Devais-je aller dans « Grand bien vous fasse » sur France Inter, pré­sen­tée par Ali Rebei­hi de 10 à 11h ?
« Le jeu­di 9 mars nous ferons une émis­sion sur les croyances en le sur­na­tu­rel en par­te­na­riat avec la fon­da­tion Jean Jau­rès qui a fait une enquête sur la més­in­for­ma­tion des jeunes et leur rap­port à la science et au para­nor­mal à l’heure des réseaux sociaux. En pla­teau il y aura Jéré­mie Pel­tier de la fon­da­tion Jean Jau­rès, Abdu Gna­ba, anthro­po­logue (? j’ai regar­dé, je suis un peu inquiet) et Pao­la Van Grut, astro­logue (il y a une faute dans son nom, c’est Pola von Grüt, ça com­mence bien). Cette émis­sion sera l’oc­ca­sion de nous deman­der pour­quoi cer­taines per­sonnes penchent plus vers la croyance en le sur­na­tu­rel ou en l’as­tro­lo­gie par exemple, que en le zété­tisme ». (sic)
J’al­lais répondre que non, puis je me suis dit que des avis divers me feraient peut être chan­ger d’a­vis. Alors j’ai consul­té vos avis sur les réseaux. Aurais-je dû le pré­ci­ser, il ne s’a­git pas pour moi de sous­crire au vote majo­ri­taire, mais de lire vos argu­ments. Et fran­che­ment, c’é­tait très tou­chant de voir les votes et les réponses, qui sont toutes vrai­ment gen­tilles pour mon petit ego. Sur Twit­ter, presque 80% sont pour que j’y aille (sur 731 votes). Sur Mas­to­don, c’est moins de 60% (sur 59 réponses). Sur Face­book, c’est beau­coup de oui éga­le­ment mais je n’ai pas de pro­por­tion. Que des oui expri­més ou presque sur Ins­ta­gram.

Par­mi les retours que j’ai lus atten­ti­ve­ment :

  • on me dit « vas‑y, c’est une expé à vivre ». J’au­rais peut être dû dire que j’ai der­rière moi une grosse expé­rience, un gros cime­tière d’é­mis­sions plus ou moins moi­sies, et que ma non-envie ne tombe pas du ciel, elle est étayée. J’ai déjà vécu ça !
  • on me dit aus­si « vas‑y c’est cool on t’en­tendre », mais je ne sais pas quoi faire de ça (à par rou­gir) car je ne veux pas y aller pour que des gens convain­cus m’é­coutent
  • ou cette ver­sion : « vas‑y, je n’ai plus rien à écou­ter de toi » . C’est gen­til, mais c’est plu­tôt bon signe, non ? Si je n’ai rien à dire, je me tais. Bon, ceci dit, je viens d’en­re­gis­trer 6 épi­sodes pour Votre cer­veau, sur France Culture, donc fin mars y aura quelques petits trucs. Et puis il y a le bou­quin en audio que j’ai lu en entier avec mon pote David, sur la meilleure inven­tion de l’Hu­ma­ni­té.
  • Plus éla­bo­rée, pro­po­si­tion m’est faite d’al­ler pira­ter l’é­mis­sion et pré­pa­rer mes phrases chocs, pour les glis­ser quoi qu’il arrive. Je ne peux pas sous­crire, je dénonce ce genre d’a­gis­se­ment car c’est la course à l’é­cha­lote : si les gens autour de moins gueulent plus fort, ou mieux, alors jus­qu’où devrai-je aller ?
  • On me dit que si je n’y vais pas, c’est d’autres, peut être moins bien, ou moins doux, qui iront (c’est gen­til) ; ou c’est faire la poli­tique de la chaise vide, expres­sion que je n’ai jamais com­prise : je pra­tique la « poli­tique de la chaise vide » par­tout où je suis incom­pé­tent, ou en désac­cord, pas vous ?. On peut rai­son­ner comme ça sur tout, abso­lu­ment tout. Je dois deve­nir patron d’une indus­trie phar­ma­ceu­tique, car je serai moins pire que Ser­vier ou Sano­fi par exemple ? Boaf boaf.
  • On me dit que « ça amé­lio­re­ra un peu l’é­mis­sion » : mais le pro­blème, c’est son inco­hé­rence sur le plan épis­té­mo­lo­gique. L’é­quipe de Mon­sieur Rebei­hi donne l’im­pres­sion que tout se vaut en psy­cho­lo­gique, que c’est comme les goûts et les cou­leurs. Si on me deman­dait de pas­ser une jour­née avec l’é­quipe pour dis­cu­ter de ça, pro­mis j’i­rai. Je n’ai pas envie de rendre moins pire l’é­mis­sion : je vou­drais qu’elle soit tou­jours au max, car j’ai­me­rais que mes contemporain·es se sentent ou soignent psy­cho­lo­gi­que­ment bien.
  • On me dit que ces quelques minutes scep­tiques pré­le­vées entre une astro­logue et des chro­ni­queurs qui par­tagent très sou­vent des points de vue et anec­dotes per­son­nelles, ça vaut quand même le coup. Pas sûr, car en y allant, je cau­tionne aus­si un peu le for­mat. Un peu comme le débat pré­si­den­tiel le 20 mars 2017, lors duquel seule­ment 5 des can­di­dats sur 11 furent invi­tés sur TF1. C’é­tait un peu la honte démo­cra­tique, vous vous rap­pe­lez ? Mais les cinq y allèrent (même Jean-Luc Mélen­chon…)

