ailleurs c’est, à l’instar d’un événement sportif, une façon artificielle de rassembler des gens aux antipodes les uns des autres .… Mais la différence entre le black metal et le foot c’est que la seconde discipline a été instrumentalisée par des politicards pour prôner le vivre ensemble
Bref, pour revenir à nos moutons je constate beaucoup de masturbation intellectuelle consistant à sonder les coeurs et les reins . « Ah machin serait NS car le cousin de son boulanger préféré aurait pris une bière dans un bar identitaire un jour à Lille, mais on est pas certain de l’info car c’est posté sur le site « #mégaripostelaïco-AntifaduNordPasCalais ».…
Bon , on pourrait écrire un roman sur ce sujet. Et attention je vais faire des digressions souvent je m’en excuse.
J’essaierai d’être bref avec quelques remarques.
Déjà on parle de NSBM et je constate que Ad Hominem, groupe français, n’est pas cité, nan mais allô quoi !!
« a new race for a new world » ça vous parle ?
Un titre comme Planet Z.O.G. ça vous dit quelque chose ? Là effectivement, les gens hermétiques à la politisation de ce milieu peuvent pointer du doigt que c’est un groupe un tantinet nazillon. Mais si tu peux classer Burzum dans la même mouvance à cause des turpitudes du chanteur fondateur tu peux pas le mettre sur le même plan, la musique de Varg Vikernes n’étant pas politisée.
Certains vont me dire « ah si si la musique de Vikernes est tout de même politisée même si c’est sous jacent » lol
N’est-ce pas KANT qui disait « l’oeuvre d’un artiste est la signification profonde de son époque » (si j’ai bien retenu ce que disait mon prof de philo au lycée il y a une vingtaine d’années).
En fait vous relancez, au travers de cette dissertation sur un sous sous genre du métal extrême, le sempiternel débat consistant à demander « peut-on dissocier l’artiste de l’homme ».
Moi perso, je suis loin d’être admirateur de Roman Polanski pour ses déboires judiciaires (viol sur mineur) sachant que je dénonce souvent la pédocriminalité impliquant des notables ou des gens du show biz , via des posts sur des réseaux sociaux. Ceci étant dit ça m’a pas empêché d’apprécier certains de ses films(et je parle pas que des films qui font un clin d’œil au satanisme comme rose Mary’s baby, la neuvième porte, mais aussi le thriller politique The ghost writer, ou encore le film historique sur l’affaire Dreyfus , sujet qui a toujours déchaîné énormément de passion dans les milieux ED à l’ancienne et chez les détracteurs des milieux FAF. Puisque une banale histoire d’espionnage militaire a clivé la société. Mais bien sûr je sais prendre avec des pincettes l’oeuvre artistique que je reçois avec mes yeux et mes oreilles.
J’ai aimé, et j’aime encore la musique de Noir Désir, groupe de rock français bien à gauche comme cela est le cas pour toute la scène rock alternatif des années 90 . Pour autant je serais embêté à l’idée de voir Bertrand Cantat sur scène depuis qu’il a ôté la vie de sa maîtresse violemment en 2003.
Certains de mes proches diraient que je suis un connard hypocrite 🙂 car je porte des T‑shirts avec logos de Burzum et des décriés Seigneur Voland.
(Sur Burzum : il a du sang sur les mains le Varg, oui, mais bizarrement je ne pleure pas la mort de son rival artistique et vous noterez que les membres de Mayhem non plus. Je peux reprocher en revanche à Varg son anti christianisme primaire et le fait qu’il ait brûlé des églises en bois qui faisaient partie du patrimoine norvégien quoi qu’on en pense, erreur de jeunesse, il a mûri comme un bon vin depuis .
