« Le jeudi 9 mars nous ferons une émission sur les croyances en le surnaturel en partenariat avec la fondation Jean Jaurès qui a fait une enquête sur la mésinformation des jeunes et leur rapport à la science et au paranormal à l’heure des réseaux sociaux. En plateau il y aura Jérémie Peltier de la fondation Jean Jaurès, Abdu Gnaba, anthropologue (? j’ai regardé, je suis un peu inquiet) et Paola Van Grut, astrologue (il y a une faute dans son nom, c’est Pola von Grüt, ça commence bien). Cette émission sera l’occasion de nous demander pourquoi certaines personnes penchent plus vers la croyance en le surnaturel ou en l’astrologie par exemple, que en le zététisme ». (sic)
Parmi les retours que j’ai lus attentivement :
- on me dit « vas‑y, c’est une expé à vivre ». J’aurais peut être dû dire que j’ai derrière moi une grosse expérience, un gros cimetière d’émissions plus ou moins moisies, et que ma non-envie ne tombe pas du ciel, elle est étayée. J’ai déjà vécu ça !
- on me dit aussi « vas‑y c’est cool on t’entendre », mais je ne sais pas quoi faire de ça (à par rougir) car je ne veux pas y aller pour que des gens convaincus m’écoutent
- ou cette version : « vas‑y, je n’ai plus rien à écouter de toi » . C’est gentil, mais c’est plutôt bon signe, non ? Si je n’ai rien à dire, je me tais. Bon, ceci dit, je viens d’enregistrer 6 épisodes pour Votre cerveau, sur France Culture, donc fin mars y aura quelques petits trucs. Et puis il y a le bouquin en audio que j’ai lu en entier avec mon pote David, sur la meilleure invention de l’Humanité.
- Plus élaborée, proposition m’est faite d’aller pirater l’émission et préparer mes phrases chocs, pour les glisser quoi qu’il arrive. Je ne peux pas souscrire, je dénonce ce genre d’agissement car c’est la course à l’échalote : si les gens autour de moins gueulent plus fort, ou mieux, alors jusqu’où devrai-je aller ?
- On me dit que si je n’y vais pas, c’est d’autres, peut être moins bien, ou moins doux, qui iront (c’est gentil) ; ou c’est faire la politique de la chaise vide, expression que je n’ai jamais comprise : je pratique la « politique de la chaise vide » partout où je suis incompétent, ou en désaccord, pas vous ?. On peut raisonner comme ça sur tout, absolument tout. Je dois devenir patron d’une industrie pharmaceutique, car je serai moins pire que Servier ou Sanofi par exemple ? Boaf boaf.
- On me dit que « ça améliorera un peu l’émission » : mais le problème, c’est son incohérence sur le plan épistémologique. L’équipe de Monsieur Rebeihi donne l’impression que tout se vaut en psychologique, que c’est comme les goûts et les couleurs. Si on me demandait de passer une journée avec l’équipe pour discuter de ça, promis j’irai. Je n’ai pas envie de rendre moins pire l’émission : je voudrais qu’elle soit toujours au max, car j’aimerais que mes contemporain·es se sentent ou soignent psychologiquement bien.
- On me dit que ces quelques minutes sceptiques prélevées entre une astrologue et des chroniqueurs qui partagent très souvent des points de vue et anecdotes personnelles, ça vaut quand même le coup. Pas sûr, car en y allant, je cautionne aussi un peu le format. Un peu comme le débat présidentiel le 20 mars 2017, lors duquel seulement 5 des candidats sur 11 furent invités sur TF1. C’était un peu la honte démocratique, vous vous rappelez ? Mais les cinq y allèrent (même Jean-Luc Mélenchon…)
Le seul argument qui fait mouche je trouve, c’est me demander de tenter de faire évoluer la compo et le thème de la table ronde. Sans cet argument, j’aurais décliné sans plus de réflexion. Alors j’ai tenté ça, et j’ai répondu ce midi. J’ai mis une plombe à peser mes mots, je me suis bien appliqué, mais… vous allez voir, ça n’a pas suffi.