Le seul argu­ment qui fait mouche je trouve, c’est me deman­der de ten­ter de faire évo­luer la com­po et le thème de la table ronde. Sans cet argu­ment, j’au­rais décli­né sans plus de réflexion. Alors j’ai ten­té ça, et j’ai répon­du ce midi. J’ai mis une plombe à peser mes mots, je me suis bien appli­qué, mais… vous allez voir, ça n’a pas suf­fi.

Bon­jour Mme Pro­tat, Mon­sieur Rebei­hi
J’ai pris le temps de bien sou­pe­ser votre invi­ta­tion, qui flatte mon ego, mais… me met en porte-à-faux sur mon métier.
Certes, je suis l’un des spé­cia­listes du para­nor­mal et d’un cer­tain nombre de sujets sur­na­tu­rels, et je les ana­lyse en cours avec les étudiant·es.
Mais j’ex­plique aus­si en amphi que mettre sur le même plan dans un débat un savoir accu­mu­lé de 3000 ans de science, dont je ne suis que le modeste repré­sen­tant, et une pra­tique d’une dis­ci­pline divi­na­toire (l’as­tro­lo­gie), qui ne repré­sente que la pra­tique d’une per­sonne) et ne par­vient pas à appor­ter des preuves depuis des siècles, c’est une erreur concep­tuelle maintes fois répé­tées sur tous les pla­teaux du monde. Un peu comme si on fai­sait débattre un prof de bio­lo­gie et un curé créa­tion­niste, une phy­si­cienne et un des frères Bog­da­noff, une cri­mi­no­logue et Sté­phane Bour­goin, un cher­cheur en psy­cho et Jacques Salo­mé. Donc déjà, par­ta­ger un temps égal avec une astro­logue (aus­si sym­pa­thique soit-elle) dans un bar serait un plai­sir, mais sur une sta­tion publique ce serait de ma part une faute pro­fes­sion­nelle. Il y a des livres (cf. Marianne Dou­ry, édi­tions Kimé, qui dénon­çait ça il y a 26 ans déjà) qui ont trai­té ce qu’on a cou­tume d’ap­pe­ler désor­mais dans notre milieu un « débat immo­bile ».
J’ex­plique aus­si aux étudiant·es qu’il est très dif­fi­cile de rai­son­ner sur une ques­tion ou un constat mal posé. Or le son­dage sur la més­in­for­ma­tion des jeunes par la Fon­da­tion Jean-Jau­rès est un cas d’é­cole de tra­vail d’en­quête pour le moins médiocre – les cri­tiques sont désor­mais nom­breuses. Donc devoir dire devant le repré­sen­tant de la fon­da­tion pour­quoi le point de départ de l’é­mis­sion est caduc, ça va man­ger mes quelques minutes d’en­tre­tien avec vous.
Ensuite j’ai regar­dé qui était le der­nier inter­ve­nant, Mon­sieur Gna­ba, dont je n’ai jamais enten­du par­ler dans mon champ ces 20 der­nières années – ce qui n’est pas un bon indi­ca­teur pour moi car je connais pra­ti­que­ment tout le monde. De ce que je viens de voir, sur les adhé­sions / croyances des jeunes, je ne lui connais pas de tra­vail spé­ci­fique. Et sur les points que je maî­trise, il pro­fesse des géné­ra­li­tés très com­pa­tibles avec… tout ! Ce qui est assez typique chez les per­sonnes qui ont quelque chose à vendre (http://sociolab.fr/ qu’il dirige, fait de l’an­thro­po­lo­gie « com­mer­ciale » pour les grandes entre­prises). Il a l’air d’in­ter­ve­nir fré­quem­ment dans votre émis­sion, sur des sujets aus­si divers que l’as­tro­lo­gie (encore !) ou … les cadeaux de Noël 🙂
Donc, par­don­nez la méta­phore, tous mes feux sont au rouge. Et j’ai sou­ve­nir éga­le­ment de mon col­lègue Nico­las Gaillard  dans votre émis­sion, il y a un mois, seul inter­ve­nant avec un dis­cours qui se soit appuyé sur des démons­tra­tions, réduit cepen­dant à l’é­tat de petit bou­chon flot­tant dans un maré­cage de lieux com­muns sur la psy­cho­gé­néa­lo­gie. D’ailleurs, je ne sais pas si vous ima­gi­nez les dégâts que cela créé, de don­ner du cré­dit à ce genre de méthode démon­trée comme fausse : ça envoie les gens dans le mur.
Notez bien que je n’ai rien contre votre émis­sion par prin­cipe ! Je l’é­coute une ou deux fois par mois, et chaque fois, je vois des choses un peu solides, per­dues au milieu de ce que certain·es appellent de la psy­cho-pop, ou dans des grilles de lec­ture très freu­diennes et bien obso­lètes. Il n’y a qu’en psy­cho qu’on voit cela, je ne connais pas d’autre dis­ci­pline scien­ti­fique qui per­mette de tels grands écarts à s’en péter les adduc­teurs. Je vous en veux un peu, j’a­voue, de mettre tout sur le même niveau, car ça déso­riente com­plè­te­ment le public.
Donc si vous refaites quelque chose sur les croyances, je m’en­gage à vous prê­ter main forte. Mais il faut au moins par­tir d’un son­dage de meilleure qua­li­té (il y en a) et ne pas choi­sir des pra­ti­ciens éso­té­riques pour en par­ler à côté de gens qui étu­dient le phé­no­mène, ni des gens qui, aus­si sexy ou ban­kables soient-ils, ne sont pas vrai­ment du domaine. Connais­sant un cer­tain nombre d’ac­trices et d’ac­teurs de mon champ, croyez-bien que je vous don­ne­rai toutes les infos et contacts à ma dis­po­si­tion. Je vous assure qu’il est pos­sible de faire une table ronde enflam­mée, sym­pa­thique et sti­mu­lante avec des gens qui ont véri­fié ce dont ils parlent et qui n’ont rien à vendre. On peut être rigou­reux, sous­crire au ser­vice public, et être mar­rant. Mais avec un cadrage d’é­mis­sion comme celui-ci, je serais éton­né que quelqu’un·e par­mi mes col­lègues donne suite.
A votre ser­vice, mais dans d’autres condi­tions que celles-ci
Ami­ca­le­ment
Richard Mon­voi­sin
Ai-je eu rai­son d’é­crire ça comme ça ? Vous me direz.
La réponse ne se fit pas attendre, je vous la montre, et j’es­père qu’il ne m’en vou­dra pas.

