Un lec­teur, Tho­mas (mau­dit soit-il) m’a deman­dé d’où nous tenions que le mot pla­ce­bo avait été l’ob­jet d’une erreur de tra­duc­tion par (saint) Jérôme, dans notre article du Monde diplo­ma­tique. Et mon copain Nico­las Pin­sault m’a lais­sé me débrouiller, le sicaire ! Alors voi­ci l’his­toire, telle que je la connais.

Saint Jérôme, par Hen­drick Bloe­maert (1601–1672). Toute res­sem­blance avec Hen­ri Broch est bizarre mais pos­sible.

Jérôme de Stri­don, (qui devien­dra saint Jérôme) se fait choi­sir comme secré­taire du pape Damase 1er, et celui-ci lui demande de tra­duire la Bible en latin. Jérôme est un défen­seur de la tra­duc­tion depuis l’hé­breu, mais la par­tie des Psaumes a déjà été tra­duite par la Vetus Lati­na en latin à par­tir du grec. C’est pour ça qu’il ne touche pas à l’er­reur de tra­duc­tion du 9e ver­set du psaume 116, dédié au culte des morts, « pla­ce­bo Domi­no in regione vivo­rum » (« je plai­rais au Sei­gneur dans le royaume des vivants »). Or, selon Ben­ja­min Jacobs, la phrase en hébreu « etha­lech lif­nei Hashem be’art­zot hachaim » devrait être tra­duite par « je marche devant le Sei­gneur, au pays des vivants ». Moi je n’en sais rien, je n’en­trave que pouic à l’hé­breu. Jacobs, lui, l’é­crit dans une lettre au Jour­nal of the Royal Socie­ty of Medi­cine en mai 2000 (93(4):213–4), lettre qui est ici. Je vous la mets en télé­char­ge­ment (atten­tion c’est en anglais). Donc si l’his­toire est vraie, et si cette tra­duc­tion avait été bien faite, etha­lech aurait été tra­duit par ambu­lo (je marche, en latin -> au futur, ambu­la­bo). On par­le­rait alors peut être d’ef­fet ambu­la­bo, who knows ?

Mes connais­sances en latin…

Main­te­nant, c’est malin, je suis pris d’un doute : mes restes de latin s’ef­fi­lo­chant avec le vent comme un dar­chok tibé­tain, mais quand même :

  • pla­ce­bo, je plai­rai, ok,
  • domi­no, datif de domi­nus, ok.
  • dans le royaume des vivants, j’au­rais mis un truc comme « in regione viven­tium ».

J’ai­me­rais être sûr, vu le nombre de fois que je cite cette phrase de la Vul­gate. Lati­nistes de tous les pays, sur­tout de la Lati­ne­rie, aidez-moi !

 

 

 

 

10 réponses

  1. Un latiniste dit :

    « Pla­ce­bo Domi­no in regione vivo­rum. » (Psaume 114:9 de la Vul­gate) signi­fie lit­té­ra­le­ment « Je plai­rai au Sei­gneur en le pays des vivant », tan­dis que la phrase ori­gi­nale en hébreu signi­fie quant à elle « Je marche [désor­mais] face à YWH, en la terre des vivants. » (Psaume 116:9 du texte mas­so­ré­tique). Il s’a­git là d’un cas de mau­vaise tra­duc­tion de la Sep­tante, repris par Jérôme de Stri­don.