Bonjour Mme Protat, Monsieur RebeihiJ’ai pris le temps de bien soupeser votre invitation, qui flatte mon ego, mais… me met en porte-à-faux sur mon métier.Certes, je suis l’un des spécialistes du paranormal et d’un certain nombre de sujets surnaturels, et je les analyse en cours avec les étudiant·es.Mais j’explique aussi en amphi que mettre sur le même plan dans un débat un savoir accumulé de 3000 ans de science, dont je ne suis que le modeste représentant, et une pratique d’une discipline divinatoire (l’astrologie), qui ne représente que la pratique d’une personne) et ne parvient pas à apporter des preuves depuis des siècles, c’est une erreur conceptuelle maintes fois répétées sur tous les plateaux du monde. Un peu comme si on faisait débattre un prof de biologie et un curé créationniste, une physicienne et un des frères Bogdanoff, une criminologue et Stéphane Bourgoin, un chercheur en psycho et Jacques Salomé. Donc déjà, partager un temps égal avec une astrologue (aussi sympathique soit-elle) dans un bar serait un plaisir, mais sur une station publique ce serait de ma part une faute professionnelle. Il y a des livres (cf. Marianne Doury, éditions Kimé, qui dénonçait ça il y a 26 ans déjà) qui ont traité ce qu’on a coutume d’appeler désormais dans notre milieu un « débat immobile ».J’explique aussi aux étudiant·es qu’il est très difficile de raisonner sur une question ou un constat mal posé. Or le sondage sur la mésinformation des jeunes par la Fondation Jean-Jaurès est un cas d’école de travail d’enquête pour le moins médiocre – les critiques sont désormais nombreuses. Donc devoir dire devant le représentant de la fondation pourquoi le point de départ de l’émission est caduc, ça va manger mes quelques minutes d’entretien avec vous.Ensuite j’ai regardé qui était le dernier intervenant, Monsieur Gnaba, dont je n’ai jamais entendu parler dans mon champ ces 20 dernières années – ce qui n’est pas un bon indicateur pour moi car je connais pratiquement tout le monde. De ce que je viens de voir, sur les adhésions / croyances des jeunes, je ne lui connais pas de travail spécifique. Et sur les points que je maîtrise, il professe des généralités très compatibles avec… tout ! Ce qui est assez typique chez les personnes qui ont quelque chose à vendre (http://sociolab.fr/ qu’il dirige, fait de l’anthropologie « commerciale » pour les grandes entreprises). Il a l’air d’intervenir fréquemment dans votre émission, sur des sujets aussi divers que l’astrologie (encore !) ou … les cadeaux de Noël 🙂Donc, pardonnez la métaphore, tous mes feux sont au rouge. Et j’ai souvenir également de mon collègue Nicolas Gaillard dans votre émission, il y a un mois, seul intervenant avec un discours qui se soit appuyé sur des démonstrations, réduit cependant à l’état de petit bouchon flottant dans un marécage de lieux communs sur la psychogénéalogie. D’ailleurs, je ne sais pas si vous imaginez les dégâts que cela créé, de donner du crédit à ce genre de méthode démontrée comme fausse : ça envoie les gens dans le mur.
Notez bien que je n’ai rien contre votre émission par principe ! Je l’écoute une ou deux fois par mois, et chaque fois, je vois des choses un peu solides, perdues au milieu de ce que certain·es appellent de la psycho-pop, ou dans des grilles de lecture très freudiennes et bien obsolètes. Il n’y a qu’en psycho qu’on voit cela, je ne connais pas d’autre discipline scientifique qui permette de tels grands écarts à s’en péter les adducteurs. Je vous en veux un peu, j’avoue, de mettre tout sur le même niveau, car ça désoriente complètement le public.Donc si vous refaites quelque chose sur les croyances, je m’engage à vous prêter main forte. Mais il faut au moins partir d’un sondage de meilleure qualité (il y en a) et ne pas choisir des praticiens ésotériques pour en parler à côté de gens qui étudient le phénomène, ni des gens qui, aussi sexy ou bankables soient-ils, ne sont pas vraiment du domaine. Connaissant un certain nombre d’actrices et d’acteurs de mon champ, croyez-bien que je vous donnerai toutes les infos et contacts à ma disposition. Je vous assure qu’il est possible de faire une table ronde enflammée, sympathique et stimulante avec des gens qui ont vérifié ce dont ils parlent et qui n’ont rien à vendre. On peut être rigoureux, souscrire au service public, et être marrant. Mais avec un cadrage d’émission comme celui-ci, je serais étonné que quelqu’un·e parmi mes collègues donne suite.A votre service, mais dans d’autres conditions que celles-ciAmicalementRichard Monvoisin
Cher Monsieur,
Votre discours surplombant, méprisant, faussement badin n’engage que vous.