Cher Mon­sieur,
Votre dis­cours sur­plom­bant, mépri­sant, faus­se­ment badin n’engage que vous.
Notre émis­sion n’a pas à rou­gir du nombre d’universitaires et chercheur/ de pre­mier plan que nous avons reçu tout au long de ces sept sai­sons, de David Grae­ber à Car­lo Osso­la, dans des domaines divers.
Dans cette émis­sion nous lut­tons contre le com­plo­tisme et les fausses croyances contrai­re­ment à vos allé­ga­tions,

Ali Rebei­hi

Je pense qu’il était très éner­vé, car il me l’a envoyé deux fois en une minute.

Alors j’ai un peu réflé­chi. j’ai relu mon mes­sage pour voir si j’a­vais vrai­ment com­mis un impair (un peu rude, peut être pour Mon­sieur Gna­ba ? Mais c’est ce que je pense). Vous me direz si c’est le cas, je n’ai pas grand mal à m’ex­cu­ser. Tou­te­fois…

Bien sûr, que mon mes­sage n’en­gage que moi – je ne vois pas qui il aurait enga­gé d’autre. Y ajou­ter des affects comme « sur­plom­bant » ou « mépri­sant », je sais bien qu’on peut res­sen­tir des choses qui ne sont pas réelles ou pas volon­taires. Mais je sais aus­si que c’est une défense assez clas­sique d’af­fec­ti­ver le pro­blème là où ce n’est pas le pro­pos. Ça per­met de scé­na­ri­ser la cri­tique, « ah mais vous dites ça parce que vous êtes arro­gant / mal bai­sé / fas­cis­toïde / police de la pen­sée / oppo­sé aux rêves des gens, etc. »

Bien sûr qu’ils ont reçu des gens très inté­res­sants par­fois, je l’ai dit d’ailleurs.