  2. Un philologue dit :

    Alors, pour reve­nir un peu sur la pro­blé­ma­tique de la bonne et de la mau­vaise tra­duc­tion, il fau­drait avant toute chose tenir compte de l’his­to­ri­ci­té du texte et de l’é­vo­lu­tion des langues entre l’o­ri­gi­nal des Psaumes hébreux (qu’on date du Ve siècle ACN), de la tra­duc­tion en grec dans la Sep­tante (270 ACN) et de la tra­duc­tion du grec au latin à l’é­poque de saint Jérôme (vers 400 PCN). Entre l’o­ri­gi­nal et la Vul­gate de saint Jérôme, il y a un mil­lé­naire et deux pas­sages de tra­duc­tion, mais aus­si des évo­lu­tions lin­guis­tiques, sur­tout quand on tient compte du fait que l’hé­breu est un ensemble de dia­lectes, non une langue stan­dar­di­sée comme pou­vaient l’être (en par­tie !) le grec et le latin clas­siques. Ajoutons‑y le fait que les connais­sances en lin­guis­tique dia­chro­nique n’é­taient pro­ba­ble­ment pas ce qu’elles sont aujourd’­hui, on voit qu’une poten­tielle source d’er­reurs réside déjà dans un fac­teur indé­pen­dant des tra­duc­teurs et des textes. Il y a, ensuite, les ques­tions d’in­ter­pré­ta­tion, et la lettre four­nie en source laisse entendre que la tra­duc­tion pro­po­sée dans la Sep­tante n’est pas erro­née, mais plus lit­té­raire et figu­rée que la tra­duc­tion aujourd’­hui répan­due « je mar­che­rai »/ »(de)ambulabo ». Enfin, et ce n’est pro­ba­ble­ment pas un fac­teur à négli­ger, il est aus­si pos­sible que les éru­dits grecs à l’o­ri­gine de la Sep­tante aient dis­po­sé de plu­sieurs sources dont une conte­nait déjà « je plai­rai » dans le texte hébreu, et qu’ils aient favo­ri­sé cette inter­pré­ta­tion, car les tra­di­tions tex­tuelles des textes anciens, copiés par des scribes ou trans­mis ora­le­ment, sont sujettes à des évo­lu­tions constantes dont cer­taines sont des cor­rup­tions. Tout ça pour dire qu’il n’est appa­rem­ment abu­sif de par­ler d’er­reur de tra­duc­tion à pro­pos de « pla­ce­bo » plu­tôt que « (de)ambulabo » pour ce ver­set des Psaumes, mais qu’il fau­drait plu­tôt la qua­li­fier d’in­no­va­tion, et que son ori­gine peut s’ex­pli­quer de diverses manières. L’on trouve ain­si plu­sieurs recherches sur les erreurs de tra­duc­tion dans les textes bibliques, qui sont en effet fort nom­breuses au fil des pas­sages d’une langue à l’autre. Exemple ici : https://www.prnewswire.com/news-releases/bible-translation-errors-33-words-that-changed-the-old-testament-115886644.html

    Pas­sant à l’as­pect éty­mo­lo­gique de « pla­ce­bo », je me demande jus­qu’à quel point il peut s’a­gir d’un rac­cour­ci inter­pré­ta­tif : on trouve en effet, aus­si bien en ancien et moyen fran­çais qu’en moyen anglais, « pla­ce­bo » au sens de « flat­te­rie » dans le lan­gage cou­rant, qui est effec­ti­ve­ment un emprunt au latin pos­si­ble­ment lié au fait que le Psaume 116:9 est le début d’une prière pour les morts, mais pas for­cé­ment, étant don­né que le latin est à l’é­poque la langue des savants et de l’ad­mi­nis­tra­tion. Il peut donc s’a­gir tout sim­ple­ment d’une reprise, d’o­ri­gine savante, d’un terme qui connais­sait encore une dif­fu­sion au Moyen Âge et à la Renais­sance (http://atilf.atilf.fr/scripts/dmfAAA.exe?LEM=placebo;XMODE=STELLa;FERMER;;AFFICHAGE=0;MENU=menu_dmf;;ISIS=isis_dmf2015.txt;MENU=menu_recherche_dictionnaire;OUVRIR_MENU=1;ONGLET=dmf2015;OO1=2;OO2=1;OO3=-1;s=s0f3904a0;LANGUE=FR ; si le lien ne marche pas, cher­cher « pla­ce­bo » dans ce dic­tion­naire du moyen fran­çais, qui four­nit les liens vers le Franzö­sische Ety­mo­lo­gische Wör­ter­buch notam­ment). Par consé­quent, et mal­gré l’er­reur de tra­duc­tion biblique, il est peut-être plus simple d’é­mettre l’hy­po­thèse d’une ori­gine sim­ple­ment savante du terme pla­ce­bo, issue de la pra­tique de méde­cins dont la langue d’é­tudes est avant tout le latin (et ce jus­qu’au début du XIXe siècle au moins).

