Quitte à passer du temps passif devant un écran, je ne peux que recommander la mini-série allemande Unorthodox (« peu orthodoxe ») créée par Anna Winger et Alexa Karolinski adaptation de l’autobiographie de Deborah Feldman, Unorthodox : The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots. Un documentaire intitulé Making Unorthodox, donne les coulisses du tournage, mais je ne l’ai pas encore vu.
J’y ai appris entre autres ce qu’est un érouv : c’est une clôture naturelle ou artificielle qui délimite la zone de « territoire shabbatique » dans laquelle certaines
activités normalement interdites peuvent être réalisées lors des jours de chabbat et de certaines fêtes juives. Cela peut être un simple fil, tendu entre des arbres et des poteaux électriques.Il y a les érouvin hatserot, à l’échelle d’un immeuble ou d’une cage d’escalier, mais aussi les érouvin rechouyot, à l’échelle d’une ville. Effectivement, on peut déplorer encore une récupération certes discrète mais religieuse de l’espace public. Il y a à ma connaissance au moins deux érouvin hatserot, en France : à Strasbourg et à Metz. J’imagine que cela peut se comprendre (sans s’admettre) à l’aune du Concordat, régime spécial de l’Alsace et de la Moselle. D’autres municipalités ont vécu des controverses à ce sujet, notamment Saint-Brice-sous-Forêt dans le Val d’Oise (le projet d’érouv fut abandonné suite au battage médiatique). Pour aller plus loin, on lira L’erouv, une frontière dans la ville ?, de Lucine Endelstein, dans Ethnologie française 2013/4 (Vol. 43), pages 641 à 649 (cliquez là).
Richard Monvoisn
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