Mais c’est la der­nière phrase qui me convainc que sa réponse n’est pas très pro. Si je diri­geais une telle émis­sion avec l’ob­jec­tif de « lut­ter contre les fausses croyances » et que je rece­vais une cri­tique de fond comme ça, je m’in­ter­ro­ge­rai un peu plus que les quelques minutes qui lui ont suf­fi à me répondre. Et faire une liste des théo­ries péri­mées ou car­ré­ment néfastes abor­dées dans cette émis­sion, c’est fai­sable, mal­gré toutes les décla­ra­tions de prin­cipe du monde. Je ne peux ima­gi­ner qu’il n’ait jamais reçu de cri­tiques aupa­ra­vant sur ce point – il avait déjà au moins reçu les miennes, d’ailleurs, j’a­vais déjà râlé quelques fois.

Je me suis dit « allez, j’ai peut être mal expri­mé ce que je vou­lais dire, je vais ré-expri­mer mon inten­tion clai­re­ment ».

Alors j’ai écrit ça

Je ne sou­hai­tais pas vous frois­ser, ni être sur­plom­bant. J’ai pris 2 jours à répondre, et je pen­sais sin­cè­re­ment ce que j’ai écrit et je me suis appli­qué dans ma réponse, qui n’est pas badine du tout, elle est très sérieuse.

Il ne s’a­gis­sait pas de vous offen­ser, quel aurait été l’in­té­rêt ? Je n’au­rais pas pas­sé autant de temps à réflé­chir à ce que j’al­lais écrire et d’ailleurs je ne pense pas que votre émis­sion ait à rou­gir – je n’ai pas écrit ça. J’ai écrit qu’elle était inégale.

Mais sur la psy­cho­gé­néa­lo­gie par exemple, je ne vois pas trop com­ment ça lutte contre la dés­in­for­ma­tion (j’ai eu la même dis­cus­sion à France Cuture la semaine pas­sée, où ils redif­fu­saient un long cycle de 2005 van­tant sans nuance cette tech­nique obso­lète)

Aurais-je mieux fait de décli­ner l’in­vit sans dire pour­quoi ?

A bien­tôt peut être, Mon­sieur Rebei­hi. Il n’y a rien de per­son­nel là-dedans

J’ai­me­rais vrai­ment bien qu’il me réponde et qu’on puisse dis­cu­ter. Mais pas de réponse, après un mois d’at­tente.
(Voyez, si j’a­vais vou­lu être tran­quille, j’au­rais fait ce que vous m’a­vez dit, je serai allé là-bas, et et ma bou­lan­gère m’au­rait recon­nu et offert un crois­sant, et tout le monde aurait été content).
Suite ?
Je ne dis rien sur le fond de cette émis­sion Grand bien vous fasse du 9 mars, sur France Inter, c’é­tait un peu… comme je l’i­ma­gi­nais). Mais j’ai rele­vé ceci, tech­nique de scé­na­rio IM-PA-RABLE, qu’on m’a déjà fait maintes fois.
Ali Rebei­hi, minute 9 : « Je tiens à pré­ci­ser que plu­sieurs cher­cheurs ont refu­sé de par­ta­ger ce stu­dio avec vous » (l’as­tro­logue Pola Von Grüt).
Soit Mon­sieur Rebei­hi ne m’in­clue pas dedans (dans ce cas, ne lisez pas la suite), mais c’est peu pro­bable, vu comme il était fâché après mon cour­rier, pos­si­ble­ment mal­adroit, je n’ai tou­jours pas tran­ché ce point.
Soit il m’in­clue dedans : das ce cas, c’est fal­la­cieux, car ce n’est pas la, LES rai­sons invo­quées pour ne pas venir.
Les rai­sons ? Bon, je les rap­pelle :
- un sujet en car­ton (le très cri­ti­qué son­dage Jean-Jau­rès)
- un lien d’in­té­rêt de l’un des inter­ve­nants (fon­da­tion Jean-Jau­rès) – j’ai appris en écou­tant que la fon­da­tion est en outre par­te­naire de l’é­mis­sion
- un pro­blème épis­té­mo­lo­gique de mettre sur le même plan des experts de la croyance qui tentent d’ob­jec­ti­ver le pro­pos, et une pra­tique per­son­nelle qui ne s’en donne pas les moyens
- un « tou­to­logue » non spé­cia­liste du sujet (fort sym­pa­thique au demeu­rant)
Donc réduire le pro­blème à qu’on refuse (par pure­té ?) de par­ta­ger un pla­teau avec Madame Von Grüt – ce qui est stu­pide, je parle avec des astro­logues par ailleurs, et régu­liè­re­ment –, c’est une stra­té­gie d’é­pou­van­tail.
Déso­lé Madame Von Grüt, le jour­na­liste a j’en ai peur réglé des pro­blèmes fon­da­men­taux récur­rents de son émis­sion sur mon dos et un peu sur le vôtre.
Pour la peine, je vous offre un verre quand vous vou­lez.
(Et à Ali Rebei­hi aus­si, tiens, car c’est pro­ba­ble­ment un type sym­pa).