Notre émission n’a pas à rougir du nombre d’universitaires et chercheur/ de premier plan que nous avons reçu tout au long de ces sept saisons, de David Graeber à Carlo Ossola, dans des domaines divers.
Dans cette émission nous luttons contre le complotisme et les fausses croyances contrairement à vos allégations,Ali Rebeihi
Je pense qu’il était très énervé, car il me l’a envoyé deux fois en une minute.
Alors j’ai un peu réfléchi. j’ai relu mon message pour voir si j’avais vraiment commis un impair (un peu rude, peut être pour Monsieur Gnaba ? Mais c’est ce que je pense). Vous me direz si c’est le cas, je n’ai pas grand mal à m’excuser. Toutefois…
Bien sûr, que mon message n’engage que moi – je ne vois pas qui il aurait engagé d’autre. Y ajouter des affects comme « surplombant » ou « méprisant », je sais bien qu’on peut ressentir des choses qui ne sont pas réelles ou pas volontaires. Mais je sais aussi que c’est une défense assez classique d’affectiver le problème là où ce n’est pas le propos. Ça permet de scénariser la critique, « ah mais vous dites ça parce que vous êtes arrogant / mal baisé / fascistoïde / police de la pensée / opposé aux rêves des gens, etc. »
Bien sûr qu’ils ont reçu des gens très intéressants parfois, je l’ai dit d’ailleurs.
Mais c’est la dernière phrase qui me convainc que sa réponse n’est pas très pro. Si je dirigeais une telle émission avec l’objectif de « lutter contre les fausses croyances » et que je recevais une critique de fond comme ça, je m’interrogerai un peu plus que les quelques minutes qui lui ont suffi à me répondre. Et faire une liste des théories périmées ou carrément néfastes abordées dans cette émission, c’est faisable, malgré toutes les déclarations de principe du monde. Je ne peux imaginer qu’il n’ait jamais reçu de critiques auparavant sur ce point – il avait déjà au moins reçu les miennes, d’ailleurs, j’avais déjà râlé quelques fois.
Je me suis dit « allez, j’ai peut être mal exprimé ce que je voulais dire, je vais ré-exprimer mon intention clairement ».
Alors j’ai écrit ça
Je ne souhaitais pas vous froisser, ni être surplombant. J’ai pris 2 jours à répondre, et je pensais sincèrement ce que j’ai écrit et je me suis appliqué dans ma réponse, qui n’est pas badine du tout, elle est très sérieuse.
Il ne s’agissait pas de vous offenser, quel aurait été l’intérêt ? Je n’aurais pas passé autant de temps à réfléchir à ce que j’allais écrire et d’ailleurs je ne pense pas que votre émission ait à rougir – je n’ai pas écrit ça. J’ai écrit qu’elle était inégale.
Mais sur la psychogénéalogie par exemple, je ne vois pas trop comment ça lutte contre la désinformation (j’ai eu la même discussion à France Cuture la semaine passée, où ils rediffusaient un long cycle de 2005 vantant sans nuance cette technique obsolète)
Aurais-je mieux fait de décliner l’invit sans dire pourquoi ?
A bientôt peut être, Monsieur Rebeihi. Il n’y a rien de personnel là-dedans
Bonjour, j’aime bien votre message, mais, en gros, il indique :
qu’il ne sait pas composer un plateau,
que le point de départ est moyen et qu’il n’en semble pas informé,
que, même, des étudiants apprennent, en cours, le débat immobile
que les invités retenus, après un gros travail préalable, peut-être, des amis à lui, sont bidons,
que vous écoutez son émission comme on lit la presse people chez le coiffeur,
et, que dans votre grande bonté, vous pouvez l’aider à s’améliorer.…
Il est certain que son ego n’a pas du apprécier, égo probablement gonflé par son poste dans une telle entreprise et par la cour qui l’entoure.
Au moins, votre refus est clair mais les arguments ne correspondaient pas à cette cible.
