Rokhaya Diallo qui envoie toujours le steak, et qui montre que d’une part Macron parle de « réarmement » pour la natalité (! On croirait lire les métaphores des vieux obstétriciens cathos réacs des années 50, comme Grantly Dick-Read), comme si la fécondité des gens appartenait à la nation.. D’autre part qu’il y a un magnifique bi-standard : ok pour hausser la natalité, mais à Mayotte où elle explose, là.… euh… non. On y fait même des encouragements à la stérilisation des jeunes femmes.
Cela fait longtemps que je pense à inviter Madame Diallo à causer dans mon université.
Diallo R., “Macron wants more French babies – but his meddling fertility plan isn’t the answer », The Guardian, 9 février
Cela s’appelle une interprétation qui va dans le sens des opinions politiques de la personne qui la donne… Une opinion est respectable, mais c’est une opinion. Venant de quelqu’un comme vous qui défend la rigueur informationnelle et l’esprit critique avec autant de brio que vous, il y a de quoi déconcerter.
La dénatalité est un vrai problème.
J’ai eu la chance d’avoir des enfants sur une longue période de ma vie (mon dernier a quatre mois) et je ne peux que constater que la situation des couples (a fortiori des personnes seules) qui ont des enfants ne s’est pas améliorée et a même empirée : baisse des allocations (mise sous conditions de ressources), difficulté de l’accès à la garde d’enfants, difficulté dans les transports, mon épouse dans le monde pourtant s’affichant très à gauche et très féministe du spectacle, écartée de la scène pour cause de grossesse bien qu’étant en parfaite santé… dans une société qui prône, et j’en suis le premier partisan, l’égalité entre hommes et femmes et notamment la liberté de travailler, on ne peut pas dire que l’on soit très encouragés à faire des gosses… A part l’allongement du congé de paternité que j’ai bien volontiers utilisé et sur lequel je ne vais donc pas cracher, je ne vois rien depuis plus de 20 ans. C’est de cela dont il s’agit et c’est sur ces aspects que l’Etat est légitime et capable d’agir.
Les remarques de Madame Diallo sur la natalité, sur Mayotte ou sur les mots que Macron emploie, n’ont pour moi aucun intérêt. Sauf si on veut montrer combien on est vachement sympa en disant qu’il y a des méchants qui font rien qu’à dire des méchancetés, ça n’apporte rien du tout.
Hello Olivier, je ne suis pas d’accord avec ce que vous écrivez, mais merci de l’écrire. Je pense que le nœud du pb est la confusion entre : 1) aider les parents qui ont des enfants 2) prôner la natalité. Je suis d’accord avec 1, mais pas avec 2, car, du moins dans les pays dotés de planning familial, le choix de la parentalité revient aux individus, pas à un État. Ceci pourrait par contre changer avec la crise climatique, ça j’en ai bien conscience. Je vous salue (et je trouve les remarques de Mme Diallo fort pertinentes, sans pour autant que je souhaite me dire « vachement sympa en disant qu’il y a des méchants qui font rien qu’à dire des méchancetés ». Vous m’avez fait un traquenard rhétorique, dont je m’échappe d’un entrechat :))