Je vous en avais déjà parlé ici, m’en fous je vous en reparle !
S’il reste encore des gens qui pensent que le rationalisme, le matérialisme méthodologique, la zététique et l’humanisme séculier ne sont pas politiques, qu’ils et elles aillent regarder les flaques de sang dans lesquelles gisent blogueurs, de militant·es progressistes, féministes, athées ou simplement agnostiques en Inde, au Pakistan et surtout au Bangladesh, comme Avijit Roy, ci-contre, laissé pour mort dans les bras de sa femme l’écrivaine Bonya Ahmed. L’histoire de l’athéisme est jonchée de cadavres, et si faire son « outing » athée est somme toute confortable en France, dans de nombreux endroits du monde c’est une prise de risque immense.
Il s’imposait de refaire surgir la figure oubliée de Bhagat Singh, mélange étonnant, dans un Pandjab colonisé, d’un Bertrand Russell et d’un Ernesto Guevara. C’est ce qu’ont fait les Éditions de l’Asymétrie, dans un très beau petit livre, dont les recettes ont été envoyées au réseau libre-penseur et séculier Mukto-Mona. Désormais épuisé, il est disponible en pdf (télécharger ici), et en audio là ! (sans les notes de bas de page). Si vous ne savez pas quoi faire des sous économisés, il est toujours possible d’acheter autre chose chez l’Asymétrie, ou de soutenir Mukto-Mona d’un manière ou d’une autre.
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Bhagat Singh. Pourquoi je suis athée (Why I am an atheist) traduit de l’anglais (Inde) par les Éditions de l’Asymétrie. 10 € TTC, 128 p. Collection Rimanenti 2016.
Préfaces de Raihan Abir, éditeur, Mukto-Mona, de Shammi Haque, blogueuse et activiste féministe de la Ganajagaran Mancha (Mass awakening Platform / Plate-forme pour le réveil des masses), et de Marieme Helie Lucas, sociologue, fondatrice et coordinatrice des réseaux Secularism is a Women’s Issue et Women living under Muslim Laws. Postfaces de Chaman Lal, historien, JNU-Delhi, et d’Ahmedur Rashid Chowdhury (Tutul), éditeur, Shuddhashar.
« Un hindou croyant peut espérer renaître en roi ; un musulman ou un chrétien pourraient rêver des luxes dont ils espèrent profiter au paradis comme récompense pour leurs souffrances et leurs sacrifices. Mais moi, que dois-je entretenir comme espoir ? Je sais ce que sera la fin, quand la corde sera serrée autour de mon cou et les chevrons passés sous mes pieds. Pour utiliser une terminologie religieuse plus spécifique, ce sera le moment de l’annihilation finale. Mon âme retournera au Rien. Si je remets réellement en question la notion de “récompense”, je conclus qu’une courte vie de lutte, sans fin magnifique, suffit comme récompense. C’est tout. Sans aucun motif égoïste d’obtenir une récompense ici ou dans l’au-delà, j’ai consacré ma vie de façon désintéressée à la cause de la liberté. »
Ce texte, écrit en prison en 1930 par celui que l’on a surnommé le « Che Guevara libertaire » indien (1907–1931) alors qu’il est condamné à mort, constitue un brûlot malmenant à la fois les religions, les castes, et le colonialisme. Encore très diffusé aujourd’hui en Inde, et au cœur de nombreuses récupérations, il exerce une influence toujours déterminante sur les luttes contre tous les fanatismes, notamment celles des blogueurs, éditeurs et libres penseurs d’Asie et du monde arabe. Cette traduction est donc accompagnée des contributions de quatre d’entre eux qui soulignent l’actualité de Bhagat et de ses combats. Les bénéfices tirés de la vente de ce livre sont reversés au site Internet Mukto-Mona (Libre Pensée) qui héberge les blogs de plusieurs athées bangladais.
Pour en savoir plus sur Mukto-Mona, voir ici.
Préfaces de Raihan Abir, éditeur, Mukto-Mona, de Shammi Haque, blogueuse et activiste féministe de la Ganajagaran Mancha (Mass awakening Platform / Plate-forme pour le réveil des masses), et de Marieme Helie Lucas, sociologue, fondatrice et coordinatrice des réseaux Secularism is a Women’s Issue et Women living under Muslim Laws.
Postfaces de Chaman Lal, historien, JNU-Delhi, et d’Ahmedur Rashid Chowdhury (Tutul), éditeur, Shuddhashar.
« Un hindou croyant peut espérer renaître en roi ; un musulman ou un chrétien pourraient rêver des luxes dont ils espèrent profiter au paradis comme récompense pour leurs souffrances et leurs sacrifices. Mais moi, que dois-je entretenir comme espoir ? Je sais ce que sera la fin, quand la corde sera serrée autour de mon cou et les chevrons passés sous mes pieds. Pour utiliser une terminologie religieuse plus spécifique, ce sera le moment de l’annihilation finale. Mon âme retournera au Rien. Si je remets réellement en question la notion de “récompense”, je conclus qu’une courte vie de lutte, sans fin magnifique, suffit comme récompense. C’est tout. Sans aucun motif égoïste d’obtenir une récompense ici ou dans l’au-delà, j’ai consacré ma vie de façon désintéressée à la cause de la liberté. »
Ce texte, écrit en prison en 1930 par celui que l’on a surnommé le « Che Guevara » indien (1907–1931) alors qu’il est condamné à mort, constitue un brûlot malmenant à la fois les religions, les castes, et le colonialisme. Encore très diffusé aujourd’hui en Inde, et au cœur de nombreuses récupérations, il exerce une influence toujours déterminante sur les luttes contre tous les fanatismes, notamment celles des blogueurs, éditeurs et libres penseurs d’Asie et du monde arabe. Cette traduction est donc accompagnée des contributions de quatre d’entre eux qui soulignent l’actualité de Bhagat et de ses combats. Les bénéfices tirés de la vente de ce livre seront reversés au site Internet Mukto-Mona (Libre Pensée) qui héberge les blogs de plusieurs athées bangladais. www.mukto-mona.com
« D’autres face au même. » La collection « Rimanenti » des Éditions de l’Asymétrie s’attache à relayer les pensées et la geste critiques des Sud.
1 réponse
[…] épuisé, le livre est disponible en pdf gratuit, et en audio (sans les notes de bas de page) sur le site de Richard MONVOISIN (qu’on remercie pour cette initiative !) . Si vous ne savez pas quoi faire des 10 euros ainsi […]