Dans la série des traitements exotiques, en voici deux que je découvre et qui scorent bien haut sur l’échelle de l’improbabilité.
D’abord, le KatzenKlavier, ou orgue/piano à chats.
Théorisé par Johann Christian Reil (1759–1813, le chef de fil de ce qu’on a appelé la psychiatrie romantique, ce piano, qui n’a vraisemblablement jamais été construit, consiste à coincer des chats avec des miaulements pour chaque note fondamentale, et avec les touches leur infliger des coups de clou dans la queue. C’était une recommandation de Teil pour réduire les troubles de l’attention.
Il en cause ici en 1803 : Rhapsodien uber die Anwendung der psychischen Kurmethode auf Geisteszerrüttungen (« Rhapsodies sur l’application de la méthode psychologique de traitement aux dépressions mentales »). Ça se ressemble au piano à prisonniers, dans le baron de Münchhausen, de Terry Gilliam (1988), film que j’adore soit dit en passant.
Marc Brillaud, sur Mastodon, m’a déniché également cet orgue à souris épouvantable chez les Monthy Python !
Autre traitement, réel celui-là, la cure « Hôtel baleine » australienne.
L’histoire dit qu’un homme bourré et perclus de rhumatismes est tombé dans la carcasse d’une baleine. Quand les gens ont accepté de l’en sortir, il n’avait parait-il plus une trace de ses maux. C’est ce que narre un article du Pall Mall Gazette le 7 mars 1896. A démarré alors un tourisme thérapeutique, qui s’est concentré à ma connaissance que dans la ville balnéaire d’Eden, Twofold Bay, Sud-Est de l’Australie : on se mit à penser que la chaleur et les gaz produits par la baleine en décomposition se combinaient pour créer une sorte de boîte de sudation, soulageant la douleur des troubles rhumatismaux. En 1896, le Dublin Journal of Medical Science a rendu compte d’une « guérison », et l’année suivante, la publication américaine Medical Record consacra quelques mots à la « Whale Cure », la comparant à un grand cataplasme qui englobait le corps endolori des patient·es.
Où ai-je appris ceci ? Coudon ! Dans l’épisode « Médecines d’antan », 1er juillet, du ballado/podcast Dossiers Bizarres, de Tristan Brunet-Dupont et Jason Lévesque.
Commentaires récents