Dans la série des trai­te­ments exo­tiques, en voi­ci deux que je découvre et qui scorent bien haut sur l’é­chelle de l’im­pro­ba­bi­li­té.

D’a­bord, le Kat­zenK­la­vier, ou orgue/piano à chats.

Théo­ri­sé par Johann Chris­tian Reil (1759–1813, le chef de fil de ce qu’on a appe­lé la psy­chia­trie roman­tique, ce pia­no, qui n’a vrai­sem­bla­ble­ment jamais été construit, consiste à coin­cer des chats avec des miau­le­ments pour chaque note fon­da­men­tale, et avec les touches leur infli­ger des coups de clou dans la queue. C’é­tait une recom­man­da­tion de Teil pour réduire les troubles de l’at­ten­tion.

La Nature, 1883

La Nature, 1883

"Katzen-Orgel", dans le magazine Die Gartenlaube, 1858

« Kat­zen-Orgel », dans le maga­zine Die Gar­ten­laube, 1858

Il en cause ici en 1803 :  Rhap­so­dien uber die Anwen­dung der psy­chi­schen Kur­me­thode auf Geis­tes­zerrüt­tun­gen (« Rhap­so­dies sur l’ap­pli­ca­tion de la méthode psy­cho­lo­gique de trai­te­ment aux dépres­sions men­tales »). Ça se res­semble au pia­no à pri­son­niers, dans le baron de Mün­ch­hau­sen, de Ter­ry Gil­liam (1988), film que j’a­dore soit dit en pas­sant.

 

Marc Brillaud, sur Mas­to­don, m’a déni­ché éga­le­ment cet orgue à sou­ris épou­van­table chez les Mon­thy Python !

Autre trai­te­ment, réel celui-là, la cure « Hôtel baleine » aus­tra­lienne.

L’his­toire dit qu’un homme bour­ré et per­clus de rhu­ma­tismes est tom­bé dans la car­casse d’une baleine. Quand les gens ont accep­té de l’en sor­tir, il n’a­vait parait-il plus une trace de ses maux. C’est ce que narre un article du Pall Mall Gazette le 7 mars 1896. A démar­ré alors un tou­risme thé­ra­peu­tique, qui s’est concen­tré à ma connais­sance que dans la ville bal­néaire d’E­den, Two­fold Bay, Sud-Est de l’Aus­tra­lie : on se mit à pen­ser que la cha­leur et les gaz pro­duits par la baleine en décom­po­si­tion se com­bi­naient pour créer une sorte de boîte de suda­tion, sou­la­geant la dou­leur des troubles rhu­ma­tis­maux. En 1896, le Dublin Jour­nal of Medi­cal Science a ren­du compte d’une « gué­ri­son », et l’an­née sui­vante, la publi­ca­tion amé­ri­caine Medi­cal Record consa­cra quelques mots à la « Whale Cure », la com­pa­rant à un grand cata­plasme qui englo­bait le corps endo­lo­ri des patient·es.

Un certain Bob Wiles dans la carcasse d'une baleine à Twofold Bay, vers 1900. National Library of Australia

Un cer­tain Bob Wiles dans la car­casse d’une baleine à Two­fold Bay, vers 1900. Natio­nal Libra­ry of Aus­tra­lia

 

The Whale Cure for Rheumatism, William Ralston 31mai 1902.Collection ANMM

The Whale Cure for Rheu­ma­tism, William Ral­ston 31mai 1902.Collection ANMM

Où ai-je appris ceci ? Cou­don ! Dans l’é­pi­sode « Méde­cines d’an­tan », 1er juillet, du ballado/podcast Dos­siers Bizarres, de Tris­tan Bru­net-Dupont et Jason Lévesque.

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