Cré­dit : Manu Bar­ba­do

« Ils par­laient de 36 et des coups de gri­sou,

des acci­dents du fond du trou »

Les corons, Pierre Bache­let (1982)

 

L’his­toire des mineurs m’a tou­jours fen­du le coeur, peut être parce que mon grand-père venait de la Somme, peut être parce que j’ai trop écou­té Bache­let ou regar­dé

Nor­bert Gil­mez

Ger­mi­nal, de Claude Ber­ri (1993), peut être parce que j’a­vais étu­dié l’his­toire des gré­vistes de 1948 face à Jules Moch et que j’a­vais ten­té de sou­te­nir les cam­pagnes de Nor­bert Gil­mez pour leur réha­bi­li­ta­tion (Nor­bert, 100 ans au comp­teur, un homme épa­tant). Un docu­men­taire remar­quable porte sur ça, d’ailleurs, « Répa­rer l’injustice, la réha­bi­li­ta­tion des mineurs gré­vistes de 1948″ de Tho­mas Lacoste (2018), pro­duit par l’Ins­ti­tut Uni­ver­si­taire Varenne en copro­duc­tion avec La Bande Pas­sante.

J’a­vais même écrit une chan­son sur ça, que j’ex­hu­me­rai peut être un jour sous la pres­sion de la foule en délire.

Et puis avec Fran­çois B, on a fouillé quelques temps des archives des luttes de mineurs des entre­prises Vicat, à Gre­noble. Fran­çois a même de la doc agglo­mé­rée dont il ne sait que faire, si un·e féru·e d’his­toire des tech­no­lo­gies ou des luttes sociale veut faire un mémoire ou une thèse des­sus, m’é­crire. On avait même ren­con­tré un des der­niers mineurs encore en vie, il habi­tait Bel­le­vue, sur la route de Clé­men­cières, il est pas­sé de vie à tré­pas depuis, salut l’an­cien.

Avant-hier, Manu Bar­ba­do (sur Twit­ter) m’a envoyé une pho­to du monu­ment de Sal­lau­mines. Ça m’a ravi­vé le sou­ve­nir de la catas­trophe de Cour­rières en 1906, l’une des deux grandes catas­trophes minières du monde, avec des condi­tions de tra­vail atroces, une explo­sion fan­tas­tique, avec 1099 morts au comp­teur et des che­vaux pro­je­tés à une hau­teur de dix mètres sur le car­reau de la fosse, et sur­tout un patro­nat épou­van­table qui refuse de recher­cher des sur­vi­vants, pri­vi­lé­giant le sau­ve­tage des ins­tal­la­tions au sau­ve­tage des employés. Une BD retrace cela de manière ter­rible, « Sang Noir »,de Jean-Luc Noyer (2013), chez Futu­ro­po­lis. C’est Nico­las Pin­sault qui me l’a­vait filée.

Un film ancien, La tra­gé­die de la mine (Kame­rad­schaft) de Georg Wil­helm Pabst, sor­ti en 1931 y fait réfé­rence, de même un télé­film de Thier­ry Binis­ti, Moi, Louis, enfant de la mine – Cour­rières 1906 (2007) que je n’ai pas encore vu (et qui a été cra­qué ).

Mer­ci Manu. Res­pect, les mineurs, les gali­bots et les femmes de mineurs aux exis­tences dou­lou­reuses.

2 réponses

  1. LEROY Nicolas dit :

    Bon­jour Richard.
    Tout d’a­bord bra­vo pour ton tra­vail et tes superbes vidéos en ligne (you­tube ou d’autres sup­ports)
    Concer­nant les mineurs, nous pou­vons aus­si cité la catas­trophe de Liè­vin sur­ve­nue le ven­dre­di 27 décembre 1974 .
    42 morts, juste après Noël, parce que la com­pa­gnie minière (Natio­na­li­sée depuis l’a­près guerre) n’a pas jugé néces­saire de faire cor­rec­te­ment aéré les puits après quelques jours d’ar­rêts.
    Ceux-ci étant rem­plis de grisou…on sait ce qui s’est pas­sé ensuite.
    Je conseil le très bon roman de Sorj CHALANDON – Le Jour d’A­vant – (LDP)
    Salu­ta­tions.

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