    Enfin, pour la der­nière ques­tion (en réponse au com­men­taire d’Un lati­niste) : le canon biblique est quelque chose de récent, au Moyen Âge la numé­ro­ta­tion et la sub­di­vi­sion des psaumes varie régu­liè­re­ment d’un manus­crit à l’autre, d’une famille de manus­crits à l’autre ; son décou­page actuel date du XVe siècle, donc bien après la Vul­gate.

    Voi­là, j’es­père avoir pu ajou­ter quelques élé­ments inté­res­sants 🙂

    • Véro­nique Winand, c’est magni­fique ! Déjà je cor­rige mon ambu­lo en ambu­la­bo.
      Une phrase m’é­chappe : « tout ça pour dire qu’il n’est appa­rem­ment abu­sif de par­ler d’erreur de tra­duc­tion » -> il est abu­sif, donc ? (que je com­prenne bien)
      Dans ATLIF il y a un dic­tion­naire du Moyen fran­çais ? Je ne connais que le Tré­sor qui me semble couvre XIXe et XXe. Com­ment pour­rait-on s’as­su­rer que l’hy­po­thèse d’une ori­gine sim­ple­ment savante est solide, et avez-vous, vous autres lati­nistes, des moyens de retrou­ver les 1ères occur­rences d’un terme latin ? Grand mer­ci à vous

      • Véronique dit :

        Effec­ti­ve­ment, il est abu­sif de par­ler d’er­reur de tra­duc­tion quand il est pos­sible de trou­ver une inter­pré­ta­tion qui jus­ti­fie le choix du tra­duc­teur, sur­tout lors­qu’on a affaire à un tra­duc­teur qui tra­vaillait il y a deux mil­lé­naires (donc qui dis­po­sait d’une autre com­pé­tence lin­guis­tique) et qu’on tra­vaille nous-même en tant qu’ex­perts disons « de second degré », n’ayant ni les com­pé­tences de ces tra­duc­teurs dans l’hé­breu qu’ils connais­saient, ni dans leur langue mater­nelle (le grec).

        Il y a effec­ti­ve­ment un dic­tion­naire du Moyen Fran­çais dans l’A­TILF, qui est le DMF et qui four­nit sou­vent un bon point de départ pour les recherches sur la langue tar­do-médié­vale (disons, entre 1300 et 1500) ; ensuite, les infor­ma­tions sont à com­plé­ter par le recours au Dic­tion­naire Éty­mo­lo­gique de l’An­cien Fran­çais (DEAF), au Franzö­sische Ety­mo­lo­gische Wör­ter­buch et au dic­tion­naire de Tobler-Lom­matzsch. Ici, le DMF four­nit une infor­ma­tion à mon sens très inté­res­sante (mais je suis spé­cia­liste de l’an­cien et du moyen fran­çais plu­tôt que du latin), qui est que le mot « pla­ce­bo » était dif­fu­sé dans la langue ver­na­cu­laire écrite au Moyen Âge, suf­fi­sam­ment pour être employé par anto­no­mase pour dési­gner un flat­teur dans un texte un peu savant, mais rédi­gé en fran­çais et des­ti­né à un public noble (à savoir Modus et Ratio d’Hen­ri de Fer­rières, qui est un trai­té de chasse dont on conserve au moins une tren­taine de manus­crits aujourd’­hui, ce qui est beau­coup). Le terme n’a pas cir­cu­lé qu’en fran­çais, au contraire, on le trouve aus­si, avec la même signi­fi­ca­tion de “flat­te­rie”, en Middle English (https://quod.lib.umich.edu/m/middle-english-dictionary/dictionary/MED33545/track?counter=1&search_id=4572192), au point que Chau­cer l’u­ti­lise éga­le­ment en guise d’an­to­no­mase. (La pré­sence du même mot avec les mêmes accep­tions dans les deux langues n’est pas une sur­prise, puisque non seule­ment le latin est la langue ver­na­cu­laire, mais en plus il y a eu la conquête de l’An­gle­terre par Guillaume le Conqué­rant qui a lar­ge­ment contri­bué à fran­co­pho­ni­ser l’An­gle­terre). Or, c’est en anglais qu’ap­pa­raît pour la pre­mière fois le terme « pla­ce­bo » uti­li­sé dans son accep­tion médi­cale, au XVIIIe siècle. Ce sont ces élé­ments qui ont éveillé mes soup­çons, à côté du fait qu’une récu­pé­ra­tion d’un début de prière « comme ça » par un méde­cin quel­conque de l’é­poque des Lumières semble pour le moins incon­grue, d’au­tant plus si le mot est dif­fu­sé ailleurs dans la langue cou­rante et qu’il a un sens en latin (ici, ce serait « flat­ter »… non pas le méde­cin, mais le patient, tan­dis que le méde­cin serait le flat­teur, en lui don­nant une sub­stance neutre qu’on fait pas­ser pour un remède). Appa­rem­ment, un article a été consa­cré à la ques­tion par Sha­pi­ro (https://link.springer.com/article/10.1007/BF01564309) mais je n’y ai pas accès et je ne peux donc pas en éva­luer la per­ti­nence…