20 réponses

  1. Eric DOURIEZ dit :

    Bon­jour, j’aime bien votre mes­sage, mais, en gros, il indique :
    qu’il ne sait pas com­po­ser un pla­teau,
    que le point de départ est moyen et qu’il n’en semble pas infor­mé,
    que, même, des étu­diants apprennent, en cours, le débat immo­bile
    que les invi­tés rete­nus, après un gros tra­vail préa­lable, peut-être, des amis à lui, sont bidons,
    que vous écou­tez son émis­sion comme on lit la presse people chez le coif­feur,
    et, que dans votre grande bon­té, vous pou­vez l’ai­der à s’a­mé­lio­rer.…
    Il est cer­tain que son ego n’a pas du appré­cier, égo pro­ba­ble­ment gon­flé par son poste dans une telle entre­prise et par la cour qui l’en­toure.
    Au moins, votre refus est clair mais les argu­ments ne cor­res­pon­daient pas à cette cible.
    Par contre, n’au­rait-il pas fal­lu faire une réponse posi­tive avec, en creux, l’im­pres­sion inverse pour l’a­ni­ma­teur avec des ques­tions sur votre pos­si­bi­li­té d’ar­gu­men­ta­tion sur le son­dage en expo­sant ses points néga­tifs, en essayant d’a­voir la liste des tra­vaux des invi­tés et de les inter­ro­ger ensuite sur leur rap­port avec la thé­ma­tique, pour l’o­bli­ger à s’in­ter­ro­ger et à se dire que vous n’é­tiez, peut-être pas, pas la bonne per­sonne pour cette émis­sion ?
    Dom­mage pour votre bou­lan­gère
    Bien res­pec­tueu­se­ment,

    • Oui, je com­prends ce que vous dites. Qu’il ne sache pas com­po­ser un pla­teau visant à don­ner une info fiable, c’est fac­tuel ; que mettre un astro­logue devant un astro­nome, ça fait un siècle, même qu’on sait que ça n’a pas de sens ; je ne pense par contre pas que les gens invi­tés sont tous bidon, au contraire, c’est … tel­le­ment dis­pa­rate !
      Et je ne me ris­que­rais pas à dire que quel­qu’un est bidon, sauf sur le plan scien­ti­fique quand je connais la théo­rie défen­due.: à mon avis ils sont sym­pas dans la vie, peut être serais-je ami avec eux, mais soit le sujet est scien­ti­fique (c’est ce que je pense, car on ne m’a pas invi­té pour mes beaux yeux ou ma plas­tique), soit pas (dans ce cas je com­prends, mais je n’ai rien à y faire). Autre point avec lequel je ne suis pas d’ac­cord : ce n’est pas par magna­ni­mi­té ou man­sué­tude ou bon­té, que je pro­pose mon ser­vice : c’est mon métier. Si un plom­bier me dit que mon évier fuit, nor­ma­le­ment je ne vois pas arro­gance dans son avis
      Pos­sible qu’il aurait fal­lu détailler encore plus, mais ren­dez-vous compte : le temps de réponse, le temps de réflexion, le temps d’ar­gu­men­ter, selon la loi de Bran­do­li­ni que vous connais­sez sûre­ment… c’est un temps tota­le­ment sté­rile pour moi. Alors qu’il suf­fi­rait que quel­qu’un soit vigi­lant dans son équipe à ces ques­tions lors du casting,voyez ? Et ça m’est déjà arri­vé de filer des coups de main à des orgas de tables rondes, des débats et même des émis­sions, et même à France Inter :))
      Bref, je m’y prends pro­ba­ble­ment mal, mais la couille dans la potage, est bien en amont de moi. Et tous les psy­chos que je connais s’ar­rachent les che­veux avec ce type d’é­mis­sion.
      Mais mer­ci de votre retour !