Par contre, n’aurait-il pas fallu faire une réponse positive avec, en creux, l’impression inverse pour l’animateur avec des questions sur votre possibilité d’argumentation sur le sondage en exposant ses points négatifs, en essayant d’avoir la liste des travaux des invités et de les interroger ensuite sur leur rapport avec la thématique, pour l’obliger à s’interroger et à se dire que vous n’étiez, peut-être pas, pas la bonne personne pour cette émission ?
Dommage pour votre boulangère
Bien respectueusement,
Oui, je comprends ce que vous dites. Qu’il ne sache pas composer un plateau visant à donner une info fiable, c’est factuel ; que mettre un astrologue devant un astronome, ça fait un siècle, même qu’on sait que ça n’a pas de sens ; je ne pense par contre pas que les gens invités sont tous bidon, au contraire, c’est … tellement disparate !
Et je ne me risquerais pas à dire que quelqu’un est bidon, sauf sur le plan scientifique quand je connais la théorie défendue.: à mon avis ils sont sympas dans la vie, peut être serais-je ami avec eux, mais soit le sujet est scientifique (c’est ce que je pense, car on ne m’a pas invité pour mes beaux yeux ou ma plastique), soit pas (dans ce cas je comprends, mais je n’ai rien à y faire). Autre point avec lequel je ne suis pas d’accord : ce n’est pas par magnanimité ou mansuétude ou bonté, que je propose mon service : c’est mon métier. Si un plombier me dit que mon évier fuit, normalement je ne vois pas arrogance dans son avis
Possible qu’il aurait fallu détailler encore plus, mais rendez-vous compte : le temps de réponse, le temps de réflexion, le temps d’argumenter, selon la loi de Brandolini que vous connaissez sûrement… c’est un temps totalement stérile pour moi. Alors qu’il suffirait que quelqu’un soit vigilant dans son équipe à ces questions lors du casting,voyez ? Et ça m’est déjà arrivé de filer des coups de main à des orgas de tables rondes, des débats et même des émissions, et même à France Inter :))
Bref, je m’y prends probablement mal, mais la couille dans la potage, est bien en amont de moi. Et tous les psychos que je connais s’arrachent les cheveux avec ce type d’émission.
Mais merci de votre retour !
Plutôt d’accord avec Monsieur Douriez, d’autant plus que votre interlocuteur attendait juste un oui ou un non. Ce qui fait de vos remarques aussi pertinentes soient-elles un avis non-sollicité.
Je pense que vous auriez eu plus d’impact avec une critique sur un seul point bien précis (par exemple la dissymétrie entre l’état des connaissances et la composition du plateau proposé), là cette accumulation de points négatifs était quasi assurée de provoquer un rejet en bloc ^^”
Au final je crains que vous n’ayez involontairement alimenté l’image du zététicien désagréable et rabat-joie
(Ce que vous n’êtes pas d’après ce que n’importe qui s’intéressant à vos travaux et interventions peut constater)
j’entends. Mais je ne suis pas un spécialiste de tel domaine ou de telle technique, je suis spécialiste d’épistémo. Donc si je résume, on me propose un jeu truqué, je dois dire oui (et accepter un jeu biaisé) ou non, sans donner de raison ?
C’est un peu un dilemme forcé. D’autant que le rapport de force est inégal : ils décident ou pas de mon audience, moi je dois me soumettre ou non. Donc je suis en désaccord avec ça, surtout quand ce qui cloche dans l’émission est justement ce que j’enseigne à ne pas faire 🙂
si j’en crois les nbx commentaires sur les RS, je n’étais pas si rabat-joie que ça d’ailleurs. Mais si c’est être rabat-joie que de critiquer la compo épistémologique d’une émission, alors je veux bien être rabat-joie, mais c’est le même argument que lorsqu’on dit aux rationalistes qu’ils empêchent les gens de rêver. Je rabats la joie, mais la joie de voir tout nivelé au même rang pour des millions de gens ! Rude, comme disent les Anglais. Merci en tout cas de votre com ! (et de me lire)
Ça pose une autre question, quel degré de crédence faut-il donner aux commentaires sur les RS ? L’expression de l’énervement et du « rabat-joieisme » y est nettement sur représentée, est-ce pour autant qu’il faut agir dans la vraie vie avec le niveau de « rabat-joieisme » qu’on le ferait dans un thread Twitter ? Ce n’est pas une question rhétorique, je n’ai sincèrement pas la réponse. Je pense simplement qu’il faut prendre conscience que les RS et leurs commentaires nous renvoie un miroir déformé (pas toujours embellissant) de la réalité et qu’on serait bien avisé parfois de ne pas dupliquer cette déformation dans notre réalité.