Sur Seigneur Voland, oui leur passif judiciaire est d’un sordide, oui c’est scabreux, oui c’est lugubre, et oui ils ont mérité la case prison pour cette profanation de tombe morbide à Toulon (pardon c’est presque un pléonasme). Mais quand on est mélomane, ces riffs de raw black metal garage c’est du bonheur. Vous allez me dire « et les paroles NS tu t’en fous ! »
Alors de 1) je m’en fous effectivement dans le sens où je ne les condamne pas
Et de 2) je ne blame absolument pas un amateur de black metal qui voudrait ne pas les écouter à cause de la politisation/” idéologisation” prégnante dans les textes. Pour une simple et bonne raison, les black metal peut exister sans le NS. Je le conçois . Et j’ai même une bonne nouvelle pour les progressistes ici : Le NS et les idéologies radicales de la mouvance ED peuvent aussi exister musicalement sans le recours au black metal . Comme il a été mentionné dans le post principal depuis une douzaine d’années et plus , il y a du rap nationaliste, identitaire et avant cela en France il y avait le mouvement culcul la praline du RIF rock identitaire français et plus largement le RAC rock against communism si cher aux neuskis. D’autres écoutent de l’EBM , de la musique Goth/indus ou simplement du classique. Et ya les vieux de la vieille qui préfèrent les chants militaires et de la Légion Étrangères. (Ne pas croire que le monde FAF soit homogène déjà, il y a plus de diversité que chez certaines associations communautaire voyez vous ).
Les gens qui ici écrivent en écriture inclusive et rechignent à écouter de la zic qui leur rappelle les heures les plus sombres de notre histoire, grand bien leur en fasse, personne n’est obligé de rien.
Par contre , ça me désole qu’on demande à des groupes d’estampiller leurs albums du logo « antifascist black metal » car ça contribue et participe à la politisation de ce milieu. (Il est vrai que le milieu musical des crânes rasés de la Oï connait le même dilemme car le RAC n’est jamais qu’un sous genre du rock OÏ qui lui même n’aurait pas existé sans le punk rock et le ska. Et il y a toujours ce débat sur « les skinheads sont-ils à la base apolitique, à quel moment y a‑t-il eu un schisme etc… ».
Au passage je vous invite à voir le film Les rascals sorti en 2023, un petit drame sympa dans la même veine que « un français ».
Au début des années 2000 j’avais fait découvrir à des potes musiciens blackeus des bons albums de BM , absolument pas connoté s comme notamment Olc Sinnsir. Ils avaient vraiment « enjoy » par amour de cette musique. Mais dès qu’on que l’on évoquait la scène NSBM qui a l’époque nous paraissait une chimère, un truc groupusculaire comptant un pelée et trois tondus(ou chevelus c’est selon) , mes potes montraient leurs réticences. Hors de question pour eux d’écouter un artiste qui s’affiche avec un drapeau frappé de la svastika. Tout ça pour vous dire qu’il ya des gens qui aiment sincèrement cette musique sans jamais penser une seconde que ça à vocation à être le nec plus ultra de la musique connotée d’extrême droite. Moi en revanche ça me posait pas de soucis mais j’étais honnête avec eux en admettant « il est vrai que les groupes qui abusent d’artifices comme des symboles SS et un drapeau noir blanc rouge sur les photos tentent souvent de palier à un manque de créativité musicale, un manque de pertinence et de qualité artistique. Et c’est souvent de la soupe, disons le franchement. »
Pour ça que je citais Seigneur Voland plus haut pour dire que eux avaient quand même de bonnes compos(les biens pensants qui lisent Télérama doivent bondir ).
De même vous pouvez détester ou pas la personnalité de Varg Vikernes et admettre que ses compos étaient bonnes (j’ai toujours préféré Burzum à Mayhem, overrated band pour moi, qui pour le coup doit aussi sa légende à son passif sulfureux conjointement avec le parcours de l’ami Varg)…
Comme disait à juste titre un jour Glen Benton , chanteur du groupe de death métal « Deicide » : tu auras beau faire le malin avec du maquillage mais si la musique que tu joues sonne comme de la merde ça restera de la merde. // Fin de citation.