    • Olivier dit :

      Plu­tôt d’ac­cord avec Mon­sieur Dou­riez, d’au­tant plus que votre inter­lo­cu­teur atten­dait juste un oui ou un non. Ce qui fait de vos remarques aus­si per­ti­nentes soient-elles un avis non-sol­li­ci­té.

      Je pense que vous auriez eu plus d’im­pact avec une cri­tique sur un seul point bien pré­cis (par exemple la dis­sy­mé­trie entre l’é­tat des connais­sances et la com­po­si­tion du pla­teau pro­po­sé), là cette accu­mu­la­tion de points néga­tifs était qua­si assu­rée de pro­vo­quer un rejet en bloc ^^”

      Au final je crains que vous n’ayez invo­lon­tai­re­ment ali­men­té l’i­mage du zété­ti­cien désa­gréable et rabat-joie
      (Ce que vous n’êtes pas d’a­près ce que n’im­porte qui s’in­té­res­sant à vos tra­vaux et inter­ven­tions peut consta­ter)

      • j’en­tends. Mais je ne suis pas un spé­cia­liste de tel domaine ou de telle tech­nique, je suis spé­cia­liste d’é­pis­té­mo. Donc si je résume, on me pro­pose un jeu tru­qué, je dois dire oui (et accep­ter un jeu biai­sé) ou non, sans don­ner de rai­son ?
        C’est un peu un dilemme for­cé. D’au­tant que le rap­port de force est inégal : ils décident ou pas de mon audience, moi je dois me sou­mettre ou non. Donc je suis en désac­cord avec ça, sur­tout quand ce qui cloche dans l’é­mis­sion est jus­te­ment ce que j’en­seigne à ne pas faire 🙂
        si j’en crois les nbx com­men­taires sur les RS, je n’é­tais pas si rabat-joie que ça d’ailleurs. Mais si c’est être rabat-joie que de cri­ti­quer la com­po épis­té­mo­lo­gique d’une émis­sion, alors je veux bien être rabat-joie, mais c’est le même argu­ment que lors­qu’on dit aux ratio­na­listes qu’ils empêchent les gens de rêver. Je rabats la joie, mais la joie de voir tout nive­lé au même rang pour des mil­lions de gens ! Rude, comme disent les Anglais. Mer­ci en tout cas de votre com ! (et de me lire)

        • Jean-Lou dit :

          Ça pose une autre ques­tion, quel degré de cré­dence faut-il don­ner aux com­men­taires sur les RS ? L’ex­pres­sion de l’é­ner­ve­ment et du « rabat-joieisme » y est net­te­ment sur repré­sen­tée, est-ce pour autant qu’il faut agir dans la vraie vie avec le niveau de « rabat-joieisme » qu’on le ferait dans un thread Twit­ter ? Ce n’est pas une ques­tion rhé­to­rique, je n’ai sin­cè­re­ment pas la réponse. Je pense sim­ple­ment qu’il faut prendre conscience que les RS et leurs com­men­taires nous ren­voie un miroir défor­mé (pas tou­jours embel­lis­sant) de la réa­li­té et qu’on serait bien avi­sé par­fois de ne pas dupli­quer cette défor­ma­tion dans notre réa­li­té.

          Par exemple, bien que je sois d’ac­cord avec tout ce que vous dites dans votre pre­mier email de réponse, bien que je pense que ce sont des sujets TRES impor­tants et bien que je le trouve drôle et bien écrit, je dois recon­naître que si je me mets à la place de la per­sonne qui le reçoit et si l’ob­jec­tif était de l’a­me­ner à un chan­ge­ment : je le trouve assez peu utile et assez peu stra­té­gique.

          Si l’ob­jec­tif était par contre de vous défou­ler ou bien de conscien­ti­ser votre public notam­ment sur les RS de ces pro­blé­ma­tiques de com­po­si­tion de pla­teau, alors vous avez pro­ba­ble­ment réus­si. Tout dépend de votre véri­table objec­tif.

          En par­lant d’ob­jec­tif, j’es­père avoir réa­li­sé le mien : vous convaincre que les com­men­taires RS ne sont peut-être pas la meilleure manière d’é­va­luer la per­ti­nence d’une action ou d’une posi­tion :).