Par exemple, bien que je sois d’accord avec tout ce que vous dites dans votre premier email de réponse, bien que je pense que ce sont des sujets TRES importants et bien que je le trouve drôle et bien écrit, je dois reconnaître que si je me mets à la place de la personne qui le reçoit et si l’objectif était de l’amener à un changement : je le trouve assez peu utile et assez peu stratégique.
Si l’objectif était par contre de vous défouler ou bien de conscientiser votre public notamment sur les RS de ces problématiques de composition de plateau, alors vous avez probablement réussi. Tout dépend de votre véritable objectif.
En parlant d’objectif, j’espère avoir réalisé le mien : vous convaincre que les commentaires RS ne sont peut-être pas la meilleure manière d’évaluer la pertinence d’une action ou d’une position :).
Au plaisir
Merci. Mais il ne s’agissait pas d’une réponse sur les RS, mais d’un échange de mails.
Quant à mon objectif il était double : tenter d’expliquer à son équipe quels changements on pouvait imaginer, ET de conscientiser le public. Quand on a un pouvoir énorme comme 1h par jour sur une grande antenne, on a une grande responsabilité, entre autres celle de ne pas se vexer quand on reçoit une critique de fond.
Me défouler ? J’ai le sport pour ça, ce n’est pas mon truc. Je passe déjà 6h par jour à lire des choses plus ou moins ineptes de par mon travail, j’aurais d’autres personnes sur qui me « défouler » avant Ali Rebeihi (qui au moins ne vend pas d’armes, ne pollue pas, ne ment pas sur des médicaments – même s’il acculture mal beaucoup de gens à la psychologie, ce qui a des effets)
Amicalement
J’ai bien compris qu’il s’agissait d’un échange d’email, pardon, je n’ai pas été assez précis, je rebondissais sur ce que vous disiez : « si j’en crois les nbx commentaires sur les RS, je n’étais pas si rabat-joie que ça d’ailleurs. » Ne les croyez pas trop ces commentaires, je pense que clairement du point de vue de votre interlocuteur, vous étiez un peu rabat joie et c’était anticipable 😉
Amicalement,
C’est très possible. mais qu’est-ce que vous suggérez comme type de réponse, pour la prochaine fois ? Merci
Pour moi ça dépendait de l’objectif, j’en vois deux possibles et intéressants :
Objectif 1 : faire en sorte que cette occurence de l’émission, dans l’agenda serré déjà décidé soit une émission moins pire.
Dans ce cas, je pense qu’une stratégie aurait pu être d’accepter l’invitation et de stratégiquement essayer d’influencer l’organisation pour que ça soit le plus constructif (selon vos critères) possible. Peut-être suggérer d’intervenir en dernier ? Peut-être prévenir que vous alliez devoir à la « Bourdieu » qui disait qu’on ne pouvait pas critiquer la télé à la télé dire à un moment de l’émission que ce dispositif médiatique, aussi volontaire et plein de bonne volonté soit-il, ne pouvait pas rendre compte de la différence de la nature entre les différentes disciplines représentées. Mais comme vous l’avez déjà dit et pour tout un tas de raisons que je comprends, vous ne pouviez pas accepter ce plateau en l’état donc à mon avis il ne restait que l’objectif 2.
Objectif 2 : engager un dialogue sur le long terme afin de faire changer l’opinion d’Ali sur ces sujets et l’amener à peut-être faire une nouvelle émission plus tard (des mois plus tard par exemple) sur le même genre de sujet ou bien même sur une analyse meta de l’émission première (à laquelle vous ne vous seriez donc pas rendu)
Dans ce cas, il aurait fallu donner envie à la personne de vous écouter. Il aurait forcément fallu lui dire que son émission était importante pour X raisons. Les personnes qui ont envie d’écouter quelqu’un qu’elle ne connaisse pas et dont la thèse principale est résumable à « vous êtes en train de faire de la merde » sont hélas très rare (je suis en ce sens du genre « commun » :)). Vous auriez pu dire par exemple que vous compreniez parfaitement qu’il était trop tard pour complètement repenser l’émission à venir mais que vous pourriez aider et participer à la création d’une future émission où la composition du plateau n’aurait potentiellement pas les mêmes travers avec pour thème un truc genre : « Astrologie, Naturopathie, biologie, épistémologie, tous les « ie » se valent-ils ? » (bon je suis personnellement nul en marketing, y’a qu’à voir le succès de mes contenus… mais vous avez l’idée)
Je ne pense pas que les deux objectifs étaient atteignables en même temps mais je suis à peu près certain qu’une forme et un fond un peu plus laudatifs étaient nécessaires pour la réalisation de chacun. Après à votre place, avec votre implication et votre fatigue sur le sujet, j’aurai surement fait pire mais de l’extérieur, ça donne l’impression que vous auriez pu la jouer autrement :).