On peut approuver sur le fond les dires de ce redneck(pas objectif le gars car rival de la scène black metal norvégienne florissante des années 90). Bien que j’ai mis un peu plus de temps à apprécier le death métal, je dois reconnaître que les protagonistes de cette mouvance sont plus convaincant scéniquement parlant. Combien de groupes de black metal m’ont laissé un souvenir impérissable en concert. Ça doit se compter sur les doigts d’une main de lépreux.…
Pour revenir à moi, je suis un grand fan des sex pistols, d’où un côté irrévérencieux qui fait que j’aime le bruit, la fureur, la provocation chez les artistes, l’humour noir et cynique d’un pierre Desproges ou de son pendant moderne Gaspard Proust. Du punk rock années 70/80(oui j’écoutais des choses pas de ma génération quand presque tout le monde dans mon collège de banlieue parisienne écoutait du rap_ c’était les Années 90) puis je suis passé au néo métal amerloque à la fin des années 90(what!! de la musique commerciale le direz vous) , et puis des camarades m’ont fait découvrir le black metal. Oui pour cette transition bizzare j’ai pas eu de palier genre Slayer. Pour moi le métal ça se limitait à Iron Maiden et Metallica dans mon imaginaire, et j’avais vu le néo metal comme une scène post grunge. Le black metal en revanche suscitait chez moi une curiosité assez excitante tant ça renvoyait à un imaginaire intemporel. Le temps s’arrête quand on écoute cette musique. L’envol de l’éther. Et pour vous dire à quel point j’étais néophyte en matière de culture métal je croyais que le black metal était né au début des années 90 alors que ce n’était qu’une deuxième vague. Merci les groupes de thrash brésiliens , allemands et autres d’avoir influencé tout ce petit monde. Le groupe de heavy/thrash britannique Venom également a contribué indirectement à la création de ce genre en lui donnant un nom. Les norvégiens ont apporté une certaine imagerie et des paysages enneigés (et encore une fois absolument rien de NS dans tout cela vous serez d’accord).
Bref je voulais dire à ceux qui se repentissent d’avoir côtoyé les milieux ED ou d’avoir épousé leurs idées à un moment donné qu’on ne peut pas mettre ça sur le compte de la musique. Allez dire à quelqu’un qu’il est violent car il aurait trop joué à des jeux vidéos. On a tous joué à des Doom liké et jeux de guerre dans notre jeunesse, il faut raison garder.
Si à un moment j’ai écouté de la zic bien faf , du RAC notamment , c’est que je suis allé cherché cette musique. J’étais quelqu’un de réactionnaire, je le suis toujours d’ailleurs, et c’est pour ça que j’ai pu écouter des groupes de musique esquissant une iconographie totalitaire(Laibach le célèbre groupe indus slovène) ou chantant des slogans clairement violents. Pour moi , ce n’est pas la musique qui influence, ce serait se mentir à soit même. Elle ne faisait que consolider parfois le fond de ma pensée. Mais attention il y a aussi des musiques que l’on aime pour s’ambiancer et pas pour le fond des paroles. Entre nous vous croyez vraiment que les gens qui vont au stade pour voir Indochine c’est pour la qualité des paroles ou c’est plutôt que le chanteur se fait le chantre has been des LGBT. Moi suis ouvert j’ai côtoyé des gens de tous les genres et origines, mais je dis en revanche que trop de bien pensance c’est pas non plus rock n’roll.
A écouter certains il serait politiquement correct d’écouter des albums de Marduk aux paroles des plus blasphématoires et virulentes à l’égard des chrétiens, en revanche si un groupe évoque une autre communauté là non ça passe pas, et vas‑y que je t’empêche de jouer au Hellfest et Tutti quanti. Il y a un souci à ce niveau là, un deux poids deux mesures qui m’interpellent de la part de gens qui pourtant aiment la provoc . Certains metalleux se sentent ils obligés à s’autocensurer pour une question de on-dit que. C’est un peu dommage et c’est pas très rebelle .
Voilou
merci de ce retour ! je vais essayer de voir les rascals
Bon, quand même vous pourriez me publier. Ou faut-il prêcher pour la paroisse de la prétendue neutralité pour se faire entendre ?