          Au plai­sir

          • Mer­ci. Mais il ne s’a­gis­sait pas d’une réponse sur les RS, mais d’un échange de mails.
            Quant à mon objec­tif il était double : ten­ter d’ex­pli­quer à son équipe quels chan­ge­ments on pou­vait ima­gi­ner, ET de conscien­ti­ser le public. Quand on a un pou­voir énorme comme 1h par jour sur une grande antenne, on a une grande res­pon­sa­bi­li­té, entre autres celle de ne pas se vexer quand on reçoit une cri­tique de fond.
            Me défou­ler ? J’ai le sport pour ça, ce n’est pas mon truc. Je passe déjà 6h par jour à lire des choses plus ou moins ineptes de par mon tra­vail, j’au­rais d’autres per­sonnes sur qui me « défou­ler » avant Ali Rebei­hi (qui au moins ne vend pas d’armes, ne pol­lue pas, ne ment pas sur des médi­ca­ments – même s’il accul­ture mal beau­coup de gens à la psy­cho­lo­gie, ce qui a des effets)
            Ami­ca­le­ment

          • Jean-Lou dit :

            J’ai bien com­pris qu’il s’a­gis­sait d’un échange d’email, par­don, je n’ai pas été assez pré­cis, je rebon­dis­sais sur ce que vous disiez : « si j’en crois les nbx com­men­taires sur les RS, je n’étais pas si rabat-joie que ça d’ailleurs. » Ne les croyez pas trop ces com­men­taires, je pense que clai­re­ment du point de vue de votre inter­lo­cu­teur, vous étiez un peu rabat joie et c’é­tait anti­ci­pable 😉

            Ami­ca­le­ment,

          • C’est très pos­sible. mais qu’est-ce que vous sug­gé­rez comme type de réponse, pour la pro­chaine fois ? Mer­ci

          • Jean-Lou dit :

            Pour moi ça dépen­dait de l’ob­jec­tif, j’en vois deux pos­sibles et inté­res­sants :

            Objec­tif 1 : faire en sorte que cette occu­rence de l’é­mis­sion, dans l’a­gen­da ser­ré déjà déci­dé soit une émis­sion moins pire.
            Dans ce cas, je pense qu’une stra­té­gie aurait pu être d’ac­cep­ter l’in­vi­ta­tion et de stra­té­gi­que­ment essayer d’in­fluen­cer l’or­ga­ni­sa­tion pour que ça soit le plus construc­tif (selon vos cri­tères) pos­sible. Peut-être sug­gé­rer d’in­ter­ve­nir en der­nier ? Peut-être pré­ve­nir que vous alliez devoir à la « Bour­dieu » qui disait qu’on ne pou­vait pas cri­ti­quer la télé à la télé dire à un moment de l’é­mis­sion que ce dis­po­si­tif média­tique, aus­si volon­taire et plein de bonne volon­té soit-il, ne pou­vait pas rendre compte de la dif­fé­rence de la nature entre les dif­fé­rentes dis­ci­plines repré­sen­tées. Mais comme vous l’a­vez déjà dit et pour tout un tas de rai­sons que je com­prends, vous ne pou­viez pas accep­ter ce pla­teau en l’é­tat donc à mon avis il ne res­tait que l’ob­jec­tif 2.

            Objec­tif 2 : enga­ger un dia­logue sur le long terme afin de faire chan­ger l’o­pi­nion d’A­li sur ces sujets et l’a­me­ner à peut-être faire une nou­velle émis­sion plus tard (des mois plus tard par exemple) sur le même genre de sujet ou bien même sur une ana­lyse meta de l’é­mis­sion pre­mière (à laquelle vous ne vous seriez donc pas ren­du)
            Dans ce cas, il aurait fal­lu don­ner envie à la per­sonne de vous écou­ter. Il aurait for­cé­ment fal­lu lui dire que son émis­sion était impor­tante pour X rai­sons. Les per­sonnes qui ont envie d’é­cou­ter quel­qu’un qu’elle ne connaisse pas et dont la thèse prin­ci­pale est résu­mable à « vous êtes en train de faire de la merde » sont hélas très rare (je suis en ce sens du genre « com­mun » :)). Vous auriez pu dire par exemple que vous com­pre­niez par­fai­te­ment qu’il était trop tard pour com­plè­te­ment repen­ser l’é­mis­sion à venir mais que vous pour­riez aider et par­ti­ci­per à la créa­tion d’une future émis­sion où la com­po­si­tion du pla­teau n’au­rait poten­tiel­le­ment pas les mêmes tra­vers avec pour thème un truc genre : « Astro­lo­gie, Natu­ro­pa­thie, bio­lo­gie, épis­té­mo­lo­gie, tous les « ie » se valent-ils ? » (bon je suis per­son­nel­le­ment nul en mar­ke­ting, y’a qu’à voir le suc­cès de mes conte­nus… mais vous avez l’i­dée)

            Je ne pense pas que les deux objec­tifs étaient attei­gnables en même temps mais je suis à peu près cer­tain qu’une forme et un fond un peu plus lau­da­tifs étaient néces­saires pour la réa­li­sa­tion de cha­cun. Après à votre place, avec votre impli­ca­tion et votre fatigue sur le sujet, j’au­rai sur­ement fait pire mais de l’ex­té­rieur, ça donne l’im­pres­sion que vous auriez pu la jouer autre­ment :).