        Pour ce qui est des attes­ta­tions de “pla­ce­bo” en latin, oui, il y a plu­sieurs moyens de les retrou­ver (dic­tion­naires éty­mo­lo­giques, the­sau­rus,…), mais le pro­blème est que pla­ce­bo est un mot tout à fait cou­rant en latin clas­sique, puis­qu’il signi­fie tout sim­ple­ment “je plai­rai”. Vous le retrou­ve­rez donc dans de très nom­breux textes en tous genres, dans son accep­tion ori­gi­nelle de forme flé­chie du verbe pla­ceo. Ici, la recherche éty­mo­lo­gique risque fort de ne ser­vir à rien, mal­heu­reu­se­ment… J’ai lu que dans l’ar­ticle de De Craen et al. cité par Jacobs, il est affir­mé que le mot appa­raît pour la 1re fois au XIVe siècle, mais sa simple pré­sence… dans la Vul­gate rend cette affir­ma­tion erro­née.

        • Véronique dit :

          Par­don, emen­da­tio : pour la 1re attes­ta­tion du mot… au sens de « flat­teur », effec­ti­ve­ment, on la retrouve au XIIIe siècle dans la Litur­gie pour dési­gner des pleu­reuses à l’Of­fice des Morts (donc là où on chante les vêpres où figure la prière Pla­ce­bo), dont les larmes sont évi­dem­ment feintes, d’où l’é­vo­lu­tion séman­tique du terme « pla­ce­bo » de « je plai­rai » à « je flatte » et son emploi non comme verbe conju­gué, mais comme nom com­mun et son emploi sub­sé­quent comme anto­no­mase.

  3. Thomas dit :

    Mer­ci de cette recherche, et des com­men­taires qu’elle a sus­ci­tés, en par­ti­cu­lier ceux de Véro­nique.

    L’emploi du terme « erreur de tra­duc­tion » me titillait, notam­ment après avoir lu le billet de Jeff Aron­son ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1115150/ ) qui est cité dans l’ar­ticle du Monde Diplo­ma­tique (https://www.monvoisin.xyz/le-placebo-dans-tous-ses-etats-entretien-avec-nicolas-pinsault/ ) qui a éveillé ma curio­si­té. Aron­son évoque, outre l’er­reur de tra­duc­tion, l’hy­po­thèse d’un choix de tra­duc­tion par Jérôme lié à la métrique du vers latin.
    Voi­là ma curio­si­té assou­vie 🙂

