L’an der­nier, 52 ans après l’ar­ri­vée de la télé­vi­sion en cou­leur, je fai­sais ren­trer un nou­veau type d’illu­sion optique dans un cours consa­cré à l”  »humi­li­té sen­so­rielle » (B‑A.BA de la pen­sée cri­tique à mon avis).

Il s’a­gis­sait d’une pho­to (signée Chu­wa), tra­vaillée par le nor­vé­gien Øyvind Kolås, avec des étu­diantes entou­rant une tor­tue. Je ne la relaye pas ici (ou alors en tout petit, vous dîtes rien), car je crois que toutes les par­ti­ci­pantes sur la pho­to n’a­vaient pas don­né leur accord avant faire le tour du monde, je ne vais pas en rajou­ter.

À la place, en voi­ci une autre de Kolås him­self, avec des jeunes gens stu­dieux. On jure­rait qu’elle est en cou­leur, alors qu’elle est en noir et blanc, avec des lignes colo­rées ajou­tées par des­sus.

Cette pho­to a l’air colo­rée, mais elle est en noir et blanc, avec un fin qua­drillage colo­réLa pho­to d’o­ri­gineCela marche aus­si avec des points colo­rés

« Le sys­tème de cou­leurs fait réfé­rence à ce que les scien­ti­fiques appellent un “filtre passe-bas”, c’est-à-dire que [dans l’œil] de nom­breux champs récep­tifs qui codent pour la cou­leur sont larges. Du coup, le grillage se fond avec l’ar­rière-plan sans cou­leurs. Et l’ar­rière-plan se voit affi­lié à la même par­tie de l’i­mage », explique Bart Ander­son (Uni­ver­si­té de Syd­ney). Cela marche éga­le­ment avec des points.

Et pas besoin que ce soit sta­tique ! Kolås a pris un extrait de film « libre », Spring, d’An­dreas Goralc­zyk (2019) pro­duit par les stu­dios du Blen­der Ins­ti­tute (mer­ci Fon­da­tion Blen­der, qui fait du film libre !)

Voi­là ce que ça donne.

Pour en savoir plus : c’est ici.

Je joue avec Mon­voi­sin : le jeu des 7 dif­fé­rences

Kolås, nor­vé­gien du XXIe, qui a le sens de la barbe fleu­rie. Le sou­te­nir ? IciKol­haas, céve­nol du XVIe siècle,qui a le sens de la jus­tice fleu­ri – roman impi­toyable de Hein­rich von Kleist (1810), adap­té plu­sieurs fois dont celle-ci en 2013 par Arnaud des Pal­lières, avec Mads Mik­kel­sen dans le rôle titre.

 

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Au fait, si vous vou­lez jouer pour bien moins cher avec du noir et blanc, optez pour cette illu­sion cheap mais sai­sis­sante.

Mode d’emploi :

  1. pre­nez une pho­to colo­rée à vous
  2. tirez-en le noir et blanc, et le néga­tif (sur Gimp, logi­ciel libre),
  3. met­tez cette pho­to dans un dia­po­ra­ma
  4. deman­dez à la foule en délire de fixer l’un des tour­ne­sols du centre pen­dant 30 secondes, sans bou­ger la tête
  5. puis pas­sez d’un coup à la seconde dia­po, qui pré­sente la pho­to en noir et blanc.  Illu­sion de cou­leur garan­tie !

L’es­pace de quelques ins­tants, des cou­leurs qui n’existent pas, rele­vant de votre rétine, égaye­ront le cli­ché noir et blanc, puis s’é­va­po­re­ront.

En cours j’u­ti­lise cette pho­to prise par Fran­çois B, vers le fort de Com­boire (sud de Gre­noble) lors d’une sor­tie VTT. Je n’ai pas l’au­to­ri­sa­tion de tous les tour­ne­sols, tant pis.

Je vous mets les deux pho­tos, et le dia­po­ra­ma cen­tré. Ouvrez ce der­nier, vous ver­rez ce que ça donne. Télé­char­ger ici.

La pho­to en néga­tif (Secon­do Pia style !*)La pho­to en noir et blanc

Plus votre pho­to de départ est contras­tée, plus ça mar­che­ra.

 

 

 

*Secon­do Pia était le pho­to­graphe qui fin mai 1898 a vu dans un cli­ché en néga­tif du « Saint-Suaire » le visage de Jésus (qui fina­le­ment s’a­vère être celui de Didier Raoult, ci-contre).

2 réponses

  1. Stag dit :

    Bra­vo, je sais pas si je pré­fère la blague sur les tour­ne­sols, celle sur le saint suaire ou le fait que ces illu­sions sont geniales !
    Mer­ci

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