Bien à vous et surtout continuez, votre travail et votre posture sont nécessaires !
merci je prends note de tout cela
(notez bien que je vous ai épargné les différentes demandes précédentes de faire évoluer l’émission, restées lettres mortes -> d’où une certaine lassitude à l’idée même d’être laudateur :))
A bientôt !
Toujours le même problème avec les médias. Leur seul but, c’est de vendre du papier ou de combler du temps d’antenne. Il faut tout le temps trouver de la nouvelle matière. N’importe quel bouquin qui sort, n’importe quel sondage, n’importe quelle déclaration de n’importe qui, n’importe quel fait divers fournissent de la matière autour de laquelle on interroge n’importe qui et on assemble à la va-vite un papier ou une émission.
Exemple : https://scilogs.fr/ramus-meninges/science-et-medias-42eme-episode/
J’en ai toute une collection, mais je n’ai pas le temps de tout écrire :
https://scilogs.fr/ramus-meninges/category/medias/
t’as raison de tenir une liste ! Moi aussi je devrais. Franchement, c’est éreintant.
Moi en tout cas j’ai bien rigoler en lisant cet échange, merci ! Pas de quoi se prendre la tête, c’est sans espoir donc autant se faire plaisir et rester droit dans ses bottes (oui je sais c’est pas ton genre d’expressions mais bon tu vois l’idée).
PS : désolé pour le tutoiement mais la seule fois ou on s’est croisé, si je me souviens bien (bon y a 20 ans…) c’est toi qui a commencé (Peter Watkins / Punishment Park / monoforme ça rappelle des souvenirs ?)
Hello Rémi, merci du com. Rafraichis-moi la mémoire de notre rencontre ! Punishment Park, une diffusion sauvage sur la fac ?
Université zététique genre en 2001 ou un truc dans le genre. mon frère m’avait ramené mais j’ai du préparé qqchose pour pas me sentir trop coupable et je j’avais fait (heureusement avant les tests sur la cuillière de sommelier) une petite présentation sur la monoforme et peter watkins. ça nous rajeunit pas tout ça…
Possible qu’on ne se soit pas vus alors, entre 1999 et 2002 j’étais à l’étranger. Les universités d’été de zététique avec l’OZ on commencé vers 2005 je pense.
bien possible que ce fut en 2005 alors. Y avait Nicolas gauvrit, Florent martin, Fabrice Neyret et le chef c’était un autre nicolas je crois, je sais plus. bref vu l’état de mes propres souvenirs sur la chose je t’en veux pas d’avoir oublié !
j’espère juste que tu as eu le loisir de voir des films de Peter Watkins depuis 😉
probablement Nicolas Vivant. Watkins, je n’ai pas tout vu, mais ce que j’ai vu, j’adore
Bonjour M Monvoisin, je n’ai pas écouté l’émission du 9 mars et je découvre ces échanges car je vous cherche pour la deuxième saison du podcast sur le cerveau donné sur France Culture. Je ne l’ai pas encore trouvé. Fin mars c’est vendredi 31 peut être ? Mais je viens de lire vos échanges et je partage votre regret que sur un plateau , quelqu’il soit, ou dans un échange, les dés sont pipés quand on donne la même place à des idées appuyées scientifiquement t ( sur les croyances ou sur la vaccination covid, même biais dans les médias) et des arguments non démontrés basés sur des croyances . Et on le sait, on ne peut rien faire contre les croyances, enfin pas grand chose. Vous avez toute mon amitié.
très gentil, Christiane !
le podcast France Culture, je ne suis pas sûr si ça sort fion mars ou fin avril, j’annoncerai si je le vois sortir ! Amicalement