  4. Marie Frey Rébeillé-Borgella dit :

    Inter­pel­lée sur la ques­tion de la tra­duc­tion de la Vul­gate par une amie, je viens appor­ter quelques pré­ci­sions. Jérôme a réa­li­sé deux tra­duc­tions des Psaumes, une sur la Sep­tante, qui est long­temps res­té le Psau­tier litur­gique en usage et qui emploie en effet pla­ce­bo, d’a­près la Sep­tante, et une sur l’hé­breu, par fidé­li­té à son pro­jet d’ap­pro­cher le plus pos­sible l’he­brai­ca ueri­tas, c’est-à-dire le texte hébreu. La tra­duc­tion sur l’hé­breu est deam­bu­la­bo coram Domi­no in ter­ris viven­tium, où le verbe hébreu « mar­cher » est bien tra­duit par le latin signi­fiant « mar­cher ». Aujourd’­hui, le Psau­tier sur la Sep­tante n’est plus uti­li­sé et, dès le milieu du Moyen Âge, les offices latins chan­taient un autre texte que le ver­set cité par l’ar­ticle du Monde Diplo­ma­tique. Quoi qu’il en soit, la tra­duc­tion avec « pla­ce­bo » ne résulte pas d’une erreur de tra­duc­tion de Jérôme mais d’un choix tra­duc­to­lo­gique conscient. De manière plus géné­rale, quand une tra­duc­tion de la Vul­gate semble étrange, il vaut mieux évi­ter de rai­son­ner en terme d’er­reur de tra­duc­tion et de se poser la ques­tion des rai­sons du choix de Jérôme. La bible hébraïque a fait l’ob­jet d’un très grand soin de la part de Jérôme et la tra­duc­tion du moine de Beth­léem s’ap­puie pro­ba­ble­ment sur des sources que nous n’i­den­ti­fions pas tou­jours ou que nous ne connais­sons pas. Plu­sieurs cher­cheurs étu­dient actuel­le­ment la manière dont Jérôme s’est appuyé sur l’exé­gèse rab­bi­nique dont il a eu connais­sance à Beth­léem, exé­gèse qui pour­rait être l’une des sources de cer­tains tra­duc­tions qui, dans les livres hébraïques, nous semblent déca­lées par rap­port au texte ori­gi­nal.

    • Grand mer­ci à vous ! Donc si je devais résu­mer, tout converge vers une non-erreur de tra­duc­tion, mais on ne sait pas pour­quoi le terme a chan­gé. De fac­to, nous avons pris trop au sérieux la lettre de Jacobs ?

  5. Thomas dit :

    Je note pour ma part (et j’en suis confus) que la réponse à ma ques­tion ini­tiale (qui était de savoir quelle était votre source au sujet de cette « erreur » de tra­duc­tion) était dans… l’ar­ticle du monde diplo en ques­tion (note 1, et même le lien vers l’ar­ticle d’A­ron­son ici en bas de page : https://www.monde-diplomatique.fr/2019/04/MONVOISIN/59744 ). J’es­père que vous ne me mau­dis­sez que pour 77 et non 777 géné­ra­tions pour vous avoir fait perdre votre temps :-).

    Ce n’é­tait donc pas Jacobs mais Aron­son 😉

    Je sou­ris en décou­vrant au pas­sage que ce texte d’A­ron­son paru dans le BMJ ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1115150/ ) avait sus­ci­té des réac­tions ( https://www.bmj.com/content/318/7185/716/rapid-responses ) ten­dant à rendre jus­tice à Jérôme en rap­pe­lant qu’il n’a­vait pas pro­duit une mais deux tra­duc­tions des psaumes (il semble qu’il y en ait eu trois, d’ailleurs, une tra­duite de la vetus lati­na, dont l’o­ri­gi­nal n’est pas conser­vé, une autre tra­duite de la sep­tante et conser­vée dans la vul­gate, et une tra­duite de l’hé­breu). La tra­duc­tion de la vul­gate (celle du « pla­ce­bo ») a repris le pari-pris de tra­duc­tion de la sep­tante, alors que la tra­duc­tion depuis l’hé­breu (qui a eu moins de suc­cès dans la tra­di­tion litur­gique qui conduit au « pla­ce­bo ») était plus lit­té­rale (deam­bu­la­bo coram Domi­no in ter­ris viven­tium).

    Si erreur il y a, ce n’est pas la faute de Jérôme, ce sont les grecs qui ont fait le coup 🙂

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