            Bien à vous et sur­tout conti­nuez, votre tra­vail et votre pos­ture sont néces­saires !

          • mer­ci je prends note de tout cela
            (notez bien que je vous ai épar­gné les dif­fé­rentes demandes pré­cé­dentes de faire évo­luer l’é­mis­sion, res­tées lettres mortes -> d’où une cer­taine las­si­tude à l’i­dée même d’être lau­da­teur :))
            A bien­tôt !

  2. Franck Ramus dit :

    Tou­jours le même pro­blème avec les médias. Leur seul but, c’est de vendre du papier ou de com­bler du temps d’an­tenne. Il faut tout le temps trou­ver de la nou­velle matière. N’im­porte quel bou­quin qui sort, n’im­porte quel son­dage, n’im­porte quelle décla­ra­tion de n’im­porte qui, n’im­porte quel fait divers four­nissent de la matière autour de laquelle on inter­roge n’im­porte qui et on assemble à la va-vite un papier ou une émis­sion.
    Exemple : https://scilogs.fr/ramus-meninges/science-et-medias-42eme-episode/
    J’en ai toute une col­lec­tion, mais je n’ai pas le temps de tout écrire :
    https://scilogs.fr/ramus-meninges/category/medias/

  3. Rémi Temmos dit :

    Moi en tout cas j’ai bien rigo­ler en lisant cet échange, mer­ci ! Pas de quoi se prendre la tête, c’est sans espoir donc autant se faire plai­sir et res­ter droit dans ses bottes (oui je sais c’est pas ton genre d’ex­pres­sions mais bon tu vois l’i­dée).

    PS : déso­lé pour le tutoie­ment mais la seule fois ou on s’est croi­sé, si je me sou­viens bien (bon y a 20 ans…) c’est toi qui a com­men­cé (Peter Wat­kins / Punish­ment Park / mono­forme ça rap­pelle des sou­ve­nirs ?)

    • Hel­lo Rémi, mer­ci du com. Rafrai­chis-moi la mémoire de notre ren­contre ! Punish­ment Park, une dif­fu­sion sau­vage sur la fac ?

      • Rémi Temmos dit :

        Uni­ver­si­té zété­tique genre en 2001 ou un truc dans le genre. mon frère m’a­vait rame­né mais j’ai du pré­pa­ré qqchose pour pas me sen­tir trop cou­pable et je j’a­vais fait (heu­reu­se­ment avant les tests sur la cuillière de som­me­lier) une petite pré­sen­ta­tion sur la mono­forme et peter wat­kins. ça nous rajeu­nit pas tout ça…

        • Pos­sible qu’on ne se soit pas vus alors, entre 1999 et 2002 j’é­tais à l’é­tran­ger. Les uni­ver­si­tés d’é­té de zété­tique avec l’OZ on com­men­cé vers 2005 je pense.

          • Rémi Temmos dit :

            bien pos­sible que ce fut en 2005 alors. Y avait Nico­las gau­vrit, Florent mar­tin, Fabrice Ney­ret et le chef c’é­tait un autre nico­las je crois, je sais plus. bref vu l’é­tat de mes propres sou­ve­nirs sur la chose je t’en veux pas d’a­voir oublié !
            j’es­père juste que tu as eu le loi­sir de voir des films de Peter Wat­kins depuis 😉

          • pro­ba­ble­ment Nico­las Vivant. Wat­kins, je n’ai pas tout vu, mais ce que j’ai vu, j’a­dore

  4. christiane nuytten dit :

    Bon­jour M Mon­voi­sin, je n’ai pas écou­té l’émission du 9 mars et je découvre ces échanges car je vous cherche pour la deuxième sai­son du pod­cast sur le cer­veau don­né sur France Culture. Je ne l’ai pas encore trou­vé. Fin mars c’est ven­dre­di 31 peut être ? Mais je viens de lire vos échanges et je par­tage votre regret que sur un pla­teau , quelqu’il soit, ou dans un échange, les dés sont pipés quand on donne la même place à des idées appuyées scien­ti­fi­que­ment t ( sur les croyances ou sur la vac­ci­na­tion covid, même biais dans les médias) et des argu­ments non démon­trés basés sur des croyances . Et on le sait, on ne peut rien faire contre les croyances, enfin pas grand chose. Vous avez toute mon ami­tié.

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